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medram) toutes les fois qu'il y aura dix adultes âgés de plus de 13 ans, réunis autour de l'arche renfermant le pentateuque (Tojra). Il est défendu d'exercer des actes de la religion dans une maison privée sans autorisation. Dans toute ville ou village de trente maisons, les Juifs pourront avoir une maison de prières, ou une synagogue: cette disposition n'est pas rétroactive. Les maisons de culte sont libres de logement militaire; les Juifs qui se réunissent invariablement dans une maison de prières ou une synagogue forment une commune religieuse; chaque commune religieuse choisira un savant chargé d'éclairer les doutes en matière de culte, un ancien de synagogue (Goby) et un trésorier (Reimon). Ces trois individus forment un conseil, dont les devoirs consistent à veiller à l'ordre et à la décence pendant les cérémonies religieuses, à disposer de la somme destinée à l'entretien des maisons de prières ou de synagogues et d'en rendre compte, de choisir les gardiens, les desservans et les chantres; de tenir les contrôles des membres de la commune et d'en présenter annuellement une copie à la police de l'endroit et une autre au rabbin. Le rabbin est le gardien et l'interprète de la doctrine religieuse. Les communes choisissent leur rabbin tous les trois ans et le présentent à l'approbation de l'autorité provinciale. La rétribution du rabbin sera stipulée par une convention faite entre lui et la commune. Le rabbin est obligé de maintenir dans sa commune la pureté de la doctrine et de lui inculquer le respect pour la morale et les lois du pays. C'est lui qui est chargé des circoncisions, des noms à donner aux nouveau-nés, des mariages, des divorces et des sépultures. Il est défendu au rabbin de punir les contraventions par amendes pécuniaires, par des anathèmes ou des excommunications. Le rabbin ne peut marier deux conjoints sans une autorisation par écrit du rabbin à l'arrondissement duquel un des conjoints ou tous les deux appartiennent. Il ne doit ensevelir les morts que trois jours après le décès. Le divorce ne peut être prononcé que par arrêt d'un rabbin spécialement chargé d'en examiner les motifs. Le rabbin remplit les fonctions de l'officier de l'état civil; c'est lui qui inscrit dans un livre spécial les naissances, les circoncisions, les mariages,

des

les divorces et les décès. Le rabbin deux fois choisi jouit des prérogatives d'un marchand de première classe. Les communes paient les contributions personnelles pour leur rabbin. Celui-ci est soumis à la justice des tribunaux criminels ordinaires; en cas de prévarication, il est jugé par trois autres rabbins désignés par l'autorité civile. Eu cas de nouvelle secte formée, elle ne pourra se séparer de la commune qu'après y être autorisée par le ministre de l'intérieur.

CHAP. 6. De l'Enseignement des Juifs. (Art. 104-117.)

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Les enfans des Juifs peuvent être admis dans toutes les écoles publiques de leur arrondissement. Les Juifs qui auront convenablement achevé leurs études dans les écoles inferieures, pourront être admis à toutes les académies et universités de l'empire. Les enfans des Juifs ne seront pas obligés de suivre les leçons religieuses chrétiennes. Dans les écoles primaires et secondaires ils pourront garder leur costume: dans les gymnases et universités, ils devront être habillés comme tous les autres étudians. Les Juifs qui obtiendront des diplômes aux universités ou aux académies jouiront des avantages suivans: le grade d'étudiant leur vaudra le titre de citoyen honoraire, celui de docteur leur confèrera le droit de demander le titre de citoyen houoraire héréditaire : ils pourront être admis au service moyennant une autorisation impériale. Ceux qui seront admis au service pourront habiter toutes les provinces de l'empire. Il est permis aux Juifs de former des écoles spéciales à leur usage.

CHAP. 7. Des Juifs étrangers. (Art. 118-121.)

Les Juifs étrangers seront soumis aux règles communes à tous les étrangers, mais il sera permis de séjourner en Russie à ceux que le gouvernement aura fait venir en qualité de rabbins; aux docteurs en médecine au service des armées de terre et de mer, aux entrepreneurs de fabriques et aux artisans appelés par des fabricans juifs.

· Voici le détail (a) de ce qui s'est passé dans le camp de Kalisz, depuis le retour de l'empereur Nicolas de sa course (a) Voyez le Dziennik Powzechny, numéros 265, 270, 271

