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Aghassi (major) inclusivement, seront nommés au choix des gouverneurs de l'Égypte; les grades supérieurs ne pourront être conférés que par moi, sur la proposition des dits gouverneurs.

Il ne sera pas permis aux gouverneurs d'Egypte de construire désormais des vaisseaux de guerre sans la permission expresse de ma Sublime Porte.

Comme le privilège de l'hérédité dépend de chacune des présentes conditions, le non-accomplissement d'une d'entre elles entraînerait la révocation et l'annulation immédiate du dit privilège.

Telle étant ma volonté impériale, toi et tes enfants et descendants vous devrez apprécier avec reconnaissance cette insigne faveur impériale, et exécuter scrupuleusement les présentes conditions.

Vous aurez à veiller constamment au bien-être et à la sûreté des habitants de l'Egypte, à les préserver de tout acte d'injustice et de vexation, et à vous abstenir de tout procédé contraire au contenu du présent firman.

C'est dans ce but que cet ordre impérial, etc.

Correspondance politique. Egypte, XIII, for 9 et s.

97.

Firman impérial du 13 février 1841, accordant à Méhémet-Ali l'investiture des Gouvernements de Nubie, Darfour, Cordufan et Senaar.

SOMMAIRE; Gracieuse résolution d'accorder «sans l'hérédité» la gouvernement de la Nubie, du Darfour, du Cordufan et du Sennaar. Les revenus de ces provinces feront l'objet de tableaux qui seront soumis à la Sublime Porte. - Défense d'y recruter des esclaves et notamment des eunuques.

A mon Vizir Méhémet Ali Pacha, Gouverneur d'Egypte, à qui je confie à présent l'administration des provinces de Nubie, Darfour, Cordufan et Senaar.

O toi, mon susdit Vizir! comme, ainsi qu'il a été dit dans une autre ordonnance impériale, j'ai jugé à propos de te réintégrer dans le gouvernement de l'Egypte, comprise dans ses limites connues, et d'y ajouter l'hérédité sous certaines conditions, j'ai pris aussi la gracieuse résolution de t'accorder sans l'hérédité le Gouvernement de Nubie, Darfour, Cordufan et Senaar, avec toutes leurs dépendances, c'est-à-dire avec toutes leurs annexes situées en dehors de l'Égypte, et j'ai rendu, à ce sujet, une ordonnance impériale.

Tu t'appliqueras donc, par suite de ton habileté et de ta sagesse, à administrer et à faire prospérer ces pays conformément à mes intentions pleines de justice, et assurer le repos et le bien-être de leurs habitants. Tu soumettras aussi à ma Sublime Porte une liste exacte des revenus annuels des dites provinces.

Les incursions que tes troupes ont coutume de faire de temps en temps dans les villages des pays ci-dessus nommés, et par suite desquelles les individus jeunes et vigoureux des deux sexes sont faits captifs et restent entre les mains des soldats en payement de leur solde, entraînent nécessairement la ruine et le dépeuplement de ces contrées, et sont contraires à notre sainte loi et aux maximes de la justice.

Comme donc cet usage, ainsi que celui de réduire quelquesuns desdits captifs à la condition d'eunuques, sont, sous tous les rapports, opposés à ma volonté impériale, et qu'en général de pareils actes de cruauté répugnent aux principes de justice et d'humanité que j'ai hautement proclamés dès mon avènement au trône, tu aviseras avec la plus grande sollicitude aux moyens de les défendre sévèrement et de les abolir d'une manière définitive.

Tous les officiers, soldats et autres employés qui se trouvent en Égypte, à l'exception de certains individus qui s'y sont rendus avec ma flotte, ayant été gracieusement pardonnés par moi, tu auras à leur annoncer à tous cette heureuse nouvelle.

LETTRE DU GRAND-VIZIR À MOHAMED-ALY.

281

D'après ce qui est dit dans l'autre ordonnance impériale mentionnée ci-dessus, les officiers employés auprès de toi, et qu'il s'agira de nommer à un grade supérieur à celui de Kol Aghassi (major), ne pourront être nommés qu'après qu'il en aura été référé à ma Sublime Porte.

Toutefois, ceux qui se trouvent actuellement au service seront confirmés dans leur grade, et tu auras à soumettre à ma Sublime Porte une liste de ces officiers, pour que l'on puisse publier et expédier leur firman de confirmation.

Ma volonté impériale étant que tous ces divers points soient exécutés, tu devras t'empresser de t'y conformer exactement, et c'est à cette fin que, etc. etc.

Correspondance politique. Égypte, XIII, fos 9 et s.

98.

Lettre du Grand-vizir à Méhémet-Ali, en date du 13 février 1841, à l'occasion de sa nomination au Gouvernement heréditaire de l'Egypte.

SOMMAIRE: La mission de Saïd Muhib effendi.

