Images de page
PDF
ePub

da P. Griffet, de la même compagnie. L'un et l'autre offrent pour toute l'année, un cours de morale bien propre à nous inspirer les réflexions les plus sérieuses sur la fin pour 'laquelle nous avons été créés.

[ocr errors]

Le P. Griffet étoit honoré de l'estime et de la confiance de Louis, dauphin de France père de Louis XVI. Ce prince, dont les vertus sublimes et le mérite rare ne furent connus qu'après sa mort, et qui, dans tout le cours de sa vie, fut constamment attaché - aux pratiques d'une dévotion vraie, solide et non moins aimable, voulut avoir un livre particulier, pour se préparer à recevoir dignement le sacrement de l'Eucharistie; et le jésuite remplit les vues du dauphin, par la composition d'un petit ouvrage, intitulé: Exercices de piété pour la communion ; c'est un chef-d'oeuvre.

Bientôt après, ce prince écrivit au P. Griffet, et lui dit dans sa lettre : J'ai encore à vous demander un ouvrage, qui ne roulera que sur l'accomplissement des préceptes de l'évangile, et sur tous les devoirs de la vie d'un homme du monde. Ce sont des médi

tations pour tous les jours de l'année, partagées en deux points, courtes, pleines de choses, et qui n'occupent, au nombre de trois cent soixante-six, qu'un seul volume in-12... Quand je parle de la méditation, je la distingue fort de l'oraison. Un prince ne peut guère être un homme d'oraison : mais il doit méditer ses devoirs ; et voilà ce que je veux. Que toute la loi de Dieu y soit renfermée en

entier: je ne veux rien de particulier pour les princes, qu'en tant qu'ils sont au rang des hommes du monde. Le P. Griffet s'empressa de travailler à satisfaire les desirs du vertueux dauphin, et lui présenta des Méditations sur tous les jours de l'année, qui furent publiées par la voie de l'impression.

Mais le livre, dont la lecture doit, pour, ct objet, nous occuper le plus fréquemment; le livre le plus capable de nous faire aimer et pratiquer la vertu, est l'Imitation de JésusChrist; livre admirable, plein de sagesse, de force et d'onction. Le fruit de cette lecture sera une piété douce et tendre, une tranquillité d'âme inaltérable, un courage à toute épreuve dans les peines et les afflictions qui sont inséparables de la nature humaine, au faîte même des grandeurs, et dans le sein de la plus brillante prospérité.

Je ne vous exhorterai point, mon cher ancien élève, à n'être pas retenu par une fausse honte dans la pratique de la vertu. Votre respect, votre amour sincère pour la religion, et pour les devoirs qu'elle nous impose, me sont trop connus. Vous savez trop d'ailleurs (et j'ose bien assurer que vous ne l'oublierez jamais) que le vrai chrétien s'attire toujours l'estime générale ; que les hommes sages l'aiment, et que les libertins se sentent forcés de le respecter. Vous savez trop que les vertus du christianisme, loin d'être incompatibles avec la vraie valeur, impriment au contraire dans l'âme un caractère d'héroïsme plus élevé, que ne donne

[ocr errors]

point le seul sentiment de l'honneur. Aussi, voit-on le guerrier, dont la conscience cst tranquille, affronter avec bien plus d'audace et d'intrépidité, les périls et la mort: Nous avons parlé souvent ensemble du prince Eugène, qui, dans toutes ses expéditions militaires, portoit sur lui l'Imitation de JésusChrist; de l'immortel et vertueux Turenne, qui étoit de l'exactitude la plus scrupuleuse à remplir tous ses devoirs de religion; de ce grand Condé, qui, vainqueur dans les plaines de Rocroi, se prosterna au milieu du champ de bataille, pour rendre ses hommages et ses actions de grâces au Dieu des armées, qui seul tient en ses mains la balance des combats et la destinée des empires; de ce grand Condé, qui, dans ses derniers momens, pour détruire les injustes soupçons que la calomnie avoit voulu jeter sur sa foi, crut devoir déclarer qu'il n'avoit jamais douté des mystères de la religion, quoi qu'on eût dit, et dont la mort fut tout à-la-fois, et celle du héros, et celle du parfait chrétien.

En vous indiquant, mon cher ancien élève, ce petit nombre de livres de morale, je crois avoir rempli, du moins dans la partie la plus essentielle, l'objet de vos desirs. Il ne vous restera plus qu'à méditer bien sérieusement les bons principes contenus dans ces livres ; à vous les graver bien profondément dans l'esprit et dans le coeur, et à les regarder à jamais comme la seule règle, la règle invariable de votre conduite. La vérité dans les discours, la droiture dans les actions, l'amé

nité dans le caractère; voilà ce qui fait l'homme vraiment aimable et généralement estimé. Mais qu'on joigne sur-tout à ces qualités de l'homme du monde, les vertus du vrai chrétien; et l'on aura l'homme parfait, autant qu'il peut l'être dans son état actuel de foiblesse et de corruption.

Je suis, etc.

A Paris, ce.....
ce.....

Fin du Tome troisième.

NOTES

Pour l'intelligence des exemples cités dans ce troisième volume.

A

AARON, né en Egypte l'an 1574 avant Jésus

Christ, et frère aîné de Moyse, dont il partagea tous les travaux dans la délivrance et la conduite du peuple de Dieu. Il fut consacré grand pontife, d'après les ordres du Seigneur, qui confirma son sacerdoce par plusieurs miracles, en faisant éclater sa colère sur tous ceux qui s'élevèrent contre cette consécration; principalement sur Coré, Dathan et Abiron, que la terre entr'ouverte engloutit avec leur famille. Aaron fut le premier grandprêtre qu'aient eu les Juifs. Il mourut âgé de 123 ans, l'an 1452 avant J. C., privé, comme son frère, du bonheur d'entrer dans la terre promise, aujourd'hui la terre sainte,

ACADÉMIE DES SCIENCES (l'). Le premier établissement en est de 1666, et les lettres patentes qui le confirment, de 1713. Les mémoires qu'elle a fait imprimer, sont estimés de toute l'Europe,

ACESTE; fils, suivant la fable, du fleuve Crinise en Sicile, et d'une troyenne, nommée Egesta. Il fut roi de cette île, et y reçut avec générosité Enée et les Troyens.

ALPES (les), montagnes ainsi appelées à cause de leur hauteur, et qui séparent l'Italie de la France et de l'Allemagne, Elles commencent à l'extrémité de la Provence, près de Monaco, entre la république de Gênes et le comté de

Nice

« PrécédentContinuer »