La Russie en 1839, Volume 2

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Page 178 - Téplof, parvenu des plus bas emplois, par un art singulier de perdre ses rivaux, furent ensemble vers ce malheureux prince: ils lui annoncèrent, en entrant, qu'ils étaient venus pour dîner avec lui ; et, selon l'usage des Russes, on apporta, avant le repas, des verres d'eau-de-vie. Celui que but l'empereur était un verre de poison. Soit qu'ils eussent hâte de rapporter leur nouvelle, soit que l'horreur même de leur action la leur fît précipiter, ils voulurent, un moment après, lui verser...
Page 48 - ... obéissent autant que pour celui qui commande, et j'ai payé cher la peine de ma franchise; mais Dieu soit loué, j'en ai fini pour toujours avec cette odieuse machine politique. Je ne serai plus roi constitutionnel. J'ai trop besoin de dire ce que je pense pour consentir jamais à régner sur aucun peuple par la ruse et par l'intrigue.
Page 118 - La Russie est une chaudière d'eau bouillante bien fermée, mais placée sur un feu qui devient toujours plus ardent : je crains l'explosion...
Page 179 - En entrant, ses yeux étincelants et troublés cherchèrent les yeux de l'impératrice. Elle se leva en silence , passa dans un cabinet où il la suivit, et quelques instants après, elle y fit appeler le comte Panine, déjà nommé son ministre : elle lui apprit que l'empereur était mort, et le consulta sur la manière d'annoncer cette mort au public.
Page 47 - C'est une trêve signée entre la démocratie et la monarchie sous les auspices de deux tyrans fort bas : la peur et l'intérêt; et prolongée par l'orgueil de l'esprit qui se complaît dans la loquacité et par la vanité populaire qui se paie de mots. Enfin, c'est l'aristocratie de la parole substituée à celle de la naissance, car c'est le gouvernement des avocats. — Monsieur, vous parlez avec vérité, me dit l'Empereur en me serrant la main; j'ai été souverain...
Page 179 - C'était le plus jeune des princes Baratinski, et un nommé Potemkine, âgé de dix-sept ans. Ils avaient montré tant de zèle dans la conspiration, que, malgré leur extrême...
Page 177 - Les matelots, qu'on n'avait point intéressés dans le soulèvement, reprochaient publiquement aux gardes^ dans les cabarets, d'avoir vendu leur empereur pour de la bière. La pitié, qui justifie même les plus, grands criminels, se faisait entendre dans tous les cœurs. Une nuit, une troupe de soldats attachés à l'impératrice, s'ameuta, par une vaine crainte, disant „ que leur mère était en danger.
Page 180 - Panine conseilla de laisser passer une nuit, et de répandre la nouvelle le lendemain, comme si on l'avait reçue pendant la nuit. Ce conseil ayant été agréé, l'impératrice rentra avec le même visage, et continua son dîner avec la même gaieté. Le lendemain, quand on eut répandu que Pierre était mort d'une colique hémorrhoïdale, elle parut baignée de pleurs, et publia sa douleur par un édit.
Page 113 - Mon cher prince, ne vous plaignez pas de ce que les russes n'ont pas le désir de s'instruire ; si j'institue des écoles, ce n'est pas pour nous, c'est pour l'Europe où il faut maintenir notre rang dans l'opinion. Mais du jour où nos paysans voudraient s'éclairer, ni vous ni moi nous ne resterions à nos places
Page 123 - Les marchands, qui formeraient une classe moyenne, sont en si petit nombre qu'ils ne peuvent marquer dans l'état : d'ailleurs presque tous sont étrangers : ... où donc trouver cette classe moyenne qui fait la force des états ?

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