Distinctions accordées par Sa Hautesse à cette occasion. Les conditions auxquelles le firman sur l'hérédité a été accordé en font partie intégrante, et il n'a point de valeur sans elles. Désormais il n'y aura plus de contestation ni de différends. Grande satisfaction éprouvée par le Grand-Vizir que toutes difficultés aient été ainsi aplanies.

L'empressement de Votre Excellence à remplir les devoirs de l'obéissance, en prouvant, par des faits promptement exécutés, la sincérité de la soumission que vous aviez offerte, a été fort agréable à Sa Hautesse, qui a daigné, en conséquence, vous réintégrer dans le gouvernement de l'Égypte et vous en accorder l'hérédité.

J'envoie à Votre Excellence par Saïd-Muhib Effendi un firman revêtu d'un Hatti-Chérif, et contenant certaines conditions attachées à l'hérédité, ainsi que le Nicham, que la Hautesse a bien voulu vous conférer, comme étant celui qui est

affecté au rang de Vizir. Sa Hautesse est convaincue, qu'agissant avec cette prudence et cette haute sagesse qui vous distinguent, vous ne vous écarterez jamais de la voie de la droiture, de l'obéissance et du dévouement à votre Souverain.

Sa Hautesse a toute confiance en Votre Excellence et, si l'on a établi des conditions dans le firman susdit, ce n'est pas qu'on ait le moindre soupçon sur votre compte. Mais, indépendamment de la nécessité absolue que des conditions essentielles soient attachées à une aussi grande concession que celle du privilège de l'hérédité, Sa Hautesse a voulu et a jugé à propos d'insérer ces conditions dans le firman, parce qu'elle les considère non-seulement comme un moyen de prévenir toute espèce de différends qui, vu les difficultés de prévoir l'avenir et à cause des vicissitudes humaines, pourraient surgir par la suite, mais aussi comme une mesure de précaution tendant à assurer le repos et la tranquillité des habitants de l'Égypte.

Désormais la Sublime Porte aura tout aussi peu lieu de concevoir des soupçons que Votre Excellence en aura de parler de sa sûreté personnelle et de l'avenir de sa famille.

Enfin, il n'y a plus entre nous aucun motif de contestation, c'est-à-dire, les démêlés qui ont existé ont maintenant cessé, grâce à Dieu; et il n'y a pas de doute que Votre Excellence ne remplisse avec empressement le devoir de témoigner sa reconnaissance pour les bienfaits et les faveurs dont elle a été ainsi l'objet de la part de Sa Hautesse.

Dorénavant nous serons, s'il plaît à Dieu, unis de cœur et d'âme, et, n'ayant entre nous aucun sujet de division, nous emploierons, sous les auspices de Sa Hautesse, nos communs efforts à servir notre religion, notre gouvernement, notre patrie et notre nation: ce qui me cause la plus grande satisfaction à moi, votre sincère ami, ainsi qu'à tous les Ministres de la Sublime Porte, etc. etc.

Correspondance politique. Égypte, XIII, fes 9 et s.

99.

Firman impérial adressé à Méhémet-Ali
relatif aux arrérages du tribut.

SOMMAIRE: Nécessité de régler les tributs arriérés, nos seulement pour l'Égypte, mais aussi pour la Syrie et l'ile de Candie: « nouvelle preuve de ton obéissance et de ta fidélité ».

A mon Vizir, Méhémet-Ali Pacha,

Gouverneur D'ÉGYPTE,

Je t'envoie, par Saïd Muhib Effendi, un des hants fonctionnaires de ma Sublime Porte, qui se rend à Alexandrie en mission extraordinaire, les listes des tributs et arrérages qui se sont accumulés tant pour l'Égypte que je viens de te conférer gracieusement à titre héréditaire, que pour la Syrie et l'île de Candie, qui ne se trouvent plus placés sous ton administration.

Comme tes fonctions t'imposent le devoir de verser intégralement et sans délai, dans mon trésor impérial, lesdites sommes arriérées, je t'adresse le présent firman pour que tu effectues en entier les payements en question, et pour que tu fournisses par là une nouvelle preuve de ton obéissance et de ta fidélité. Correspondance politique. Égypte, XIII, fos 9 et s.

100. Note officielle adressée le 13 février 1841 (21 zilhadjé 1256), par la Sublime Porte, à Monsieur l'Internonce impérial et royal d'Autriche.

SOMMAIRE: Communication du firman et des conditions auxquelles l'hérédité est accordée à Mohamed Aly pour le gouvernement de l'Égypte. —La Sublime Porte compte toujours sur l'assistance des puissances. En attendant, leurs consuls seront invités à rejoindre leurs postes à Alexandrie. Même communication a été faite aux gouvernements de Londres, de Berlin et de Saint Pétersbourg.

Nous communiquons à Votre Excellence, ci-joint, une copie du firman impérial qui, en raison des faits par lesquels Méhémet Ali Pacha a prouvé sa soumission, et conformément à la

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