N. B. On sera d'abord étonné de trouver le Méchant à la suite des poésies. Mais on cessera de l'être, en songeant que cette comédie est une satyre en cinq actes, supérieurement dialoguée, de même que la tragédie de Bérénice est une élégie parfaite en cinq actes. TE voilà de bonne heure, et toujours plus jolie. LISETTE. Je n'en suis pas plus gaie. FRONTIN. Eh! pourquoi, je te prie? LISETTE. Oh! pour bien des raisons. FRONTIN. Es-tu folle? comment! On prépare une noce, une fête... LISETTE. Oui vraiment, Crois cela; mais pour moi, j'en suis bien convaincue, Nos affaires vont mal, et la noce est rompue. Pourquoi donc ? FRONTIN. LISETTE. Oh! pourquoi ? dans toute la maison Il regne un air d'aigreur et de division Qui ne le dit que trop. Au lieu de cette aisance On se boude, on s'évite, on bâille, on parle bas; Va, la noce est bien loin, et j'en sais trop la cause: FRONTIN. Lui! bien loin qu'il s'oppose Au choix qui doit unir Valere avec Chloé, Je puis te protester qu'il l'a fort appuyé, LISETTE. S'il s'en mêle, tant pis; car, s'il fait quelque bien, Droit, franc comme tu l'es, comment estimes-tu FRONTIN. Oh! quand on est frippon, je rabats de l'estime. LISETTE. Il faut, puisqu'il te fait de si grands avantages, Mais tiens, parle-moi vrai, nous sommes sans témoin : FRONTIN. Je ne me pique pas d'avoir de la mémoire. LISETTE. Cette méthode est bonne, et j'en veux faire usage. FRONTIN. Quel est donc ce langage? |