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De leur côté, les membres de la municipalité de la place de Peschiera déclarent accepter la remise de cette place aux conditions énoncées ci-dessous.

Fait en double expédition.

Peschiera, le 9 octobre 1866.

Le commissaire de S. M. l'Empereur des Français,

Signé LEBOEUF.

Les membres de la municipalité de la place de Peschiera,

Signé : CANTONI I, député,

Signé DANIELI II, député,
Signé: Gozzi, secrétaire.

AUTRICHE.

Lettre de l'Empereur au comte Belcredi ministre d'Etat, en date de Schönbrunn, le 13 octobre 1866.

Monsieur le comte Belcredi,

Lorsque par mon manifeste du 17 juin dernier, j'annonçais à mes peuples, avec une douleur profonde, une guerre inévitable pour défendre les justes droits de l'Autriche, les peuples ont, dans ce moment solennel, répondu à mon appel par un dévouement qui a causé à mon cœur péniblement atteint une véritable satisfaction.

Ce fut pour moi une consolation de voir que dans un pareil moment monarque et peuple étaient animés des mêmes pensées, du même sentiment.

Les événements malheureux survenus au Nord, les lourds sacrifices que ces événements ont imposés à mon empire, n'ont pas ébranlé parmi le peuple l'esprit de dévouement patriotique.

Dans la capitale et dans beaucoup de parties de la monarchie, des milliers ont pris volontairement les armes, soit pour renforcer les rangs de l'armée ou former des corps francs; soit pour défendre les frontières contre des invasions ennemies.

Cet esprit de dévouement s'est même confirmé pendant l'armement des troupes. Dans mon fidèle comté du Tyrol, toute la population virile, enflammée par son amour pour la patrie, s'est soulevée pour résister héroïquement à l'ennemi et, au milieu des souffrances les plus amères, les plus rudes, mon royaume de Bohême bien-aimé a montré

une attitude qui n'appartient qu'à un peuple qui, de même que les vaillants enfants du Tyrol, a donné à l'histoire nationale par son attachement fidèle au souverain héréditaire, à l'empire et à son propre pays un éclat qui ne pâlira jamais.

Durant le cours des événements, ces souffrances se sont malheureusement étendues à d'autres provinces, à la Moravie, à la Silésie, à une partie de la basse Autriche, du Tyrol méridional et du territoire de Gorice, et partout le sentiment de fidélité, non-seulement ne s'est pas affaibli un seul instant parmi la population mais il s'est manifesté d'une manière remarquable dans les occasions même les plus dangereuses. J'ai été touché du tendre intérêt et du véritable dévouement que toutes les classes de la population ont montrés pour les soldats blessés et malades.

Aux impressions douloureuses produites par des jours infortunés est venu se joindre le souvenir ineffaçable des marques les plus chères de fidélité et du noble dévouement de mes peuples, et c'est du plus profond de mon cœur que je leur exprime ici ma reconnais

sance.

Je vous charge de porter ceci à la connaissance générale et surtout d'en faire part aux représentants de mes royaumes et provinces lors de leur prochaine réunion.

Il appartient à mon gouvernement d'employer tous les moyens aptes à guérir les blessures profondes causées par la guerre.

L'activité la plus grande est ici un devoir sacré pour l'accomplissement duquel je compte sur le zèle de tous les agents du gouvernement. Quiconque, dans un temps difficile, a fait des sacrifices pour le pays, a le droit de compter sur un concours que le droit et la justice ne permettent pas de retarder.

Vous aurez à me rendre compte d'une manière suivie des mesures que vous aurez prises.

Schönbrünn le 13 octobre 1866.

FRANÇOIS-JOSEPH.

WURTEMBERG.

Adresse de la Chambre des députés, dans la séance

Sire,

du 13 octobre 1866.

Votre Majesté a daigné convoquer les États du pays, au moment où les événements les plus graves viennent de se déchaîner sur l'Allemagne.

Une guerre courte, mais sanglante, a dissous la Confédération germanique, séparé l'Autriche du reste de l'Allemagne, agrandi la Prusse, et une Confédération du Nord ayant été formée, les États du sud-ouest de l'Allemagne restent livrés à eux-mêmes.

Quoique le discours qui a ouvert la session des États, et qui a été prononcé au nom de Votre Majesté, ne dise rien de la situation générale où les événements des derniers mois nous ont jetés, la Chambre des Députés n'en croit pas moins de son devoir de s'expliquer sur cette situation.

Le gouvernement de Votre Majesté lui-même désirera connaître la manière de voir de la représentation du pays, et le peuple a le droit d'attendre de la Chambre qu'elle expose les principes qu'elle suivra dans ces temps de bouleversement.

Avant tout et avec franchise, nous déclarons que les faits n'ont en rien modifié les convictions que nous avons défendues dès avant le commencement de la guerre.

Et quand les conséquences de la guerre devraient nous montrer comme impossibles les résultats auxquels ont toujours tendu nos efforts, nous n'en rappellerons pas moins que l'unification de l'Allemagne entière est depuis un demi-siècle le cri de ralliement des patriotes allemands. Et les plus généreuses idées d'une nation ne s'étouffent pas sous la pression des difficultés qui surgissent.

Mais nous sommes vaincus par les faits, et c'est notre devoir de travailler sur le terrain nouveau pour le bien du peuple.

