neurs & de constructeurs, que l'on charge d'exécuter des ouvrages difficiles, & même que l'on confulte fur des projets, dont l'étendue eft bien au-delà de leurs connoiffances. Il feroit donc utile au public, que les artistes de cette claffe, fuffent inftruits; mais ce n'eft pas une théorie favante, développée, avec une fuite de problêmes & de démonstrations mathématiques, qu'il faut leur offrir la plus grande partie des entrepreneurs & des maçons, n'ont ni le temps, ni les principes, ni les fecours néceffaires, pour faire une étude fuivie de la théorie de l'art. Auffi je me borne à présenter, dans cet ouvrage, les principales regles de la conftruction des ponts & chauffées, où les éleves & les ouvriers, qui les ignorent, les trouveront rangées par ordre alphabétique ; & comme je fuis bien éloigné d'avoir la prétention d'écrire pour des faje néglige la précision des résultats géométriques, lorfqu'une propofition en devient plus fimple, fans cependant que

vans,

cette négligence puiffe occafionner des erreurs préjudiciables dans l'exécution des ouvrages; j'ai d'ailleurs eu foin d'écarter de ce petit ouvrage, tout ce qui n'étant pas fondé fur les regles d'une bonne théorie, ou fur des expériences conftatées, auroit pu induire en erreur les ouvriers 9 & les entrepreneurs, qui font chargés de la construction des ponts & chauffées.

Pour que les propofitions & les regles de pratique que je donne, ne foient pas dénuées de preuves, & pour fuppléer aux démonstrations, que les bornes de cet ouvrage ne me permettent pas de donner, je me fuis impofé la loi de citer des autorités.

Comme j'ai cru qu'il étoit effentiel d'ajouter, aux regles de conftruction, les ordonnances de police, & les ufages rélatifs à l'établiffement & à l'entretien des ponts & chauffées; cette partie n'a point été négligée.

On trouvera dans cet ouvrage, plufieurs lois, particuliérement celles que LEURS

EXCELLENCES du confeil fouverain de la ville de Berne, ont fait publier en 1744.

Quoique l'on ne dût pas s'attendre à trouver, dans un dictionnaire d'art, un tableau hiftorique des chauffées, que les Romains ont conftruites dans la Suiffe, j'ai cru que ce tableau ne feroit pas entiérement déplacé, & même qu'il feroit plaifirs à quelques lecteurs.

Enfin, pour rendre mon ouvrage auffi utile au public, qu'il m'a été poffible, j'ai ajouté les figures néceffaires à l'explication du fujet que j'ai traité.

Si je n'ai contribué en rien à la perfection de l'art, j'efpere du moins, que mon ouvrage fera un témognage du defir que j'ai, de me rendre utile, en présentant au public, les principes que les maîtres de l'art ont avoués.

CHENET

DICTIONNAIRE

DES PONTS

E T

CHAUSSÉES

Α

ACCOLLEMENT, ou ACCOTTEMENT, f.m.

C'est un espace de terrain entre les bordures du

pavé ou l'aire de gravier & les foffés d'un chemin : on l'appelle auffi Berme.

1. Il est néceffaire d'éloigner les foffés de quel ques pieds des pavés, & de l'aire de gravier pour que les matériaux ne tombent pas dedans; & cet efpace fert auffi d'élargiffement pour le chemin.

2. Les Bermes des chemins de traverfe n'ont fouvent que deux à trois pieds de largeur; mais A

la regle ordinaire eft de donner, à chaque accottement, le fixieme de la largeur du chemin.

3. On leur donne un peu de pente contre les foffés, pour faciliter l'écoulement des eaux du chemin.

AILE DE PAVÉ, S. ƒ.

Côté en pente de la chauffée d'un pavé, depuis le tas droit jufqu'à la bordure.

AILES DE PONT, ff. pl.

Murs qui foutiennent les berges de la riviere, vers les têtes des culées d'un Pont.

1. Les murs en aîle font aux culées, ce que les avant-becs & les arriere-becs font aux Piles : ils contre-butent les culées avec lefquelles ils doivent être en liaison, & ils les défendent contre le courant de l'eau & contre le choc des corps durs qu'elle charie.

2. L'évalement des murs en aile eft pour l'or dinaire de 45 degrés ; on peut auffi le régler fur celui des faces des avant-becs & des arrierebecs des Piles quelquefois ces murs fe font en prolongement des culées, & parallelement à leur face.

k

3. L'épaiffeur moyenne des murs en aîle doit être d'environ le fixieme de la hauteur des terres de la berge qu'ils foutiennent, outre deux pieds qu'on ajoute.