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Académie. Cette transformation fut opérée par la Skoupchtina vers la fin de l'année 1886. Désormais l'Académie se composait de trente membres répartis en quatre sections. Elle publiait chaque année un Annuaire contenant le compte rendu de ses séances, celui de son budget qui, dans ces derniers temps, s'élevait à environ 60,000 francs- sans compter les fonds considérables mis à sa disposition par de nombreux mécènes et dont le capital s'élevait à plusieurs centaines de mille francs.

La loi a mis sous la tutelle de l'Académie trois établissements nationaux : La Bibliothèque nationale, le Musée national et le Musée serbe, particulièrement intéressant au point de vue de l'histoire naturelle et de l'ethnographie.

Les publications de l'Académie forment plusieurs séries.

1° Comptes rendus (Glas). 2o Mémoires. 3° Recueil d'ethnologie serbe. Dans cette collection ont paru notamment La vie du paysan serbe, par feu Miličevic. Les mets et les boissons chez les anciens Serbes, par Sime Troïanovic. La vie et les mœurs des paysans serbes, série dirigée par M. Cvijić et qui comprenait déjà 20 volumes au début de la guerre.

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Une série spéciale est formée par les Matériaux pour l'histoire, la langue et la littérature de la nation serbe. Elle comprend notamment les ouvrages suivants Anciens explicit et anciennes inscriptions serbes, recueillies par Lioubomir Stojanovic (3 volumes). Le syntagma de Mathieu Vlastar, traduction serbe du xive siècle, édité par N. Novakovic. La tripartitum de Verboczy. Extraits des Archives françaises, par Michel Gavrilovic (1). Les dialectes de la Serbie orientale et méridionale, par A. Belic. Les débuts de la littérature slave chez les Slaves du Balkan, par N. Novakovic. ture grecque et la culture slave, par Vladan Georgevic. -La bibliographie française des Serbes et des Croates, par N. S. Petrovic. manuscrits et des incunables de l'Académie, par L. Stojanovic. de la géographie et de la géologie de la Serbie, par I. Cvijic. Macédoine, de la Vieille Serbie et de l'Epire, par le même. de la Macédoine et de la Vieille Serbie, par le même. L'omladina (2) et sa littérature, par I. Skerlic. L'histoire dans les épopées relatives à Marko Krolievic, L. Tomic. par La littérature serbe du XVIIIe siècle, par F. Skerlic. La Serbie pendant la guerre de Turquie (1788-1790), par D. Pavlovic. comte Georges Brankovic et son temps, par Joseph Radonic (3).

Catalogue des Fondements Les lacs de la Atlas géologique

-

Le

Au moment où elle se trouvait dispersée l'Académie se préoccupait d'un

(4) M. Gavrilovic est un ancien élève de notre Ecole normale.

(2) Omladina (La jeunesse); on appelait ainsi une société secrète qui rêvait l'union de tous les pays serbes sous

une dynastie nationale.

(3) Cf. un compte rendu détaillé de cet ouvrage dans mon volume: Serbes, Croates et Bulgares (p. 19-32, Maisonneuve, 1913).

nouveau dictionnaire de la langue serbe dont elle a même publié un spécimen; ce dictionnaire aurait complété celui de l'Académie d'Agram dont nous avons parlé plus haut.

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Memoirs of the American Academy in Rome, III, 1919.

Le nouveau volume des Mémoires de l'Académie américaine de Rome est conçu suivant le même plan que les précédents. Il contient à la fois des travaux scientifiques et la reproduction de ce que nous appelons chez nous « les envois de Rome » : photographies des relevés d'architecture, des peintures, des sculptures exécutés par les pensionnaires. A signaler ici seulement un plan de Delphes et un autre du « bain des femmes » de la villa d'Hadrien.

La partie archéologique contient un inventaire de la célèbre tombe étrusque de Palestrina, nommée Tombe Bernardini, avec reproduction photographique des objets mobiliers qui en provenaient et qui sont conservés au musée préhistorique de Rome (71 planches in-1) ainsi qu'une étude sur le sculpteur Praxias (3 planches). Publication très soignée, à tous égards.

R. C.

R. FORRER. Das römische Zabern. Un vol. in-8 de 153 p. Strasbourg (éditeur Kohlhammer, Stuttgart), 1918.

Ammien est le seul des historiens anciens qui mentionne Saverne. L'histoire de la ville ne peut donc être

