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OEUVRES

COMPLÈTES

DE BOSSUET.

TOME I.

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STADT

BIBLIOTHEK

IN ZURICH.

VIE DE BOSSUET.

Jacques Bénigne BOSSUET naquit à Dijon, capitale de la Bourgogne, le 27 septembre de l'an 1627. Il fut baptisé le 29 du même mois, jour de la fête de Saint-Michel, dans la paroisse de Saint-Jean.

Il étoit fils de Bénigne Bossuet, seigneur d'Assu, avocat et conseil des états de Bourgogne, et de Marque Mouchet.

Il y avoit déja plus d'un siècle que la famille des Bossuet étoit établie à Dijon, et occupoit plusieurs charges dans le parlement, lorsque Jacques-Bénigne Bossuet vint au monde. Bénigne Bossuet son père avoit eu dessein d'être conseiller; mais il trouva des difficultés, parceque six de ses plus proches parents avoient pour lors des charges dans la comgagnie. C'est ce qui lui fit prendre la résolution de quitter Dijon, pour aller s'établir à Metz avec Antoine Bretagne, qui avoit été nommé, l'an 1655, premier président du parlement. Bénigne Bossuet, fut conseiller de ce nouveau parlement. Il avoit deux fils: Antoine Bossuet, l'aîné, prit le parti de la robe, fut maître des requêtes, et dans la suite intendant de Soissons. JacquesBénigne Bossuet, second fils de Bénigne, et celui dont nous écrivons la vie, n'avoit que six ans lorsque son père changea de domicile. Il resta avec son frère à Dijon, sous la direction de Claude Bossuet, leur oncle, et parrain de Jacques-Bénigne, qui fit faire à ses neveux leurs premières études au collége des jésuites de Dijon..

Jacques-Bénigne étoit né avec les plus heureuses dispositions, et elles étoient cultivées par son oncle, homme de lettres, qui prenoit le plus grand plaisir aux succès d'un neveu qui se livroit à l'étude avec la plus grande ardeur. Son père revenoit de temps en temps à Dijon, et à chaque

voyage il étoit étonné des progrès de son fils. On rapporte que, dans un de ses voyages, il mena un jour son fils avec lui dans son cabinet. Le jeune Bossuet ouvrit par hasard un livre : c'étoit une Bible latine. « en lut avidement quelques pages, et demanda la permission de l'emporter. A cette époque, il étoit encore en seconde. C'étoit la première fois qu'il lisoit la Bible: son ame éprouva une émotion qu'elle n'avoit point encore ressentie. Tous les charmes de la poésie et de la littérature profane s'éclipsèrent à l'aspect de ces grandes images qui déja transportoient et exaltoient son imagination. Bossuet aimoit à se rappeler, dans la suite de sa vie, cette première impression. Il en retraçoit le sentiment avec la inême vivacité qu'il l'avoit éprouvé, lorsqu'aux jours de son enfance cette lueur divine étoit venue briller à son esprit et échauffer son ame. >>

M. Papillon assure qu'il avoit oui dire à Pierre Du Mai, conseiller au parlement, qui avoit fait ses premières études avec Bossuet, que dès l'âge le plus tendre il étoit si laborieux, qu'il ne perdoit jamais aucun moment; et que ses camarades, par une allusion digne de leur âge, l'appeloient Bos suetus aratro 1.

Il étudia jusqu'en rhétorique chez les jésuites de Dijon. Son amour pour le travail, la supériorité de son esprit, ses dispositions à la vertu, firent naître à son régent de rhétorique le dessein de l'acquérir à la société. Il en parla plusieurs fois au jeune Bossuet, qui fit part à son oncle de ses sollicitations. Mais l'oncle lui conseilla de ne point prêter l'oreille aux promesses et aux exhortations du jésuite, et, de crainte que son neveu ne se laissât gagner, il engagea Bossuet le père à envoyer son fils à Paris, où les grands talents sout toujours plus à portée d'être mieux cultivés que dans la province.

Il vint à Paris l'an 1642, pour y étudier la phi

Cette Vie fut écrite par Burigny, de l'Académie des Inscriptions, soixante ans après la mort de Bossuet, sur les Mémoires manuscrits de Ledieu, qui, depuis. servirent à la composition de l'ouvrage de M. de Beausset. Ces deux auteurs ont puisé aux mêmes sources. Toutefois Burigny avoit trop négligé de citer le texte même de Ledieu, et c'est particulière-losophie. Le crédit de son père, et les espérances ment sous ce rapport que nous nous sommes permis de modi- qu'il donnoit, lui avoient déja procuré un canofierson ouvrage, en y introduisant tous les passages qu'il avoit seulement indiqués. Nous avons aussi rectifié quelques erreurs et quelques jugements de Burigny, mais en ayant soin de les signaler par des guillemets. (Note de l'éditeur.)

'Bibliothèque des Auteurs de Bourgogne, page 62, Note 2.

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