Images de page
PDF
ePub

tion de cette nature ne s'élevant contre l'envoi de trois ingénieurs français, le Gouvernement du Roi ne perdra pas un moment pour les désigner, ainsi que le Pacha en exprime le vœu. En ce qui concerne les canons à la Paixhans, vous avez vous-même prévu les difficultés qui s'opposent à leur embarquement. Nous verrions, d'ailleurs, avec plaisir, qu'il y eût moyen de les

surmonter.

Correspondance politique. Égypte, XI, fos 229-231.

24. De Monsieur Guizot à Monsieur Cochelet
Consul Général de France en Egypte.

SOMMAIRE: Impression de mécontentement causée par la réponse anglaise à la note française du 8 octobre. Pour atténuer l'effet ainsi produit lord Palmerston a communiqué à la France les démarches qui vont être faites auprès de Mohamed-Aly, pour amener la révocation de la déchéance prononcée par la Porte contre lui. Le gouvernement du Roi reconnaît que la démarche projetée tend à prévenir les complications et les dangers signalés par la note du 8 octobre.

[ocr errors]

Paris, 19 novembre 1840.

MONSIEUR,

Les journaux vous auront fait connaître la dépêche écrite le 2 de ce mois par Lord Palmerston à Lord Granville, en réponse à la note française du 8 octobre. La publication de cette réponse, dont le ton semblait contredire la démarche par laquelle l'Angleterre avait engagé la Porte à révoquer la déchéance prononcée contre le Vice-roi, avait produit ici sur tous les exprits une vive impression de mécontentement. Je n'avais pas dissimulé à Lord Granville la pénible surprise qu'en avait éprouvée le Gouvernement du Roi; et cet ambassadeur en avait rendu compte à son Gouvernement. Il vient de me communiquer une nouvelle dépêche de Lord Palmers

ton, évidemment destinée, dans la pensée du Cabinet Britannique, à effacer on au moins à atténuer une impression dont peut-être on n'avait pas prévu la vivacité.

Après avoir protesté de nouveau des dispositions modérées et conciliantes de son Gouvernement. Lord Palmerston charge Lord Granville de m'annoncer, comme témoignage de ces dispositions, une démarche nouvelle qui va être faite auprès de Méhémet-Ali, et de me donner également lecture de deux lettres, l'une officielle et l'autre confidentielle, adressées par lui aux Lords de l'Amirauté. Aux termes de la première de ces deux lettres, l'Amiral Stopford reçoit l'ordre d'envoyer un officier de de la marine anglaise à Alexandrie pour déclarer au Pacha, de la part des quatre Cours, que, s'il consent à accepter immédiatement la dernière proposition qui lui a été faite par le traité du 15 juillet et par conséquent à évacuer la Syrie et à restituer la flotte ottomane, ce même officier se chargera de porter à Constantinople la lettre par laquelle Méhémet-Ali, en faisant sa sommission, demandera la révocation de l'acte de déchéance prononcé contre lui pour l'Égypte, et que les représentans des Puissances Alliées appuyeront cette demande anprès du Sultan.

La deuxième lettre ou instruction réservée porte que, dans le cas même où Méhémet-Ali réclamerait, outre l'annulation de la déchéance, l'investiture héréditaire de l'Égypte, l'officier qui va lui être envoyé doit être autorisé à se charger de transmettre et de présenter à la Porte cette réclamation. Dans tous les cas, il devra demander que la réponse du Vice-roi lui soit remise sous trois jours, et ouverte, pour avoir la certitude qu'elle ne contient rien d'évasif ni d'équivoque. Telle est, Monsieur, la substance de la communication qui m'a été faite par Lord Granville.

Il m'a paru essentiel de vous en informer sans retard. Le Gouvernement du roi, je l'ai dit à M. l'Ambassadeur d'Angleterre, reconnaît que la démarche projetée tend à prévenir les complications et les dangers signalés par la note du 8 octobre.

Mais, je ne puis, Monsieur en ce qui vous, concerne, que me réferer aux directions que j'ai déjá eu l'honneur de vous transmettre par mes lettres du 9 et du 17 de ce mois,

Recevez, etc.

Correspondance politique. Égypte, XI, fos 233-235.

25.

Copie d'une lettre adressée par Monsieur le Capitaine de Vaisseau W. Waldegrave, à Monsieur le Consul Général des Pays-Bas, chargé des Affaires Britanniques, à Alexandrie.

SOMMAIRE: Retrait des mesures qui avaient été ordonnées par l'amiral Stopford pour établir le blocus commercial d'Alexandrie.

