Ruy Blas

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D.C. Heath & Company, 1894 - 230 pages
 

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Page 92 - O géant ! se peut-il que tu dormes ? — On vend ton sceptre au poids ! un tas de nains difformes Se taillent des pourpoints dans ton manteau de roi ; Et l'aigle impérial, qui, jadis, sous ta loi. Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme, Cuit, pauvre oiseau plumé, dans leur marmite infâme ! Les conseillers se taisent consternés.
Page 92 - Ton globe, qui brillait dans ta droite profonde, Soleil éblouissant qui faisait croire au monde Que le jour désormais se levait à Madrid, Maintenant, astre mort, dans l'ombre s'amoindrit, Lune aux trois quarts rongée et qui décroît encore, Et que d'un autre peuple effacera l'aurore!
Page 18 - Quel est donc ce brigand qui, là-bas, nez au vent, Se carre, l'œil au guet et la hanche en avant, Plus délabré que Job et plus fier que Bragance, Drapant sa gueuserie avec son arrogance, Et qui, froissant du poing sous sa manche en haillons L'épée à lourd pommeau qui lui bat les talons, Promène, d'une mine altière et magistrale, Sa cape en dents de scie et ses bas en spirale ? y DON CÉSAR, jetant un coup d'oeil sur sa toilette.
Page 29 - J'avais je ne sais quelle ambition au cœur. A quoi bon travailler? Vers un but invisible Je marchais, je croyais tout réel, tout possible, J'espérais tout du sort! Et puis je suis de ceux Qui passent tout un jour, pensifs et paresseux, Devant quelque palais regorgeant de richesses, A regarder entrer et sortir des duchesses.
Page 225 - CASILDA. Je voudrais regarder un jeune homme, Madame ! cette cour vénérable m'assomme. Je crois que la vieillesse arrive par les yeux, Et qu'on vieillit plus vite à voir toujours des vieux ! LA REINE.
Page 1 - ... jeter des passions qui développent ceux-ci et modifient ceux-là ; et enfin, du choc de ces caractères et de ces passions avec les grandes lois providentielles, faire sortir la vie humaine, c'est-à-dire des événements grands, petits, douloureux, comiques, terribles, qui contiennent pour le...
Page 29 - De science et d'orgueil , de moi , triste faveur ! Au lieu d'un ouvrier on a fait un rêveur. Tu sais, tu m'as connu. Je jetais mes pensées Et mes vœux vers le ciel en strophes insensées. J'opposais cent raisons à ton rire moqueur. J'avais je ne sais quelle ambition au cœur.
Page 25 - Gardez votre secret, et gardez votre argent. Oh! je comprends qu'on vole, et qu'on tue, et qu'on pille, Que par une nuit noire on force une bastille, D'assaut, la hache au poing, avec cent flibustiers , Qu'on égorge estafiers, geôliers et guichetiers, Tous, taillant et hurlant, en bandits que nous sommes, Œil pour œil, dent pour dent, c'est bien ! hommes contre hommes Mais doucement détruire une femme! et creuser Sous ses pieds une trappe ! et contre elle abuser, Qui sait?
Page 99 - LA REINE, gravement. Don César, je vous donne mon âme. Reine pour tous, pour vous je ne suis qu'une femme. Par l'amour, par le cœur, duc, je vous appartien. J'ai foi dans votre honneur pour respecter le mien. Quand vous m'appellerez, je viendrai. Je suis prête.
Page 20 - J'avise une cuisine au soupirail ardent, D'où la vapeur des mets aux narines me monte ; Je m'assieds là, j'y lis les billets doux du comte, Et, trompant l'estomac et le cœur tour à tour, J'ai l'odeur du festin et l'ombre de l'amour!

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