1 &c. Ris, l'Eau des Barbades SUR LES VERS QUI RONGENT LES VAISSEAUX. 231. X X VII. IL ne fera pas hors de 11 propos de faire men tion ici d'une recherche, qui m'a toujours paru devoir être d'une très-grande utilité pour les Bâtimens de Mer. C'eft de communiquer au Public un Extrait des principaux moyens dont on fe fert aujourd'hui, & de ceux qu'on a propofés, & effayés de temps à autre, pour empêcher que les planches, & le bois de charpente des Vaiffeaux, ne fufsent ron gés gés des vers. C'eft, à ce qu'il me femble, la meilleure voie de connoître le remede le plus fûr, & le moins couteux qu'on ait trouvé jufqu'à préfent. Ši j'étois dans le deffein de m'engager dans cetté recherche, ce qui n'eft nullement mon intention, je ferois d'abord mon poffible pour connoître les différentes tentatives qui ont déja été faite, & les raifons pour lefquelles elles ont été fans fuccès: Car j'ai fouvent remarqué, qu'en connoiffant ce qui ne doit point réüffir, je trouvois ce que je cherchois. L'efprit quand il n'eft point aidé, ne fçauroit voir qu'une chofe à la fois; au lieu que lorfqu'il fe représente fous un même point de vûë tout ce qui a été fait, il peut en concevoir de nouvelles idées, ou imaginer des combinaisons heureufes de certaines chofes qui n'ont point réuffi féparément. 232. D'ailleurs il eft vrai femblable qu'en expofant au Public, d'unemaniere claire ce dont il de parve s'agit, ce fera un moyen nir plus fûrement à quelque déCouverte utile. Les hommes envifagent les chofes fous des points de vue différens, relativement à leur talens ou profeffions; de forte que ce qui ne fera jamais découvert par des perfonnes d'une certaine profeffion, quoique d'ailleurs ingénieufes,pourra l'être heureufement par d'autres. Si les Artifans des différentes profeffions vouloient fe confulter mutuellement ; fi ceux qui font plus versés dans la connoiffance de la nature, daignoient confulter les Artifans, & ceux-ci les Phyficiens, il n'eft pas douteux, qu'il en réfulteroit de temps en temps des découvertes utiles aux hommes. 233. Je ne fçaurois done m'empêcher de recommander de toutes mes forces, non-feulementaux gens de mon Pays, inais encore à toutes les Nations Maritimes, de fe joindre enfemble, pour une recher che de cette importance, & de fe communiquer réciproquement leurs découvertes. Si l'on attachoit une récompenfe à celle ci, je crois qu'une beaucoup moindre que celle qu'on a propofée pour la découverte des longitudes, fuffiroit pour engager les hommes dans cette recherche, qui eft nonfeulement d'une utilité bien plus importante pour la Navigation, que la connoiffance des longitudes; mais ce qui doit nous encou rager, qui eft encore d'une bien moindre difficulté. Or puifque plufieurs perfonnes ingénieuses ont déja fait quelques progrès conf dérables fur une matiere moins importante, & vrai femblablement plus difficile, il y a tout lieu de croire qu'on fera dans peu des découvertes fort utiles fur celle dont il s'agit ici. 234. Je me contenterai de remarquer, que j'ai lieu de craindre: par quelques obfervations que j'ai faites, que les corps gras & huileux ne foient pas propres à péné |