Images de page
PDF
ePub

Sambre et Meuse en possession de Luxembourg, de cette forteresse inaccessible, regardée comme une des premières places du monde. L'armée de Sambre et Meuse étendit ses conquêtes sur toute la rive gauche du Rhin, soumit à la domination de la France l'électorat de Trêves et la plus grande partie de ceux de Mayence et de Cologne et du Palatinat. Voilà le parti que le général Jourdan sut tirer deś victoires de Fleurus, de la Chartreuse et de la Rhoer.

Il avait un rival de gloire dans le général Pichegru, qui commandait l'armée du Nord. Il n'est pas encore temps de faire connaître le caractère et les desseins de ce chef D. E. I.

iij

habile e ambitieux ; l'intérêt de la patrie dirigeait alors tous ses plans.

Il avait beaucoup contribué à décider les premiers succès de la glorieuse campagne de 1794. C'était lui qui avait ouvert le conseil hardi de ne point attaquer de front le prince de Cobourg, lorsqu'il s'appuyait sur les quatre forteresses de Condé, de Valenciennes, de Landrecie et du Quesnoi, et sur les retranchemens de la forêt de Mormal. Il paraissait laisser au général autrichien le chemin de Paris libre; et la circonspection de celui-ci s'était accrue par les facilités suspectes que Pichegru lui présentait. Cependant les principales forces de l'armée du Nord s'étaient rassem

blées dans l'Ouest de la France; elles tendaient à déborder l'armée du prince de Cobourg,qui ne s'aper çut point assez tôt de ce puissant effort. Clairfait avait été vaincu trois fois auprès d'Ypres et de Menin. Le duc d'Yorck avait été battu et n'avait pas mieux sauvé son artillerie et ses équipages que dans sa malheureuse attaque contre Dunkerque. Le prince de Cobourg avait été amené par degrés à s'éloigner de la position centrale où il était presque inattaquable. Il avait pu défendre la ville de Tournay contre le général Pichegru; mais celui-ci avait mis tant d'audace et tant d'opiniâtreté dans cette entreprise, que le prince de Cobourg, amenant

[merged small][ocr errors]

avait été moins attentif à surveiller l'armée de Sambre et Meuse, qui s'avançait par la forêt des Ardennes; et quand il vint à la rencontre du général Jourdan, il apportait déjà à la bataille de Fleurus le regret d'avoir été déconcerté dans tous ses plans.

Mais l'armée du Nord, dont la gloire, depuis cette journée, paraissait éclipsée par celle de Sambre et Meuse, était impatiente de finir cette campagne avec plus d'éclat encore qu'elle ne l'avait commencée, Pichegru, bien assis dans la Belgique, aspirait à la conquête de Ja Hollande. On eût dit qu'en recommençant une entreprise où

Louis XIV avait échoué, les armées républicaines voulaient s'élever au-dessus de celles de la monarchie.

Le général Moreau fut chargé de préluder à la conquête de la Hollande, en faisant le siége du fort de l'Ecluse. Sous ses ordres, les grenadiers français se jetèrent à la nage, ou se confièrent à des batelets pour emporter l'ile de Cazand, qui était nécessaire à l'investissement du fort. Ils y abordèrent sous le feu de nombreuses batteries, s'en rendirent maîtres, et la garnison du fort de l'Ecluse capitula.

Pichegru poursuivait le duo d'Yorck, et battait son arrière

« PrécédentContinuer »