en Silésie. Le 12 septembre, les troupes prussiennes firent leur entrée au camp; le même jour l'impératrice de Russie à cheval et à la tête de son régiment de cuirassiers défila devant son père et son époux. Le 13, il y eut une grande cérémonie religieuse d'après le rite grec et celui de l'église protestante, après quoi les régimens musulmans et celui des cosaques de ligne firent entre eux des évolutions militaires. Le 14, grande revue des armée russe et prussienne : tous ces jours-là spectacle allemand. Le 16, grande manœuvre des deux armées près du village de Kokanin; c'est à la suite de cette journée qu'eut lieu l'explosion d'un caisson qui coûta la vie à un artilleur. Le 17, nouvelle manœuvre des deux armées près du village de Russow. Le 18, grand dîner donné par l'empereur; le soir feu d'artifice, musique exécutée par 2,400 musiciens et près de 2,000 chanteurs, le tout accompagné par une batterie de 24 canons. La principale pièce du feu d'artifice, un transparent qui représentait la porte de Brandebourg en grandeur naturelle, manqua; un vent impétueux élevé subitement mit en lambeaux l'immense toile peinte préparée à cet effet et qu'on hissait précisément sur son échafaudage. Le 19, troisième manœuvre du côté d'Opatowek, bal donné par le prince Paszkiewicz. Le 20, service divin; dîner, théâtre et bal à la cour impériale. Le 21, départ des princes. Le 22, départ du roi de Prusse. Le 23, revue des soldats russes congédiés par l'empereur après un service de vingt ans; présentation des fonctionnaires de Kalisz : grand dîner. Le 24, départ de l'empereur Nicolas pour Toeplitz. La plus grande partie de l'armée impériale s'est rendue de Kalisz à Dantzig pour y être embarquée. 600 hommes ont pris leur direction par

Varsovie.

Tandis qu'à Kalisz il n'y avait ainsi que fêtes et plaisirs, l'administration russe publiait à Varsovie une nouvelle ordonnance (a) de confiscation contre 53 polonais, dont 1 I avaient déjà été assassinés juridiquement, auxquels il fallait encore ravir le peu d'héritage qu'ils pouvaient laisser à leurs successeurs, et dont 42 n'étaient coupables que de non-révélation. Pent-on croire après cela à l'assertion de la feuille officielle (a) Voyez Dziennik Powszechny, numéro 280.

qui rapporte que les habitans de l'ancienne capitale de la Pologne se sont empressés de demander l'honneur insigne de traiter les gardes russes à leur passage? Le banquet a eu effectivement lieu le 9 octobre (a); d'abord à la caserne pour les soldats et sous-officiers, et quelques heures plus tard à l'hôtel de la Ressource pour les officiers et généraux. Mais l'allégresse, mais la confiance dont on fait un récit si pompeux, sont fausses ou bien ont été simulées. Il n'y en a pas eu au camp de Kalisz entre les troupes russes et prussiennes qui ont combattu ensemble, comment auraient-elles pu exister à Varsovie entre le vainqueur altier et le vaincu frémissant, entre le cruel oppresseur et un peuple auquel on a ravi tout ce que l'homme a de plus cher et auquel on voudrait ravir encore l'honnenr et l'estime des nations libres? Personne ne se laissera prendre à ces phrases obligées mais usées.

NOUVELLES DIVERSES.

On lit dans le Temps du 31 octobre ce qui suit; « Il passe pour constant aujourd'hui dans les salons que les affaires de la Belgique et de la Hollande seront terminées avant trois mois sous une commune médiation, et que le roi Léopold pourra l'annoncer à l'ouverture des chambres belges.

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On lisait, il y a quelques jours, dans le Journal de Paris: «La légion suarce a été dissoute pour indiscipline; elle a été désarmée par la légion étrangère. Le gouvernement autorise les soldals à entrer dans cette légión ou à rentrer en France.

-M. Portalis lira le 10 novembre, à la Cour des Pairs réunie en chambre d'accusatiou, son rapport dans l'affaire Fieschi. -Les développemens gigantesques que les États-Unis sont destinés à prendre comme puissance navale peuvent être démontrés par les commandes énormes de bois de construction qui doivent être fournies, avant le 16 novembre, au département de la marine, pour construire cinq vaisseaux de ligne, cinq frégates, cinq sloops de guerre, quatre schooners et trois bateaux à

vapeur.

(a) Voyez le Dziennik Powszechny, numéro 285.

ATHENEUM

Le Consulat anglais & Cracovie (1).

Accoutumés que nous sommes aux sinistres et déloyales menées de la diplomatie russe, bien plus active et plus habile, surtout depuis les vingt dernières années, que celles des autres puissances de l'Europe, nous avons prêté trop peu d'attention à la secrète et graduelle influence de la cour de Saint-Pétersbourg, comme d'un autre côté aussi, les exploits les plus brillans de ses armées de terre et de mer ont été considérés avec une apathie décourageante par les hommes d'État de l'Europe. La secrète influence à laquelle nous faisons ici allusion est celle que le cabinet de Russie a exercée et exerce encore à l'égard des villes, des provinces et des États sur lesquels il a acquis, soit en vertu d'un traité, soit par force, un droit ostensible de protection. Si un droit de cette nature a été obtenu par la Russie, conjointement avec d'autres puissances, lors de la pacification de l'Europe en 1815, l'influence de ces dernières s'est trouvée bientôt paralysée, tandis que celle de la cour du Nord et de ses plus intimes alliés s'est accrue de plus en plus et s'est changée enfin en une autorité complète et absolue. Si des villes ou des provinces d'une autre puissance sont devenues l'objet de cette protection, la Russie a affecté bientôt de considérer les devoirs et les priviléges de cette charge comme une co-domination, et elle a commencé son œuvre d'assujétissement en concédant une sorte de (1) Cet article, que nous traduisons de l'anglais, a paru dans le numéro d'octobre de la Revue British and Foreing Review. (Note du R.)

TOME V.

DÉCEMBRE 1835.

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