Nous devons admettre que la présente constitution de l'Allemagne a fait éprouver aux autres États isolés un affaiblissement réel visà-vis de l'étranger; et nous espérons pourtant que toute attaque sur le sol allemand trouverait la nation prête pour une vaillante défense.

Quant à nous réunir à la Confédération du Nord, nous n'eussions pas été en état de le faire, quand même nous l'eussions voulu, parce que la Prusse n'est pas en position de la former.

Pour nous, la liberté du peuple est du même poids dans la balance que l'union de l'Allemagne pour la défense extérieure. Nous devons au peuple de réunir tous nos efforts pour lui conserver les bienfaits de la Constitution dont il a joui jusqu'ici, et pour le protéger contre tout ce qui pourrait entraver son perfectionnement.

Voici donc quelle est la base qu'il nous semble falloir adopter pour concilier l'existence autonome de l'État, isolément pris, avec l'unification des États de même nationalité, - le libre développement de la vie constitutionnelle, avec une alliance satisfaisante de l'Allemagne du Nord et de celle du Sud.

C'est en vain que nous cherchons du côté de cette Confédération les

garanties propres à protéger nos droits et à assurer nos progrès dans la voie de la liberté.

Aussi ne pouvons-nous pas encore admettre, qu'il nous faille nous réunir à la Confédération du nord de l'Allemagne.

Quoique loin de toute hostilité contre la Prusse et systématiquement opposés à toute idée d'une séparation permanente entre le sud et le nord de l'Allemagne, nous ne pouvons nous empêcher de qualifier de faute cet empressement des États du Sud à prendre vis-à-vis du Nord une position dont, dans les circonstances données, on ne saurait calculer la portée.

La crainte de l'isolement va les jeter dans une précipitation infiniment plus dangereuse, car rien n'est encore prêt pour une occurrence semblable.

Un lien plus étroit, fondé sur la base d'une représentation parlementaire commune, pourrait donner une tournure plus favorable à la position des États du Sud, qu'en effet nous sommes loin de considérer comme soutenable.

Quand même cette alliance rencontrerait pour le moment des obstacles insurmontables, une union de ces États au sujet de l'importante affaire de la défense contre l'étranger, et par conséquent de l'organisation militaire en première ligne, est si impérieusement imposée par la nature même des choses, que pas un d'eux ne voudrait s'y refuser.

De plus la situation actuelle exige péremptoirement le prompt couronnement des institutions intérieures. Nous croyons être parfaitement d'accord avec V. M. Royale, en affirmant que seul un peuple dont les vœux légitimes sont satisfaits et dont les forces sont utilisées par une organisation convenable, peut attendre fermement les événements à venir avec autant de calme et de sécurité que le permettent les conditions ébranlées de l'Allemagne.

Nous nous permettons donc de prier le Gouvernement d'expédier aussi vite que possible les projets relatifs aux changements à opérer dans l'organisation de l'administration et dans la réforme de la Constitution.

La modification de la Constitution surtout nous paraît en certaines de ses parties comme un des problèmes les plus urgents, en d'autres comme la mesure la plus efficace pour fortifier et raffermir la confiance entre le Gouvernement et le peuple.

Une demande non moins urgente du peuple se rapporte à la modification de notre système militaire.

La nécessité de supprimer le tirage au sort et le droit de se faire remplacer, en un mot la nécessité de développer toutes les forces du peuple, n'a plus besoin aujourd'hui de justification.

Mais il ne s'agit pas seulement d'une imitation d'un état de choses. qui existe ailleurs et qui écraserait sous des charges insupportables; il s'agit de mettre d'accord la conscription générale avec les exigenges de la vie civile et les ressources matérielles du pays.

Ce problème, tout difficile qu'il paraît, n'est pas impossible à résoudre, et il faut qu'il trouve sa solution promptement, si l'on veut que les petits États conservent encore quelque importance.

Nous espérons qu'à ce sujet aussi on nous présentera bientôt des projets conformes.

Que la Providence bénisse les résolutions de Votre Majesté Royale, et qu'elle les fasse servir au salut de notre patrie restreinte, comme de notre grande patrie.

Nous sommes, avec le plus profond respect, de Votre Majesté Royale,

la très-humble, très-obéissante et très-dévouée Chambre des Députés.

PRUSSE.

Adresse d'une députation de la ville de Hanovre au roi de Prusse, présentée le 15 octobre 1866.

Très-auguste! très-puissant Roi! très-gracieux Roi et Seigneur! C'est avec le plus profond respect que le magistrat et le premier bourgmestre de la ville de Hanovre s'approchent du sublime trône de Votre Majesté Royale.

Des événements d'une puissante portée ont amené la réunion à la monarchie prussienne du pays dont nous représentons la capitale. Votre Majesté royale comme nous l'avons constaté dans la proclamation adressée aux habitants de ce pays rend justice aux sentiments qui animent la population d'une ville, qui, depuis des siècles, est restée fidèlement attachée à la maison souveraine dans les bons comme dans les mauvais jours, et qui est aujourd'hui irrévocablement séparée du pays de Hanovre.

Que Votre Majesté veuille nous faire la grâce de recevoir l'assurance que non-seulement les citoyens du Hanovre se rendront avec nous à la nécessité imposée par la force des choses accomplies, mais que, comme citoyens allemands, ils ont plutôt la volonté sincère d'entrer dans le grand cercle d'action d'un État, de la prospérité duquel dé

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