15 degrés, à midi entre 16 et 22; par le vent du nord, accompa gné de pluie, il est descendu à 5 degrés.

Les vents d'ouest prennent de la force et amènent toujours de la pluie.

L'herbe pointille, le sainfoin, le trèfle et la luzerne repoussent avec force, et seront bons à couper fin novembre, si l'on peut les irriguer.

Les asperges donnent en seconde récolte; les raisins sont abondants sur les treilles; Dellys, petit pays à 15 lieues d'Alger, fournit du raisin jusqu'au milieu de l'hiver.

Les graines de frêne et de platane sont mûres; le coton jaune de Malte est bon à récolter à la fin du mois.

Retour des étourneaux. Avis aux laboureurs.

Quelques papillons reparaissent, les oiseaux reprennent leur ramage.

On relève les tiges des tomates, pour que l'humidité de la terre ne les pourrisse pas; par ce moyen on en récoltera tout l'hiver.

On ne sème pas le blé avant la fin du mois, encore faut-il que les terres soient bien mouillées; car ici, plus que partout ailleurs, le blé veut être semé dans la boue.

On fait les trous pour les plantations d'arbres, afin que la terre ait le temps de s'aérer; on creuse les fossés pour la vigne.

On laboure les terres légères quand les pluies sont peu abondantes, et les terres fortes lorsque l'eau les a pénétrées convenablement ; mais, en cas d'humidité suffisante, on doit de préférence labourer les terres fortes, qui ne sont plus maniables aussitôt l'arrivée des grandes pluies.

Les terres destinées aux semailles de printemps seront labourées en grosses mottes; si l'on hersait le terrain, les pluies d'hiver le battraient, et tout le travail serait perdu.

Les bestiaux deviennent chers en ce mois; l'herbe des prairies, que l'été a desséchée, pourrit maintenant par l'humidité, et l'herbe nouvelle est tout aqueuse et sans vertu nutritive aussi les bestiaux sont généralement maigres, et les bêtes grasses recherchées.

Agnelage d'automne.

Le nom du mois de Novembre a une étymologie semblable à celle des noms des deux mois précédents. Ce mois était le neuvième du calendrier donné par Romulus aux anciens Romains.

L'empereur Commode essaya vainement, à l'imitation de Domitien, de changer le nom de ce mois et de lui donner le sien.

Le soleil entre dans le signe du Sagittaire le 22 novembre, à 3 heures 55 minutes du matin.

TEMPÉRATURE. —La température continue à s'abaisser, la terre se refroidit, les pluies fréquentes rendent les labours faciles; le thermomètre, le matin, est de 7 à 12 degrés ; à midi, de 12 à 18, même à 20; le soir, de 8 à 14; il suffit d'une éclaircie pour réchauffer l'atmosphère, car le soleil a encore de la force.

En 1836, on a vu 4 degrés le matin, 2 à midi, 3 le soir, accompagnés de pluie, grêle, neige qui a persisté sur l'Atlas; les

15 et 21 novembre 1837 ont été remarquables par des gelées blanches; mais ces températures sont extraordinaires.

Les vents ouest et nord-ouest commencent à dominer, mais ils ne soufflent que trois ou quatre jours de suite, et la pluie ne dure pas plus longtemps.

Les scylles, narcisses, tulipes, absinthes, sortent de la terre; les renoncules et anémones prennent de la force, la violette va fleurir.

Les choux et choux-fleurs qui ont passé l'été à la sécheresse commencent à profiter.

Les champignons sont abondants après une pluie suivie de quelques jours de soleil.

Quelques choux-fleurs, espèce de France, sont mûrs et se vendent cher; les arbouses sont bonnes à manger; le lentisque donne sa graine, dont on tire à Mahon de l'huile à brûler.

Récolte du coton : le froid ne l'empêche pas de mûrir et lui est moins contraire que la pluie; même après une gelée blanche les coques s'ouvrent en plus grand nombre.

