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DE L'UTILITÉ

DU

VENTILATEUR,

Pour conferver toute forte de Grains, & les garantir des Calandres, &c.

XII.

J02.

L arrive fouvent,

qu'une expérience conduit à une autre, & donne lieu

à des découvertes utiles: Les tentatives que j'ai faites pour conduire une grande quantité d'air par le moyen des grands Ventilateurs que j'ai décrits ci-deffus, ont donné occafion à une découverte qui fera très-utile aux hommes, en leur

fourniffant un moyen de conferver les Grains dans les Greniers & dans les Vaiffeaux, & de les garantir des Calandres & des autres Infectes, qui gâtent tous les ans & détruifent une prodigieufe quantité de bled dans le monde. Un Marchand Espagnol m'a affuré qu'en tranfportant du bled, il y a huit ou neuf ans, il en avoit perdu dans une feule année, pour la valeur d'environ 80, ooo livres fterlings, qui s'étoit gâté.

103. Il eft cependant très-facile de conferver le bled, en en renouvellant l'air & le faifant paffer au travers. Pour cet effet, on clouera fur le plancher des Greniers, des barres de bois, ou de grandes lattes de fciage; à un pouce de diftance l'une de l'autre, fuppofé qu'on fe contente d'y étendre deffus une toile de crin. Mais dans quelques Greniers à Drêche, (a) il

(a) Les Braffeurs appellent Drêche, les Grains qu'ils ont fait germer jufqu'à un certain point, & dont ils ont arrêté enfuite

conviendra de mettre fous les toiles de crin, une grille de gros fil d'archal, ou des clayes d'ofier, & alors on pourra mettre les lattes à deux ou trois pouces de diftance les unes des autres. Il faudra encore les tenir à cette distance, fi on met par-deffus des lames de tole perçées de plufieurs trous, comme on le pratique dans plufieurs Greniers à Drêche. Les lattes B, B, peuvent être mise en travers fur d'autres Barreaux ou Chevrons AZ, AZ, AZ, qui feront arrêtés à quinze pouces de distance les uns des autres, & dont l'épaiffeur fera de deux pouces ou plus, afin que l'air trouve un paffage libre par-deffous.

104. Les Chevrons doivent être éloignés par un de leurs bouts, d'environ fix pouces de la

le mouvement de germination, foit en les faifant fimplement fécher, foit en leur donnant même un certain degré de torrefaction, pour pouvoir les conferver plus long-temps.

muraille du Grenier, & on pofera fur ce bout & obliquement, une planche ZZ, (Fig. 8.) qui fera appuyée contre la muraille X X, & qui formera par ce moyen, un grand conduit Y. Ce conduit ayant une libre communication avec tous les intervalles qui fe trouvent entre les Chevrons, & au-deffous des Barreaux, l'air qui y eft pouf fé avec force, & en grande quantité par le trou M N, doit néceffairement monter de l'entre deux des Barreaux, à travers le tas de bled qui eft dans le Grenier, & entraîner par conféquent avec lui, les exhalaifons humides qui s'en échappent. On fçait que cette hu midité ne manque pas de le gâter lorfqu'elle eft retenue pendant quelque temps. Par ce moyen, on pourra donc garder facilement le bled pendant plufieurs années, & le conferver fec & beaucoup mieux conditionné, que dans des voûtes foûterraines, comme il eft d'usage dans certains pays.

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