écrite qu'à l'aide des documents archéologiques, monnaies, tombes, inscriptions, ruines. M. Forrer s'est acquitté de cette tâche avec un soin parfait. Les monnaies enseignent que l'agglomération de Saverne existait développa probablement sous Néron; dès le début de l'Empire, qu'elle se

entre l'invasion de 233 et le règne de Gallien il semble que la décadence soit profonde; une période de prospérité commence avec Constantin, mais les invasions l'interrompent bientôt. Les inscriptions, dont la lecture n'est pas toujours sûre, paraissent prouver que la population n'était pas militaire et immigrée, à la différence de ce qui s'observe pour une partie de la popuceltiques, on est frappé de la fréquence lation d'Argentoratum; parmi les noms des noms propres aux Médiomatrices. La partie principale de l'ouvrage de M. Forrer est consacrée à l'étude de l'enceinte romaine de Saverne. C'est seulement en 1909 que des brèches ouvertes à travers le mur médiéval de Saverne permirent de reconnaître que ce mur n'était qu'un rhabillage et un remaniement de l'enceinte romaine. Dans les fondations avaient été utilisées des stèles funéraires qui fournirent aux explorateurs toute une moisson épigraphique, des noms celtiques rares ou inédits (). Cette découverte fortuite détermina M. Forrer à

(1). H. Blaul a publié ces textes dans l'Anzeiger für Elsässische Altertumskunde,

1909-1911.

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entreprendre en 1916 une étude méthodique de l'enceinte; il a pu en dresser le plan complet, étudier le mode de construction, dater approximativement de 310 la création de cette enceinte. Grâce à ces découvertes, grâce à cette méthode ingénieuse et prudente, une page de l'histoire d'Alsace a pu être reconstituée uniquement par l'archéologie, et d'importants termes de comparaison ont pu être fournis aux études du même ordre.

A. PIGANIOL.

J. HILLEMACHER. Les Germains devant l'histoire. Un vol. in-8 de 128 p. Paris, Alcan, 1920.

Dans ce travail, écrit en 1917 et publié d'abord dans la Revue anthropologique, sont reproduits in-extenso et sommairement commentés un certain nombre de textes concernant les

invasions germaniques d'une part, le caractère et les mœurs des Germains d'autre part; au cours du second chapitre des citations d'auteurs du moyen âge et du XVIe siècle et d'écrivains allemands modernes sont jointes à celles de l'antiquité. De ces témoiaccumulés M. Hillemacher gnages conclut, que la race germanique n'a pas changé depuis les temps les plus lointains et qu'on retrouve chez les Allemands d'aujourd'hui tous les défauts de leurs ancêtres; il souhaite contribuer pour sa part « à anéantir le prestige des influences d'outreRhin »>.

M. B.

L. BRÉHIER. L'art chrétien. Son développement iconographique, des origines à nos jours. Un vol. grand in-8 de 456 pages et 241 figures. Paris, H. Laurens, 1918.

Ce bel ouvrage de M. Bréhier n'est pas une histoire de l'art chrétien; comme l'indique le sous-titre, et comme l'explique nettement l'auteur dans son Introduction, c'est une étude d'ensemble sur le « développement iconographique » de l'art chrétien. C'est de plus en plus la tendance, et presque la mode, chez les plus érudits des historiens de l'art. Nous ne voulons pas médire de l'iconographie, dont la connaissance est indispensable pour l'intelligence des monuments. Cependant, l'on finit par oublier un peu trop que les œuvres d'art sont, avant tout, des << œuvres d'art », et qu'elles valent, non par le sujet, mais par la conception et l'exécution. Si l'art chrétien s'est longtemps proposé d'enseigner la doctrine en l'illustrant, il avait néanmoins pour raison d'être la décoration des édifices. Or on en arrive aujourd'hui, dans les études iconographiques, à ne plus même parler de ces édifices: comme si l'évolution de la peinture ou de la sculpture pouvait se comprendre abstraction faite de leur rôle architectural et des formes du monument. En outre, on ne tient pas suffisamment compte de la valeur relative, et très diverse, des œuvres d'art

on les met toutes sur le même plan, comme si, pour avoir traité le même sujet, on avait droit à la même place. Enfin, la préoccupation exclusive de l'iconographic a pour conséquence de fausser les proportions dans l'histoire même de l'art : les origines prennent une importance anormale, et les périodes de plein épanouissement ne présentent plus qu'un intérêt secondaire. C'est ce que l'on constate ici, où l'art primitif et l'art byzantin occupent près de la moitié du volume, tandis que la place est mesurée au grand art du XIIIe siècle, et que

l'art moderne, de la Renaissance à nos jours, doit se contenter d'un modeste chapitre. Ainsi compris, l'art chrétien ne relève plus que de la curiosité érudite ce n'est plus qu'un art pour archéologues.

Je sais bien ce que répondrait M. Bréhier il a choisi et délimité son sujet comme il l'entendait. Et l'on doit reconnaître qu'il l'a fort bien traité. Si l'on se place franchement à son point de vue, on le suit avec plaisir et profit dans sa magistrale étude sur le développement iconographique. Il y distingue six périodes: 1° l'art primitif, qui est surtout funéraire et symbolique; 2° l'art triomphal et apologétique, qui, du ive au vre siècle, s'est proposé d'affirmer la vérité du christianisme et de combattre l'erreur; 3o l'art byzantin, qui, du vie au xv° siècle, a été principalement liturgique; 4o l'art encyclopédique de l'Occident, qui, du vir au xive siècle, a eu pour objet essentiel d'instruire, et qui a atteint son apogée dans la décoration sculptée des grandes cathédrales; 5o l'art pathétique et réaliste, mystique et pittoresque, qui a gagné de proche en proche depuis le xive siècle jusqu'au xvi; 6° Fart moderne, qui, depuis la Renaissance, livre au hasard ou à la mode l'ornementation des églises, et qui n'est plus, à proprement parler, un art chrétien.

