Sont avec leurs rivaux en bonne intelligence, Et, , par de prompts transports, donne un figne éclatant De l'estime qu'il fait de celle qu'il prétendi. On s'applaudit alors de fon inquiétude ; Si, pour vous plaire, il faut beaucoup d'emportement, CLIMEN E. Si, pour vous plaire, il faut n'être jamais jaloux, ORANT E. Enfin, par votre arrêt, vous devez déclarer (Orphife paroît dans le fond du théâtre, & voit Erafte entre Orante & Climene.) ERAS TE. Puifqu'à moins d'un arrêt je ne m'en puis défaire, Et pour ne point blâmer ce qui plaît à vos yeux, L'arrêt eft plein d'efprit; mais... ERASTE. Suffit. J'en fuis quitte, Après ce que j'ai dit, fouffrez que je vous quitte. SCÈNE V ORPHISE, ERASTE. ERASTE appercevant Orphife, & allant audevant d'elle. UE vous tardez, Madame, & que j'éprouve bien.... Qui Non, ORPHIS E. , non, ne quittezpas un fi doux entretien. A tort vous m'accufez d'être trop tard venue. (Montrant Orante & Climene, qui viennent de fortir.) Et vous avez de quoi vous paffer de ma vue. ERAST E. Sans fujet contre moi voulez-vous vous aigrir, ORPHIS E. Laiffez-moi, je vous pric. Et courez vous rejoindre à votre compagnie. SCÈNE VL ERASTEfeul. CIEL,faut-il qu'aujourd'hui fâcheufes & fâcheux SCENE VII DORANTE, ERASTE. DORANT E. AH, Marquis, que l'on voit de fâcheux tous les jours Tu me vois enragé d'une affez belle chaffe ERASTE. Je cherche ici quelqu'un, & ne puis m'arrêter DORANTE. e*, Parbleu, chemin faisant, je te le veux conter. Nous étions une troupe affez bien affortie, Qui, pour courir un cerf, avions hier fait partie ; Et nous fumes coucher fur le pays exprès, C'est-à-dire, mon cher, en fin fond de forêts. Comme cet exercice eft mon plaifir fuprême, Je voulus, pour bien faire, aller au bois moi-même, Et nous conclûmes tous d'attacher nos efforts Sur un cerf, qu'un chacun nous disoit cerf dix-cors; Mais moi,mon jugement, fans qu'aux marques j'arrête Fut qu'il n'étoit que cerfà fa feconde tête. Nous avions, comme il faut, féparé nos relais, Et déjeûnions en hâte, avec quelques œufs frais, Lorsqu'un franc campagnard avec longue rapière, Montant fuperbement fa jument poulinière, Qu'il honoroit du nom de fa bonne jument, S'en eft venu nous faire un mauvais compliment, Nous présentant auffi, pour furcroît de colère 1, Un grand benêt de fils auffi for que fon père. Il s'eft dit grand chaffeur, & nous a priés tous, Qu'il pût avoir le bien de courir avec nous. Dieu préferve, en chaffant, toute fage perfonne D'un porteur de huchet, qui mal-à-propos fonne ; De ces gens, qui, fuivis de dix hourets galeux, La vieille meute, & moi, je prends en diligence ERAST E. Non, je penfe. DORANT E. Comment? C'est un cheval auffi bon qu'il eft beaut, *Fameux marchand de chevaux. |