Images de page
PDF
ePub

PREMIÈRE PÉRIODE.

La prise de l'Éguillette, l'expulsion des Anglais des rades et le bombardement, et, dans le même temps, attaquer le Faron.

Effet que doit produire cette première attaque.

Nous rendre maîtres de Toulon par la commotion générale que cela peut produire et par la crainte de tomber dans nos mains et de ne pouvoir exécuter la retraite.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]
[blocks in formation]

Par le moyen de ces huit batteries, l'Équillette doit être à nous et ne peut pas résister, l'infanterie se présentant avec vigueur, une fois le feu des pièces ennemies éteint par les bombes et les canons.

9. PREMIÈRE BATTERIE CONTRE Malbousquet.

[blocks in formation]

Vous voyez donc, Citoyen Ministre, que l'artillerie est en règle pour cette première expédition; si on ne l'a pas faite, c'est que le général persistait à ne se pas croire assez fort en infanterie.

DEUXIÈME PÉRIODE.

En supposant, comme cela est probable, que la garnison veuille soutenir un siége, pendant que l'on essaye l'effet que produira un bombardement de quelques jours, on construira une troisième batterie contre Malbousquet, sur le prolongement de la hauteur des Gaux. On place quelques obusiers pour ruiner les glacis et les palissades que les ennemis ont faites; l'on détourne les mortiers et l'on bombarde le fort pendant que les trois batteries jouent; une fois le feu des batteries éteint, les palissades ruinées, l'on monte à l'assaut.

Alors il ne reste plus qu'à attaquer le front de l'arsenal en détruisant le feu par des batteries avancées et des batteries à ricochet, et en faisant enfin brèche au front intermédiaire du bastion du Marais et du bastion de l'Arsenal. Il faut, pour ces différentes opérations, les objets portés dans l'équipage de siége.

BUONAPARTE.

Dépôt de la guerre.

PIÈCE A.

(Jointe à la lettre précédente.)

Lorsque les représentants du peuple m'ont retenu à l'armée devant Toulon et m'ont donné le commandement de l'artillerie, il n'y avait que quelques pièces de campagne, deux pièces de 24, deux de 16 et deux mortiers sans aucun des objets qui sont nécessaires, sans aucun ordre de service, sans parc d'artillerie, sans aucun commandement ni combinaisons; depuis le général jusqu'au dernier aide de camp, tout le monde dirigeait et changeait à son gré les différentes dispositions de l'artillerie.

Je me suis occupé à rendre au corps d'artillerie cette considération et cette indépendance dans ses opérations sans laquelle elle ne peut servir utilement.

La faiblesse de l'armée, la nullité de nos moyens, le temps qu'il faut pour préparer un équipage de siége, tout me fit sentir la nécessité de ne pas penser au siége de Toulon, mais de me borner à former un équipage qui nous mît à même de chasser les ennemis des rades en plaçant une batterie à l'Éguillette.

J'eus bientôt quatorze pièces de canon, quatre mortiers et tout l'attirail pour pouvoir construire plusieurs batteries. J'établis un parc, j'y mis un ordre de service, je chargeai des sous-officiers des détails que je ne pouvais pas confier à des officiers qui n'existaient pas.

Trois jours après mon arrivée, l'armée eut une artillerie, et les batteries de la Montagne et des Sans-Culottes furent établies, coulèrent bas les pontons et résistèrent à plus de vingt mille boulets.

Dans ce moment-là, les ennemis, comprenant l'insuffisance de leur artillerie navale, risquèrent le tout pour le tout et débarquèrent à l'Éguillette; ils eussent dû être écrasés dans leur descente; la fatalité ou notre ineptie voulut qu'elle leur réussît. Peu de jours après, ils y eurent des pièces de 24, un chemin couvert et des palissades ; quelques jours après, des secours considérables leur arrivèrent de Naples et d'Espagne. Je compris que l'affaire de Toulon était manquée et qu'il fallait se résoudre à un siége.