Pour chacune de ces périodes, l'auteur est fort bien renseigné. En outre, il sait dominer son sujet. Ce livre n'est pas seulement une synthèse exacte et fort utile d'une foule de travaux récents; il vaut encore par la mise en œuvre et par la nouveauté des aperçus. A cet égard, signalons particulièrement les chapitres sur l'iconographie byzantine, ou sur les origines de l'art de la fin du Moyen Age.

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Ces deux petits volumes de Mgr Batiffol traitent surtout de liturgie, mais avec autant de clarté dans l'exposition que d'érudition dans les recherches. Ils sont parfaitement accessibles aux modestes laïques. Ils instruiront les profanes, et seront souvent consultés par les historiens de l'Eglise.

Les Études de liturgie et d'archéologie chrétienne sont un recueil de neuf articles ou mémoires, dont la plupart avaient paru déjà dans diverses Revues, mais dont trois étaient encore inédits. Ces mémoires se rapportent à des périodes très différentes et à des sujets très variés. Quelques-uns intéressent presque exclusivement la liturgie par exemple, l'Introduction au Pontifical romain, ou l'Expositio liturgiae gallicanae attribuée à saint Germain de Paris. On peut rattacher encore à ce groupe la curieuse correspondance relative à la publication du Bréviaire parisien de 1736, D'autres

mémoires relèvent de l'archéologie, | innombrables, on en connaît plus de

comme les études sur Les présents de saint Cyrille à la cour de Constantinople ou sur L'église cathédrale de Paris au VIe siècle. Ailleurs se mêlent l'archéologie et la liturgie, comme dans les recherches sur la fête de La Chandeleur. A l'occasion, l'auteur montre par des rapprochements précis que certaines institutions ecclésiastiques se rattachent à de vieux usages païens : tels, le Costume liturgique romain ou le Règlement des conciles.

L'autre volume reproduit dix Leçons sur la Messe, qui ont été données en 1916 à l'Institut catholique de Paris. L'ordinaire de la messe du Missel romain, le cadre de la messe romaine antique, le cérémonial, la Messe des Catéchumènes, l'Offertoire, le saint Sacrifice, le Canon romain, la Communion tels sont les principaux thèmes de cette savante et intéressante étude, qui est conduite suivant toutes les règles de la méthode historique. On peut avoir confiance en un guide si compétent, et l'on apprend bien des choses en sa compagnie.

PAUL MONCEAUX.

HERBERT WEISKOTTEN. Sancti Augustini Vita scripta a Possidio episcopo, edited with revised Text, Introduction, Notes, and an english Version. Un vol. in-8 de 174 pages. Princeton, University Press, 1919.

L'ouvrage de M. Weiskotten est une << Dissertation >> présentée à l'Université de Princeton pour le Doctorat en Philosophie. La partie essentielle de ce travail est une édition critique de la Vita Augustini, écrite vers 432 par Possidius, évêque de Calama, disciple et ami d'Augustin. Les manuscrits de cet opuscule sont

SAVANTS.

cent. L'édition nouvelle a pour base la collation de dix manuscrits, choisis parmi les plus anciens, dont cinq se trouvent en France (quatre à la Bibliothèque Nationale, un à Chartres), et cinq en Italie (quatre au Vatican). La recension de M. Weiskotten améliore sur quelques points le texte souvent altéré de Possidius.

L'édition est accompagnée d'une traduction anglaise, qu'il ne nous appartient pas d'apprécier. L'auteur y a joint une assez longue Introduction et des notes. Ce n'est pas ce qu'il y a de meilleur dans son travail. Il n'est pas toujours heureux, quand il touche à l'histoire de l'Église africaine. On relève des erreurs, parfois des méprises vraiment singulières. Ainsi, p. 156, on renvoie le lecteur à Optat, mort vers 386, pour le rôle de Marcellinus à la Conférence de 411: c'est que l'on a confondu l'ouvrage d'Optat avec l'Historia Donatistarum de Dupin, reproduite par Migne dans le même volume de la Patrologie. Ces méprises auraient pu être évitées facilement, si l'on s'était mis au courant des récents travaux de l'érudition française, qui a fait ses preuves en ce domaine.

PAUL MONCEaux.

CHARLES DIEHL. Histoire de l'Empire Byzantin. Un vol. in-12, XI-239 p., 15 pl. hors texte. Paris, Auguste Picard, 1919.

Après avoir tracé dans son volume sur Byzance un tableau synthétique de la civilisation byzantine et montré son importance dans l'histoire de l'Europe, M. Diehl a voulu compléter ce travail en reprenant d'une manière sommaire, mais dans leur ordre chro

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