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Vous venez, dites-vous, pour lui donner la main?

ARNOLPH E.

Oui. Je veux terminer la chofe dans demain,

CHRISALDE.

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Nous fommes ici feuls, & l'on peut, ce mefemble,
Sans craindre d'être ouis, y difcourir enfemble.

Voulez-vous qu'en ami je vous ouvre mon cœur ?
Votre deffein, pour vous me fait trembler de peur;
Et de quelque façon que vous tourniez l'affaire,
Prendre femme eft à vous un coup bien téméraire.
ARNOLPHE,

Il eft vrai, notre ami. Peut-être que,

chez vous,

Vous trouvez des fujets de craindre pour chez nous;
Et votre front, je crois, veut que du mariage
Les cornes foient par-tout l'infaillible apanage.

CHRISALDE.

Ce font coups du hafard, dont on n'eft point garant;
Et bien fot,ce me femble,eft le foin qu'on en prend.
Mais quand je crains pour vous, c'est cette raillerie
Dont cent pauvres maris ont fouffert la furie:
Car enfin vous favez qu'il n'eft grands ni petits,
Que de votre critique on ait vus garantis;

Que vos plus grands plaifirs font, par-tout où vous êtes,
De faire cent éclats des intrigues fecrettes...

ARNOLPH E.

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Fort bien. Eft-il au monde une autre ville auffi
Où l'on ait des maris fi patiens qu'ici ?
Eft-ce qu'on n'en voit pas de toutes les espèces,
Qui font accommodés chez eux de toutes pièces?
L'un amaffe du bien dont fa femme fait part
A ceux qui prennent foin de le faire cornard;
L'autre, un peu plus heureux, mais non pas moins infame,
Voit faire tous les jours des préfens à fa femme,

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