Images de page
PDF
ePub

se

senter devant Vérone. De nouveaux combats étaient attendus. Augereau d'un côté, Joubert de l'autre, préparaient à repousser Laudon. La convention de Léoben vint arrêter cette nouvelle et inutile effusion de

sang.

L'effet de l'armistice fut fatal aux nobles vénitiens, et peut-être même le conditions secrèies des prélimi

aires avaient-elles réglé leur destinée, telle que le traité de Campo-Formio la déclara. Ce qui porte à le croire, c'est l'extrême facilité avec laquelle l'Autriche souscrivit, à Léoben, à l'abandon de la Lombardie, de la Belgique, et consentit à laisser à la Frauce la rive gauche du Rhin. Les défaites d'une puissance aussi guerrière ne suffisent pas pour expliquer d'aussi grands sacri

fices. Un dédommagement était donc demandé et promis. La république de Venise allait apprendre à quoi exposait une alliance secrète, une sourde complicité avec l'une des trois puissauces qui venaient d'anéantir la république de Pologne.

L'Autriche vit donc sans s'émouvoir, ou plutôt avec joie, la vengeance des Français se porter sur Venise. Tous les signes précurseurs d'un grand bouleversement politique avaient déjà précédé la marche du genéral Augereau. Les nobles de la Terre-Ferme avaient fait rentrer dans le devoir les paysans révoltés, bientôt les avaient associés à leurs ressentimens contre d'impérieux patriciens qui les avaient fait vieillir eux et leurs ancêtres dans la plus humiliante oppression. A Venise,

et

mêmes cris de révolte. Le doge, le grand-conseil, les trois inquisiteurs d'étát arrêtaient des citoyens dont bientôt la sédition brisait les fers; ils ne faisaient plus qu'un usage incertain d'une autorité chancelante. L'esprit d'insurrection avait gagué jusqu'aux matelots, et pouvait, d'un moment à l'autre, livrer la flotte de la république à la France. Les nobles ne virent plus d'autre moyen de modérer une révolution inévitable, que de l'accepter et de la diriger euxmêmes, si on le leur permettait. Le' grand-conseil abdiqua son autorité, et déclara que l'ancienne forme démocratique serait rétablie dans la république de Venise comme elle existait avant la révolution de 1796. Le peuple de Venise se livra à la joie, reçut les Français, adopta leurs

maximes, imita les formes de leur gouvernement. Bonaparte, qui prévoyait un sacrifice douloureux, garda le silence, et n'entra point dans Venise. La destinée devait lui permettre un jour de rendre l'indépendance nationale, et une existence affranchie de troubles et de servitude, à un peuple qui, pendant long-temps, avait rivalisé avec la splendeur des anciennes républiques.

Bonaparte se servit des forces navales de Venise pour soumettre les îles qu'elle possédait dans l'Adriatique. Tout le merveilleux de ses campagnes s'accroissait encore par les noms de Corcyre, d'Ithaque et de Cythère ses dernières conquétes. L'île de Corfou donuait, et par sa fertilité, et par la beauté de son port, de nouveaux moyens à Bonaparte D. Ë. I.

26

d'accomplir de vastes projets sur la Méditerranée.

Voici le traité de Campo-Formio, qui fut conclu le 6 octobre 1797.

Sa majesté l'empereur des Romains, roi de Hongrie et de Bohême, et la République française, voulant consolider la paix, dont les bases ont été posées par les préliminaires signés au château d'Eckenwald, près de Léoben en Stirie, le 18 avril 1797, ou 20 germinal an 5 de la République française, une et indivisible, nommé pour leurs plénipotentiaires, savoir:

ont

Sa majesté l'empereur et roi, le sieur D. Martius Mastrili, noble-patricien napolitain, marquis de Gallo, chevalier de l'ordre de Saint-Janvier, gentilhomme de la chambre de sa majesté le roi des DeuxSiciles et son ambassadeur extraordinaire à la cour de Vienne; le sieur Louis de

« PrécédentContinuer »