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Te relent. Dans cette vûë j'ai fait mettre dans le grand tuyau ZZ, une Soupape dans une couliffe, de maniere qu'elle empêche l'air de traverfertoute l'étendue de la toile de crin, dans le cas où une partie de cette toile fuffiroit pour la quantité de bled qu'on auroit à éventer; car moins la toile de crin aura d'étenduë, plus l'air la traverfe ra rapidement.

XXIV.

217. A l'égard de la drêche, je voulus éprouver jufqu'à quel degré on pouvoit la fécher, en la faifant traverfer par l'air froid ordinaire. Pour cet effet je pris le 22 Mars par un vent fec de NordEft, un petite quantité de drêche humide, que je mis dans une boëte avec un faux fond de toile à canevas. Il y en avoit l'épaiffeur d'environ quatre pouces, & cette quantité pefoit huit livres, fept onces & cinq gros. Après y avoir fait passer de l'air au travers pen

dant fix heures, je trouvai qu'elle avoit perdu trois onces & demie , par chaque deux heures: Qu'elle en avoit perdu par chaque pareil efpace de temps,environ une once & demie, pendant les cinquante heures fuivantes, & demionce de deux en deux heures, durant les douze heures reftantes. De forte qu'en foixante huit heures, elle diminua en tout de quatre livres, douze onces & demie ; c'est-à-dire d'environ la moitié, Pendant cette opération, il avoit paffé par les interftices de la drêche 976, 000 pintes d'air. Cette drêche ainfi defféchée, étoit friablé fous la dent, mais elle n'étoit pas tout-à-fait auffi dure que la drêche pâle, qui avoit été féchée dans l'Etuve, où il faut qu'elle refte feulement vingt-quatre heures: C'eft pourquoi on ne peut la moudre auffi - bien que cette derniere; & une partie de cette drêche ainfi préparée, ayant été mife dans une bouteille exactement bouchée, y perdit de fa du

rété au bout de quelques jours; vrai - femblablement, parce que l'humidité qui étoit reftée au milieu de chaque grain, fe répandit vers les parties extérieures, qui étoient les plus féches & les plus dures: on fit de la Bierre avec cette drêche, qui parût d'un très - bon goût,mais qui n'étoit pas auffi pâle qu'on s'y attendoit ; ce qui pouvoit dépendre de la maniere dont elle avoit été braffée.

218. Si au lieu de conduire de l'air froid à travers la drêche, on E y pouffe une grande quantité d'air chaud, non-feulement elle féchera alors beaucoup plus vite, mais elle féchera encore mieux que par la méthode ordinaire. En effet lorfque pour effai, on a defféché de la drêche pâle, dans une des Etuves dont j'ai parlé au N°. 179, dans laquelle on a conduit de l'air par le moyen des Vemilateurs, la premiere étuvée fit faite en onze heures de temps, & la feconde en neuf heures, pendant huit def

quelles on ne ceffa d'éventer le grain germé qu'on vouloit deffécher; au lieu que la même quantité de drêche expofée en mêmetemps dans une femblable Etuve, fans être éventée, fut 20 heures à fécher, quoiqu'il fit un vent affez fort, qui entra en quantité par la porte de l'Etuve, & qui ne laissa pas d'en accélerer l'exficcation; en effet, au moyen de ce vent elle fécha plus vite qu'elle n'auroit fait dans un autre temps; puifqu'il faut pour l'ordinaire environ 24 heures, pour fécher & durcir une étuvée de drêche pâle.

219. Le fufdit M. Baker remarqua, que quoique le temps fût humide, & que les tuiles fuffent fort mouillées en dedans, cependant, avec le fecours des Ventilateurs, la drêche perdit fon humidité fans fuer, en beaucoup moins de temps, que celle qui étoit dans une autre Etuve, qui n'ayant pas été éventée, fua confidérablement. Mais la drêche qui avoit été fé

chée fans fuer, étoit la meilleure des deux. Cette drêche, dit-il, étoit très-bonne, étant pâle après la defficcation, & elle fit un moût de Bierre pâle, & d'un excellent goût. Il ajoûte cependant qu'elle ne feroit pas auffi pâle avec un poële, que lorsqu'on la defféche dans une Etuve ouverte, avec du charbon de terre.

220, Monfieur Baker ayant une paire de ces Ventilateurs, les fit porter à Sandwich, où il les fit adapter à fon Etuve à drêche, dans laquelle il n'y avoit point de poële; & il trouva que par leur moyen, il pouvoit deffécher la drêche pâle ou brune, en la moitié moins de temps, en augmentant un peu le feu; car il en eft de la drêche, comme du houblon, qu'on peut expofer à une plus grande chaleur, lorsqu'on l'évente, que l'orfqu'on n'y conduit point de l'air. La drêche pâle defféchée de cette maniere, étoit

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