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PRÉFACE

DU TRADUCTEUR.

MR R. Hales a une réptation

fi folidement établie parmi les Sçavans, que je ne m'arrêterai pas à faire fon éloge. Qui peut ignorer l'étenduë de fes connoiffances? sa fécon'dité à imaginer les expériences les plus délicates, & en même temps les plus propres à démontrer ce qu'il veut prouver ? fon adreffe & fa dextérité à les exécuter? fa fagacité à les fuivre, & à les pouffer jufqu'où elles peuvent aller? Enfin fa retenue à ne pas en tirer des

conféquences trop précipitées ? Pour en être convaincu, il fuffit d'avoir lû les Ouvrages qu'il a déja publiés.

Mais je ne fçaurois m'empêcher à l'occafion de celui-ci, de dire quelque chofe des qualités admirables de fon cœur, plus estimables encore que celles de l'efprit. Depuis longtemps Mr. Hales facrifie fon temps & fes recherches à l'utilité de fa Patrie, & de tous les hommes en général. Dans cette vûë, dès qu'il juge quelque chofe digne de fon attention, il a d'abord recours aux expériences néceffaires pour s'afsûrer du degré d'utilité qui peut en revenir; & lorfque par des épreuves, examinées fans prévention & réitérées avec beaucoup de patience, il s'eft convaincu que le Public peut retirer quel

que fruit de fes travaux, il les propofe avec fincérité, fans en exagérer les avantages, & fans en déguiser les inconvéniens. S'il lui arrive quelquefois de les faire valoir, ce n'est jamais pour fe faire valoir lui-même, mais feulement pour déterminer ceux à qui les nouveautés qu'il propose pourroient être utiles à en faire l'effai, & pour combattre en même-temps un certain préjugé, peu favorable à tout ce qui eft hors de l'ufage établi, préjugé toûjours contraire aux progrès des Arts. Enfin Mr. Hales eft auffi bon Citoyen, qu'excellent Phyficien ; & l'on peut dire de lui qu'il eft paffionnement attaché au bien public,

Tous fes Ouvrages font affaifonnés d'un caractere de modeftie & de fincérité, qui eft un sûr garant de la droiture de fon

cœur. On en trouvera plus d'u ne preuve dans celui-ci, où bien loin d'en impofer par un Titre pompeux, il a même négligé de le préfenter par le côté le plus propre à piquer la curiofité du Lecteur. Le Titre de cet Ouvrage eft en effet fi fimple, qu'à fon occafion j'ai vû quelques perfonnes fe laiffer prefque prévenir contre l'Ouvrage même. J'ai crû cependant devoir le laiffer tel qu'il eft dans l'Original; & pour le rendre même plus fidélement, j'ai traduit le terme Anglois, Ventilator, par celui de Ventilateur, au lieu de me fervir du terme de Soufflet, qui eft le feul dans notre Lan gue qui puiffe l'exprimer, mais qui préfente une idée un peu différente. Le Ventilateur, en effet, eft un Inftrument propre à renouveller l'air d'un endroit

refermé, foit en y introduifant, d'une maniere infenfible, un air nouveau, soit en en pompant l'ancien, qui eft aufli-tôt remplacé par celui de dehors. Ce mot eft dérivé du Latin Ventilare, qui fignifie éventer.

Je ne m'arrêterai pas à prévenir le Lecteur en faveur de cet Ouvrage. Le nom feul de l'Auteur fuffit pour devoir lui en donner une idée avantageufe, & la matiere dont il traite eft affez importante par ellemême pour devoir exciter fa curiofité.

Mr. Hales convaincu, en bon Phyficien, combien un air mal fain peut altérer la bonne difpofition des perfonnes exposées a fon impreffion; combien celui qui eft trop humide, peut gâter les grains, &c. a imaginé un moyen extrêmement faci

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