On sème le tabac pour le repiquer plus tard en pleine terre.

On sème seigle, blé, orge par deuxième ou troisième labour non suivi de hersage; les pluies d'hiver serreraient trop un terrain hersé, et dans un sol en pente l'eau entraînerait terres et semences. On doit surtout traverser tout les labours par de nombreux sillons d'écoulement.

On plante fèves en lignes et à la charrue.

Ce mois est favorable pour replanter toutes plantes vivaces.

On taille et plante la vigne vers la fin du mois; on prépare la terre des pépinières; on continue les trous pour plantations des arbres.

Les bêtes grasses et les bœufs de labour sont fort chers, les moutons gras principalement sont hors de prix: cela tient aux causes énoncées en octobre. Chaque année les troupeaux de moutons sont décimés par les premières pluies un peu abondantes, l'usage des bergeries n'étant pas en re adopté par les Arabes.

L'étymologie du nom de ce mois, dixième de l'année des Romains lorsqu'elle commençait au mois de Mars, est la même que celle des noms des trois mois précédents.

L'empereur Commode avait aussi essayé, mais en vain, de changer en son honneur la dénomination de ce mois.

Le soleil entre dans le signe du Capricorne le 21 décembre, à 4 heures 41 minutes du matin.

TEMPÉRATURE. Le temps se refroidit beaucoup, les pluies se succèdent plus rapidement, l'Atlas est souvent couvert de neige, et vers la fin du mois, les gelées blanches sont fréquentes dans les bas-fonds à l'abri du vent ; sur les hauteurs et dans les plaines brassées par le vent; les gelées blanches sont rares, pour ne pas dire nulles. Le matin, le thermomètre se tient de 5 à 8 degrés, à

midi de 8 à 10, même 15 et 18 dans les premiers jours du mois, le soir de 6 à 11.

Le soleil perd beaucoup de sa force et se montre rarement.

Quelquefois, par exception, décembre est fort beau, et, en 1831, on a vu le 22 de ce mois marqué par 21 degrés de chaleur; mais le 23 la pluie a commencé à tomber et n'a cessé qu'à la fin de mai 1832.

L'herbe abonde partout, le sainfoin, le trèfle et la luzerne forment de bons pâturages; les pois donnent beaucoup de vert; ceux qui sont ramés et les nains grainent abondamment.

Repos des arbres communs à l'Europe et à l'Afrique.

On trouve encore quelques melons d'hiver, mais presque tous sont récoltés depuis longtemps et suspendus dans l'intérieur des maisons.

Il faut activer les plantations d'arbres, pour qu'elles soient presque finies avant le remonter du soleil, comme on dit en Provence, c'est-à-dire avant le solstice d'hiver; et en cela, on a raison, surtout pour l'Afrique. Cependant dans les terrains humides et qui conservent longtemps leur fraîcheur, il n'y a pas d'inconvénient à prolonger les plantations jusqu'en février, surtout lorsque les sujets sont tirés du pays même.

Ici il faut donner aux trous au moins la même capacité qu'on leur donne dans le Midi : en voulant économiser sur les frais de plantation, on calcule mal et on perd souvent tout. Une précaution bonne à prendre en plantant c'est de mettre au fond du trou, autour des parois, une vingtaine de feuilles de cactus qui donnent longtemps de la fraîcheur aux racines de l'arbre et forment engrais en se décomposant.

On visite souvent les fossés d'écoulement pour qu'ils ne s'embarrassent pas;

On fume les prés par dessus;

On plante la vigne en terre légère;

On fume et bêche les pépinières.

Si les pluies sont fréquentes en ce mois, les Arabes augurent bien des récoltes, parce que, toutes les terres étant labourables, les cultures et les ensemencements se font de bonne heure; alors les pluies ultérieures ne coulent plus à la surface du sol pour former des marais dans les fonds ou se perdre à la mer elles pénètrent dans la terre, lui conservent longtemps sa fraîcheur et alimentent tout l'été les puits et les sources.