Les maîtres de l'heure: essais d'histoire morale contemporaine, Volume 1

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Hachette et cie, 1912 - 678 pages
 

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Page 47 - Il n'ya rien de plus réel que cela, ni de plus terrible. Faisons tant que nous voudrons les braves, voilà la fin qui attend la plus belle vie du monde.
Page 41 - Qu'on ne dise pas que je n'ai rien dit de nouveau : la disposition des matières est nouvelle; quand on joue à la paume, c'est une même balle dont joue l'un et l'autre, mais l'un la place mieux.
Page 137 - ... on est tout étonné et ravi; car on s'attendait de voir un auteur, et on trouve un homme. Au lieu que ceux qui ont le goût bon, et qui en voyant un livre croient trouver un homme, sont tout surpris de trouver un auteur : Plus poetice quarn humane locutus es. Ceux-là honorent bien la nature, qui lui apprennent qu'elle peut parler de tout, et même de théologie.
Page 15 - ...Croyez-moi, mon pauvre ami, le temps et la débauche sont deux grands remèdes... 11 n'ya pas de Dieu; il n'ya pas de morale ; rien n'existe de tout ce qu'on nous a enseigné à respecter; il ya une vie qui passe, à laquelle il est logique de demander le plus de jouissances possible en attendant l'épouvante finale qui est la mort...
Page 282 - Je ne conclus qu'une chose, c'est que le goût a changé, que ma génération est finie, et je me renfonce dans mon trou de Savoie. Peut-être la voie que vous prenez, votre idée de l'inconnaissable, d'un au-delà, d'un noumène, vous conduira-t-elle vers un port mystique, vers une forme du christianisme. Si vous y trouvez le repos et la santé de l'âme, je vous y saluerai non moins amicalement qu'aujourd'hui...
Page 143 - Le xvnic siècle, au regard de la postérité, s'obscurcira donc, s'offusquera, et semblera peu à peu s'amincir entre les deux grands siècles dont il est précédé et suivi.
Page 141 - ... clarté; et si ce ne sont pas là des portraits, du moins ce sont des squelettes bien « préparés », bien ajustés, et qui se tiennent debout. Moins le pittoresque, il est évidemment ici l'élève de Taine, qui, du reste, s'en aperçut. Ce qu'il se refuse, probablement parce qu'il lui manque, c'est l'art de combiner les ensembles, de dégager l'esprit général d'un siècle, de suivre les lignes sinueuses des filiations et des influences, en un mot, c'est l'art des idées générales en littérature,...
Page 17 - ... mouchoir pour être mieux reconnue. Si longtemps qu'elle put, si longtemps qu'elle distingua cette forme bleu-noir qui était encore son petit-fils, elle le suivit des yeux, lui jetant de toute son âme cet « au revoir » toujours incertain que l'on dit aux marins quand ils s'en vont. Regarde-le bien, pauvre vieille femme, ce petit Sylvestre; jusqu'à la dernière minute, suis bien sa silhouette fuyante, qui s'efface là-bas pour jamais... Et, quand elle ne le vit plus, elle retomba assise,...
Page 14 - C'est pourquoi les voyages en courant ont du bon : — quand on a déjà beaucoup circulé par le monde, on s'est habitué à se former d'un seul coup une idée de toute une contrée. — Du pêle-mêle des choses qui vous sont apparues en quelques heures, on dégage une vue d'ensemble, — vue bizarre, esquissée à grands trails, mais soucentjuste.
Page 242 - Je suis né en 1852, — nous dit M. Bourget lui-même, — d'une famille qui me semble représenter assez bien quelques-unes des conditions de la bourgeoisie française contemporaine. Mon père était un fonctionnaire de l'État et le fils d'un ingénieur civil, lui-même fils d'un cultivateur de campagne. Les uns et les autres venaient d'une province du centre de la France. Mais le métier de mon père, — il était professeur de mathématiques, — l'avait déjà promené, lors de ma naissance,...

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