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les sciences et dans les arts. En effet, chacun de nous n'a pu oublier que le desir de concourir à leurs progrès, fut le but de notre institution. Ce motif, louable sans doute, bien digne de solliciter une noble émulation, occupa surtout la pensée des fondateurs de cette société; et, dès lors, on vit sortir de son sein des productions d'une haute importance. Nous sommes, Messieurs, les soutiens de la gloire qu'elle s'acquit: mais vous le savez ce n'est que par des observations fidèles et rapprochées les unes des autres, par des expériences exactes et bien dirigées, par des recherches continuelles que les connaissances s'étendent, s'enrichissent et se perfectionnent. La paix,qui fut si long-tems l'objet de vos vœux, vous permettra désormais de vous livrer à l'étude, sans la crainte d'en être détournés. Vous pourrez tranquillement observer les phénomènes physiques qui auront lieu près de vous, rechercher et décrire les monumens que recelera votre département, cultiver les beaux arts encourager les arts utiles. Cette société qui, jusqu'ici, s'est honorablement soutenue par le zèle de ses membres, secondé par l'autorité locale, obtiendra, nous devons l'espérer, l'accueil favorable d'un gouvernement doux et paternel; elle pourra compter sur la faveur d'un Prince éclairé, dont les lettres ont fait la consolation pendant ses malheurs, et qui sait que, si elles sont nées pour la félicité des hommes, elles peuvent aussi contribuer à la prospérité des états. Toutes les pensées de ce bon Roi sont pour le bonheur de ses sujets, et il saura l'effectuer entièrement, dès que le tems aura effacé les traces des calamités qui ont aftligé la France. Déjà il a su concilier, avec l'autorité royale, les droits des citoyens et la liberté publique: redoublons donc d'activité, et ajoutons à l'ambition d'être utile à notre pays, nelle de mériter par nos efforts, la protection d'un MoBarque qui, chaque jour, acquiert de nouveaux, droits à la confiance et à l'amour de son, peuple,

Dex travaux de la Société

Pendant les années 1814 et 1815,

Residu par M. Fréteau, Docteurs en medecine, membre de plustava societes savanter.

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MESSIEURS,

Les circonstances qui nous ont environné depuis deux ans, ont eu une grande influence sur vos études et vos travaux. Jamais, en effet, l'histoire n'a présenté, dans un court invalle, des événemens aussi extraordinaires. Des faits qu'on ne retrouve point dans les annales du monde sont venus se placer sous nos yeux; et tous les esprits sont demeurés ou tellement agités ou tellement inquiets, qu'à peine ils ont pu se livrer à leurs occupations accoutumées...

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Les travaux de la société se divisent naturellement en trois classes, les lettres, les sciences et les arts. Il conviendrait sans doute de suivre cette classification dans le compte que j'ai à vous rendre; mais les productions ont été si peu nombreuses que je ne m'assujetirai à aucun ordre régulier.

Un membre qui fait chaque jour, parmi vous, preuve des connaissances les plus étendues et qui réunit le zèle au talent, M. Le Boyer, professeur des sciences physiques et hautes mathématiques au collège royal de Nantes, passa, l'an dernier, du secrétariat à la présidence de la société et vous rendit compte de ses travaux pendant l'exercice

de 1814: ce rapport n'a point été imprimé; il offrait des analyses savantes que je ne puis produire dans leur entier : Je me bornerai à rappeler succinctement les productions de chaque membre, dans l'ordre qu'elles ont dû occuper,

EXERCICE DE 1814.

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En discours prononcé à la fin de 1813, par M. le docteur Cochard, comme professeur des cours d'instruction médicale, établis à l'Hôtel-Dieu de Nantes. L'auteur offre des rapprochemens intéressans sur l'origine et l'importance des institutions cliniques.

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La description d'un poisson rare, par M. de la Fruglaye. Ce poisson, du genre des Xiphias, pesait plus de 300 livres. Un passager du Gaudet, (village remarquable par un grand nombre d'antiquités druidiques,) l'ayantvu se débattre sur le rivage de la rivière de Lanion, s'approcha de lui et le tua à coups de rames. M. de la Fruglaye a vu, avec la plus grande surprise, que ce poisson portait implantée dans le côté, une espèce de gaule de 24 à 30 pouces de longueur, qui paraissait un dard où une flèche de sauvage.

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Une dissertation sur l'érysipele bilieux et le phlegmon aigu, par M. le docteur Sourisseau, membre de la société. Ce travail bien ordonné, annonce que l'auteur deviendra un bon praticien.