Je n'épargnai rien pour pousser de front les préparatifs pour l'attaque de l'Éguillette et la formation du grand équipage.

J'ai fait aller à Lyon, à Briançon, à Grenoble, un officier intelligent que j'ai fait venir de l'armée d'Italie pour tirer de ces différentes places ce qui pouvait nous être utile.

J'ai requis l'armée d'Italie de me fournir les bouches à feu inutiles à la défense d'Antibes et de Monaco. Par la feuille cotée C, vous verrez ce qu'ils peuvent fournir; la difficulté était de les faire transporter. J'ai requis le département du Var. Je me suis procuré 100 chevaux de réquisition à Marseille que j'ai envoyés.

J'ai fait venir de Martigues huit pièces de canon de bronze qui y étaient, que j'ai fait remplacer par huit pièces de fer.

J'ai mis à Marseille, à Aix et dans le département des Bouches-duRhône, en réquisition tous les objets portés dans la note cotée D.

J'ai établi à Ollioules un arsenal où quatre-vingts ouvriers, forgerons, charrons, menuisiers, charpentiers, travaillent sans discontinuer aux objets qui nous sont nécessaires.

J'ai établi un parc où on travaille à force à faire des saucissons, des gabions, des claies, des fagots de sape, des fascines de sape.

J'ai requis tous les ouvriers qui faisaient à Marseille des paniers et des dames-jeanres, et je les fais travailler à faire des gabions.

J'ai requis des chevaux auprès de tous les départements, tous les districts, tous les commissaires des guerres, depuis Nice jusqu'à Valence et Montpellier.

J'ai fait prendre à la Seyne, à la Ciotat tous les bois que j'ai pu trouver, et l'on travaille à en faire des plates-formes de canons et de mortiers.

Je fais faire à Marseille cinq mille sacs à terre par jour; et j'espère bientôt avoir la quantité qui m'est nécessaire.

J'ai établi une salle d'artifice où l'on fait des fascines goudronnées, des boulets incendiaires et de la roche.

J'ai pris des mesures pour rétablir la fonderie des Ardennes, qui est en notre pouvoir, et j'espère avant huit jours avoir de la mitraille, des boulets, et, avant quinze jours, un mortier venant de cette fonderie. J'ai une salle d'armes où l'on répare tous les fusils, avec un atelier de dix armuriers.

Vous ajouterez quelque mérite à ces différentes opérations, Citoyen Ministre, quand vous saurez que je suis seul pour diriger et le parc, et les opérations militaires, et l'arsenal; que je n'ai pas même un sous-officier d'ouvriers, et que je n'ai que cinquante hommes de canonniers de position, parmi lesquels encore il y a beaucoup de recrues.

Un des objets les plus intéressants et pour lesquels je vous presserai le plus, ce sera la poudre. Je vous prie de mettre tout en œuvre pour nous en envoyer.

Il nous faudrait aussi un officier d'ouvriers intelligent, afin que je puisse me fier sur lui de tous les détails de l'arsenal.

[blocks in formation]

ÉTAT DES BOUCHES A FEU ET MUNITIONS DE GUERRE FOURNIES PAR L'ARMÉE D'ITALIE ET PARTIES DE NICE POUR ANTIBES, d'ou elles doiveNT ÊTRE TRANSPORTÉES, PAR TERRE, A L'ARMÉE QUI ASSIÉGE TOULON, A OLLIOULES.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Indépendamment de cet envoi, il a été envoyé à la Farlède 7,500 balles de fer coulé de 15 I. 9 p. 3,300, idem de 11,10; et avec cet envoi ci-dessus à Ollioules, 6,000 boulets de fer coulé de 15 l. 9 p. 5,300, idem de 11,10.

Le chef de brigade, commandant l'artillerie à l'armée d'Italie,

DUJARD.
Conforme :
BUONAPARTE.

1 La pièce B ne se trouve pas au dossier, et le rapport n'en mentionne pas

l'existence.

« PrécédentContinuer »