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la tête de trois cents hommes, y avait été reçu comme un libérateur.

Le jour avait montré aux émigrés l'étendart tricolore flottant sur les murs de la forteresse. Déjà toute l'armée républicaine s'avance contre eux; Tallien et son collègue Blad marchent à la tête des colonnes. Une artillerie formidable gronde au loin. C'est le général Hoche qui a réglé les dispositions du combat. Mais dans le camp, qui va être assiégé par tant de forces et avec tant d'impétuosité, règne un affreux désordre: chacun suit les inspirations diverses du désespoir; pas un Anglais ne sort des vaisseaux pour venir mêler ses armes à celles des émigrés. On s'indigne, on s'effraie de leur perfide immobilité. Des chaloupes canonnières, des bateaux plats bordaient le rivage;

une multitude de vieillards, de femmes et d'enfans, dont les Anglais avaient embarrassé cette déplorable expédition, se précipitent autour de ces frêles bâtimens, leur unique salut. O honte! des hommes armés, des combattans les leur disputeut, s'en empareut avant eux. M. de Puysaye est à leur tête; il entraîne avec lui la troupe de chouans: Vous ne périrez pas, dit un homme généreux à ces êtres abandonnés sans défense sur la rive, nous combattrons jusqu'à ce que chacun de vous ait été conduit sur les vaisseaux anglais. Celui qui tient ce langage est M. de Sombreuil, le fils du gouverneur des Invalides, le frère de cette fille héroïque qui fléchit en faveur de son père les bourreaux du 2 septembre, mais qui ne fut point admise à fléchir

les bourreaux du tribunal révolutionnaire. Depuis trois jours seulement il avait abordé dans la presqu'île, avec un renfort qu'il conduisait. Il commandait les émigrés dans l'absence de M. d'Hervilli, encore malade de ses blessures. Il les rallie, il les enflamme de sa généreuse résolution. Ils vont soutenir toute l'impétuosité des Français républicains, ils défendent leurs retranchemens. Tout-à-coup la plus grande partie de leur armée court, en jetant les armes, au-devant des Français, qu'ils appellent leurs frères.C'étaient tous ceux qui avaient été tirés des prisons de l'Angleterre. Le camp est forcé. Sombreuil se retire en combattant toujours. Il gagne, avec sa troupe, un rocher près du bord de la mer. C'est de-là qu'il voit, avec ses derniers D. E. I.

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