MONSIEUR,

A bord du bâtiment de S. M. le Revenge
Alexandrie, le 20 novembre 1840.

Me référant à la lettre que je vous ai adressée hier et qui en contenait deux adressées aux Consuls de Sardaique et de Grèce, et aussi en conséquence de la lettre que le cap. Fisher vous a adressée en date du 23 octobre dernier, je suis chargé par l'Amiral Chevalier Robert Stopford, commandant en Chef l'Escadre de S. M. B. dans la Méditerranée, de faire regarder comme non avenues les significations qui ont pu être faites d'un blocus commercial du port d'Alexandrie, par les bâtimens de guerre de S. M. Britannique.

Je vous serai obligé de communiquer cette information à M. Larking et à tous les Consuls qu'elle pourrait intéresser. J'ai l'honneur d'être etc.

WILLIAM WALDEGRAVE

Capitaine de Vaisseau, Commandant en chef des forces navales de S. M. Britannique devant Alexandrie.

Correspondance politique. Égypte, XII, fo 143.

26.

M. Vattier de Bourville à Son Excellence Monsieur le Ministre et Secrétaire d'Etat du département des Affaires étrangères, à Paris.

[ocr errors]

SOMMAIRE: Un soulèvement à Gaza a obligé M. le baron de Veimars à s'y arrêter. Le gouvernement a envoyé des renforts à El-Arych. Quelques arrestations ordonnées par Mohamed-Aly. Il est question de désarmer la garde nationale. – Voyage du Consul-Général de Belgique dans la Haute-Egypte.

MONSIEUR LE MINISTRE,

Caire, le 23 novembre 1840.

Un soulèvement survenu à Gaza et qui n'a point tardé à se communiquer à une portion de la population d'El-Arich, a obligé M. le Baron de Veimars de s'y arrêter. Il m'a écrit dans la nuit du 9 de ce mois, pour m'annoncer qu'il se retirait dans la citadelle avec le gouverneur de l'endroit, autant pour sa sûreté personnelle que pour aviser aux moyens d'une défense commune. Le gouvernement égyptien s'est empressé d'envoyer des secours à El-Arich; le 15ème régiment d'infanterie revenant du Hedjaz, l'école de cavalerie règulière forte de 4 à 500 hommes, et 1500 cavaliers arabes irréguliers ont immédiatement été dirigés sur El-Arich. J'ai expédié, de mon côté, un exprès à dromadaire, pour répondre à M. le Baron de Veimars et avoir de ses nouvelles, car des bruits inquiètants ont circulé ici sur l'émeute d'El-Arich. J'espère, toutefois, qu'ils sont faux on exagérés, et que le consul général de Bagdad aura pu continuer son voyage.

Je dois informer Votre Excellence de quelques mesures prises dernièrement par les ordres du Vice-roi: Ahmed Pacha Paher retraité, ou en disgrâce depuis quelque temps, et Soliman Aga, le Seliktar (porte-épée) de S. A. sont mis, ici, aux arrêts chacun d'eux dans sa propre maison de campagne; on a probablement craint des intrigues. Il est, d'ailleurs, sérieusement question du

désarmement de la garde nationale. Déjà les exercices sont suspendus sous prétexte des approches du Bairam. On dit le désarmement aura lieu après les fêtes.

que

A peine reposé d'une excursion en Syrie, et guéri des fièvres qu'il y avait prises, M. Ed. Blondeel Van Ceulebroek, Consul général de Belgique à Alexandrie, vient de s'embarquer, au Caire, sur le Nil, pour Kéneh et Cosséir, afin de visiter ensuite les ports de la Mer Rouge, et peut-être aussi l'entrée de l'Abyssine. Ce voyage paraît entrepris par ordres supérieurs.

Le Lieutenant de Vaisseau, M. Lefebvre, s'est embarqué, presqu'en même temps, faisant la même route pour se rendre à sa destination.

Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, etc.

VATTIER DE BOURVILLE.

Correspondance politique. Egypte, XI, fos 236-237.

[ocr errors]

27. M. Vattier de Bourville à Son Excellence Monsieur le Ministre et Secrétaire d'Etat au département des Affaires étrangères à Paris.

SOMMAIRE: Communication de nouvelles de l'Inde.

MONSIEUR LE MINISTRE,

Copie dans la pièce suivante

Caire, le 23 novembre 1840.

Une communication du plus haut intérêt vient de m'être faite par un voyageur distingué qui arrive des Indes; (M. Laverdant, colon de Maurice, venant de Bombay pour rentrer en France).

Je crois de mon devoir de porter immédiatement à la con

« PrécédentContinuer »