Une notice de M. de Saint-Amand sur une chute de pierres qui a eu lieu le 5 septembre 1814, dans le département de Lot et Garonne. M. de Saint-Amand croit que les pierres nous viennent de régions plus éloignées que la partie supérieure de notre atmosphère; en conséquence, il propose de leur donner le nom d'Uranolittres (pierres du ciel) au lieu d'Aèrolittres ( pierres de l'air), qu'elles ont jusqu'ici porté.

Une dissertation sur l'origine des noms des constellations

par M. Richer de Noirmoutiers, notre associé; cet écrit est rempli d'érudition. L'auteur analyse les systêmes de Pluche, de Dupuis et de Court de Gebelin; il expose ensuite le sien qui est une combinaison de ces trois systêmes.

Un traité élémentaire de chymie, par M. Fabulet, notre correspondant à Belisle-en-Mer. Pour faciliter aux nouveaux adeptes, l'étude de cette science, l'auteur a rédigé son ou‐ vrage par demande et réponse; partout il se montre au niveau des progrès de la chymie moderne.

Un traité sur la Syphilis (1), ouvrage propre à diriger les étudians en médecine, dans le traitement de cette maladie, par M. le docteur Fréteau.

Un mémoire sur les polypes utérins, par le même. L'auteur y trace les accidens qui résultent de leur développement. Cet écrit a pour but de tenir en éveil les jeunes praticiens sur l'existence souvent méconnue de cette maladie.

Une dissertation sur l'éléphantiasis, par M. Mergault, docteur en médecine, correspondant de la société : cet écrit et rempli de recherches savantes.

Un mémoire de M. de la Guerrande, notre correspondant à Pyriac, sur une lunette à laquelle on peut adapter les deux yeux. Cette lunette se compose de deux tuyaux dirigés vers un même objectif. M. le Boyer a fait la remarque que le père Chérubin d'Orléans', s'est occupé de cet objet, dans sa dioptrique oculaire, mais que la méthode de M. de la Guerrande, ainsi que ses vues n'en méritaient pas moins des éloges.

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Une machine propre a battre le blé, par M. Pineau, mécanicien de cette ville: elle est d'une construction simple et ingénicuse. Quoique cette machine parut présenter des avantages en petit, elle a été trouvée plus dispendieuse, en grand, que les fléaux. M. Hersart, dans un mémoire très-étendu (2),

(1) Un vol. in-8.o de 300 p., chez Busseuil jeune, imp. à Nantes. (2) Inséré dans les Annales de l'agriculture française, par MM. Tessier et Bosc.

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a donné, à cette occasion, un traité complet sur le battage des grains.

Un discours de M. Lafond, présenté en 1814, comme pro fesseur des cours d'instruction établis à l'Hôtel-Dieu de Nantes. M. Lafond y traite des avantages de la chirurgie et retrace habilement tous les secours que l'humanité en retire. Ce discours offre plusieurs tableaux très-intéressans que l'auteur a fait ressortir du sujet même.

Un mémoire de M. Hersart, sur les Mines de Chessy, département du Rhône, et sur de nouvelles substances minéralogiques qui y out été découvertes dans ces derniers tems. M. Hersart a présenté à la société plusieurs beaux échantillons de ces minéraux.

Un mémoire de M. Ducrest, ancien ingénieur de la Marine, sur une construction particulière de batimens auxquels il donne le nom de Pros. Ces bâtimens sont une imitation des Caracores des isles Moluques. Se proposant d'intéresser quelques négocians de Nantes à ses constructions nouvelles M. Ducrest a voulu consulter la société, pensant que son approbation lui ferait facilement obtenir les fonds nécessaires pour une semblable entreprise. M. le Boyer, au nom d'une commission nommée pour examiner ce projet, y a trouvé les inconvéniens qui suivent: 1.° Submersion facile ; 2.° difficulté très-grande pour virer de bord; 3.o construction qui n'offrirait d'avantage qu'en tems de guerre. En conséquence, la commission n'a pu que se féliciter d'avoir détourné l'auteur de former une entreprise dans laquelle il aurait beaucoup perdu.

Une notice sur une épizootie qui a regné sur les bêtes à laine en 1812, adressée à la société, par S. Exc. le ministre de l'intérieur.

Un mémoire de M. de Lormerie, sur la culture des patates sucrées, de l'espèce de celles qu'il a envoyées des Etatsau directeur du Jardin des plantes de Paris.

Unis,

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