Images de page
PDF
ePub
[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Observations sur le verbe Être.

I. DU RADICAL.

I. Le verbe être a deux radicaux, es et s:

1o Le radical es se retrouve au présent, à l'imparfait et au futur de l'indicatif, au conditionnel, au subjonctif présent, à l'infinitif et au participe; mais il subit diverses altérations.

2o L'e a disparu à l'indicatif présent, première personne du singulier (je suis), à la première et à la troisième personne du pluriel du même temps (nous sommes, ils sont); à l'impératif (sois, soyons, soyez), et au subjonctif présent (que je sois, que tu sois, etc.),

3o Il change s en t devant les voyelles (j'étais, été, étant), et devant r (être).

4° Au futur et au conditionnel, le radical es s'est, pour ainsi dire, renversé (je esrai, tu esras, nous esserons, vous esseriez, etc.). Cette altération n'a pas eu d'autre raison que l'euphonie.

Au treizième siècle, on trouve la forme esserai:

Que je croi molt bien sans faille
Que par lui esserons delivre.

II. Le radical f n'existe qu'au passé défini (je fus, tu fus), et au subjonctif imparfait (que je fusse, que tu fusses); ce sont des formes empruntées au latin fuissem, fuissent.

II. DES TERMINAISONS.

Les terminaisons de être paraissent appartenir aux quatre conjugaisons, dont ce verbe résume en quelque sorte les divers élé

ments:

1o Dans les terminaisons de l'indicatif présent, le verbe étre reproduit celles du passé défini de finir et de rendre.

Je su is: l'u qui précède la terminaison rappelle celui des Latins (sum); — Tu es (s) : le radical finissant déjà par s, l's de la terminaison a disparu; -Il es t, nous som mes : la syllabe om reproduit la consonnance latine (sumus); — Vous (es) ê tes: le radical es a été changé en é; -Ils sont : la syllabe on remplace celle du verbe latin (sunt). 2o Les terminaisons du passé défini et du subjonctif imparfait reproduisent celles de recevoir : je fus, je reçus; que tu fusses, que tu reçusses.

3o La terminaison du participe passé est la même que celle des participes passés des verbes de la première conjugaison : été, aimé.

4° Les terminaisons de l'impératif et du subjonctif présent déri

vent de la troisième conjugaison: sois, que je reçoive; cependant, au pluriel, ces deux temps font soyons, soyez.

5o La troisième personne du subjonctif imparfait, qu'il fût, prend un accent circonflexe à cause de la suppression d'une s à la terminaison, qu'il fust. Cet accent la distingue de la troisième personne du passé défini il fut.

6° Quant à l'infinitif, il est évident qu'il appartient à la quatrième conjugaison: êt re, rend re. L'accent vient de ce qu'on écrivait estre; et cette orthographe indique que le radical a suivi exactement la forme latine, qui a deux ss (esse), dont l'une a produit l'accent circonflexe étre, et l'autre est devenue un t devant r (être); ainsi essre, estre, Être.

III. DE L'EMPLOI DE Être COMME AUXILIAIRE.

Le verbe être employé comme auxiliaire sert à conjuguer : 1o Les temps composés des verbes intransitifs dont le participe est variable:

La corruption en EST VENUE au point qu'il n'y a plus de principes d'honneur.

2o Les temps composés des verbes pronominaux :

IL S'EST fidèlement ACQUITTÉ de sa commission.

(Duclos.)

La vie pastorale s'est conservée dans plus d'une contrée de l'Asie. (Voltaire.) 3o Les temps composés d'un certain nombre de verbes impersonnels :

Il lui EST ARRIVÉ un très-grand malheur.

4° Il se joint au participe passé de tous les verbes transitifs et forme une proposition de sens passif.

Nous SOMMES tous condamnés à mort avec des sursis indéfinis. (V. Hugo.)

REMARQUES. Avant Voltaire, on écrivait j'étois et je serois; mais cette orthographe est abandonnée aujourd'hui, et l'Académie elle-même a adopté les formes : j'étais, je serais.

Les deux premières personnes du pluriel du passé défini prennent toujours l'accent circonflexe sur la première voyelle de la finale : nous fumes, vous fûtes; l'accent circonflexe représente l's des personnes correspondantes du singulier, laquelle est aujourd'hui supprimée au pluriel (nous fusmes, vous fustes).

On écrit au présent du subjonctif: que nous soyons, que vous soyez, et non: que nous soyions, que vous soyiez, attendu que l'i de la finale est compris dans l'y.

Qu'il soye pour qu'il soit est un barbarisme.

[blocks in formation]

(1) Ce verbe, dérivé de habere, s'écrivait avec ou sans h: ainsi on trouve havoir et avoir; j'hai,

tu has, et j'ai, tu as.

[blocks in formation]
« PrécédentContinuer »