« m'a pas été plus utile que les autres; est-ce que Jé<< rôme n'aurait pas de crédit en de crédit en paradis? J'ai consulté << sur cette affaire un très savant homme; il m'a dit que Jérôme était le plus colère de tous les hommes, «< qu'il avait dit de grosses injures au saint évêque de « Jérusalem Jean, et au saint prêtre Rufin; que même << il appela celui-ci hydre et scorpion, et qu'il l'insulta après sa mort il m'a montré les passages. Je me «< vois obligé de renoncer enfin à Jérôme, et de m'appeler Carré tout court, ce qui est bien désagréable. » « C'est ainsi que Carré déposait sa douleur dans le sein de frère Giroflée, lequel lui répondit : Vous ne manquerez pas de saints, mon cher enfant, prenez Saint François d'Assise. Non, fit Carré, sa femme de neige me donnerait quelquefois des envies de rire, et ceci est une affaire sérieuse.-Hé bien, prenez Saint Dominique.-Non, il est l'auteur de l'inquisition.— Voulez-vous de Saint Bernard?-Il a trop persécuté ce pauvre Abelard, qui avait plus d'esprit que lui, et il se mêlait de trop d'affaires; donnez-moi un patron qui ait été si humble que personne n'en ait jamais entendu parler, voilà mon saint. Frère Giroflée lui remontra l'impossibilité d'être canonisé et ignoré. Il lui donna la liste de plusieurs autres patrons que notre ami ne connaissait pas, ce qui revenait au même; mais à chaque saint qu'il proposait, il demandait quelque chose pour son couvent, car il savait que Carré avait de l'argent. Jérôme Carré lui fit alors ce conte, qui m'a paru curieux. « Il y avait autrefois un roi d'Espagne qui avait promis de distribuer des aumônes considérables à << tous les habitants d'auprès de Burgos, qui avaient été « ruinés par la guerre. Ils vinrent aux portes du palais, << mais les huissiers ne voulurent les laisser entrer qu'à «< condition qu'ils partageraient avec eux. Le bon homme Cardéro se présenta le premier au monarque, « se jeta à ses pieds, et lui dit : Grand roi, je supplie << votre altesse royale de faire donner à chacun de nous. <«< cent coups d'étrivières. Voilà une plaisante demande, « dit le roi; pourquoi me faites-vous cette prière? C'est, << dit Cardéro, que vos gens veulent absolument avoir la moitié de ce que yous nous donnerez. Le roi rit beaucoup, et fit un présent considérable à Cardéro. << De-là vint le proverbe, qu'il vaut mieux avoir affaire « à DIEU qu'à ses saints. » C'est avec ces sentiments que passa de cette vie à l'autre mon cher Jérôme Carré, dont je joins ici quelques opuscules à ceux de Guillaume; et je me flatte que messieurs les Parisiens, pour qui Vadé et Carré ont toujours travaillé, me pardonneront ma préface. CATHERINE VADÉ. CE QUI PLAIT AUX, DAMES. OR, maintenant que le beau dieu du jour Qu'un cercle étroit chez nous borne son tour, Après souper, pour vous désennuyer, Il voyagea devers Rome la sainte, Et des pardons, et de belles dispenses: D'argent fort peu; car, dans ces temps de crise, L'argent n'allait qu'aux mains des gens d'église. 'Sa vieille armure, un cheval et son chien; Les dons brillants de la fleur du bel âge, Comme il était assez près de Lutèce, Il aperçut la fringante Marthon, Au loin s'écarte, et fuit dans la broussaille. Enfin Marthon, rajustant sa coiffure, Veut s'excuser; nulle excuse ne sert; Marthon s'incline, et va droit à la reine. Sur le grand point de la pudicité : Elle assembla son conseil de dévotes; Leur avoua ce qui s'était passé ; Que vers Charonne il fut tenté du diable, ROBERT était si beau, si plein de charmes, |