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avec le bataillon quatre pièces d'artillerie de calibre étranger. Le général Augereau donnera les ordres en conséquence.

Dans le cas où les demi-brigades qui doivent composer les divisions, suivant la nouvelle répartition, n'auraient pas fait leur échange dans les divisions, elles suivront dans celles où elles sont, de manière qu'il n'y ait à Borghetto qu'un seul bataillon.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

850.AU GÉNÉRAL BEAUMONT.

Quartier général, Peschiera, 19 thermidor an IV (6 août 1796).

Il est ordonné au général de brigade Beaumont de partir, au reçu du présent ordre, avec toutes les troupes à cheval à ses ordres, à l'exception de 100 chevaux qu'il laissera à Borghetto, un bataillon d'infanterie et quatre pièces de canon qui restent en position, pour se rendre à Peschiera, en faisant l'avant-garde du général Augereau.

Le général Beaumont fera suivre son artillerie légère et prendra les ordres du général Augereau. Il réunira à sa brigade les troupes à cheval de la division du général Serurier. Le général Beaumont ordonnera aux 100 chevaux qui resteront à Borghetto de faire de fréquentes patrouilles.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

851.— AU GÉNÉRAL DALLEMAGNE.

Quartier général, Peschiera, 19 thermidor an IV (6 août 1796).

Le général Dallemagne réunira toutes les troupes à ses ordres, tant à Salo qu'à Brescia et autres positions, de manière à pouvoir attaquer l'ennemi, le repousser, se porter sur Riva et lui couper la communication de Trente, lorsque les ordres lui seront donnés pour le mouvement. Il fera filer sur Brescia la 5 demi-brigade légère et toutes les troupes qui seront destinées pour Castiglione.

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Quartier général, Vérone, 21 thermidor an IV (8 août 1796).

Le 19, au matin, l'ennemi tenait la ligne du Mincio, sa droite appuyée à son camp retranché de Peschiera, sa gauche à Mantoue et son centre à Valeggio. Augereau se porta à Borghetto et engagea

une vive canonnade avec l'ennemi. Pendant ce temps-là, Masséna se porta à Peschiera, attaqua l'ennemi dans le camp retranché qu'il avait fait devant cette place, le mit en déroute, lui prit douze pièces de canon et lui fit 700 prisonniers. Le résultat de ce combat a été d'obliger l'ennemi à lever le siége de Peschiera et à quitter la ligne

du Mincio.

Dans la journée du 20, le général Augereau passa le Mincio à Peschiera. La division du général Serurier se porta sur Vérone, où elle arriva à dix heures du soir, dans le temps que la division Masséna avait repris ses anciennes positions, fait 400 prisonniers et pris sept pièces de canon. L'arrière-garde de l'ennemi était encore dans Vérone; les portes étaient fermées et les ponts-levis levés. Le Provéditeur de la République de Venise, sommé de les ouvrir, déclara qu'il ne le pouvait pas de deux heures. J'ordonnai aussitôt que l'on ouvrit les portes à coups de canon, ce que le général Dommartin fit exécuter en moins d'un quart d'heure. Nous y avons trouvé différents bagages et fait quelques centaines de prisonniers.

Nous voilà donc retournés dans nos anciennes positions. L'ennemi fuit au loin dans le Tyrol. Les secours que vous m'avez annoncés venant de l'armée des côtes de l'Océan commencent à arriver, et tout est ici dans la situation la plus satisfaisante.

L'armée autrichienne, qui, depuis six semaines, menaçait d'invasion l'Italie, a disparu comme un songe, et l'Italie qu'elle menaçait est aujourd'hui tranquille、

Les peuples de Bologne, de Ferrare, mais surtout celui de Milan, ont, pendant notre retraite, montré le plus grand courage et le plus grand attachement à la liberté. A Milan, tandis que l'on disait que l'ennemi était à Cassano et que nous étions en déroute, le peuple demandait des armes et l'on entendait dans les rues, sur les places et dans les spectacles, l'air martial: Allons, enfants de la patrie! Le peuple à Casal-Maggiore, au contraire, a pris les armes, assassiné nos malades et pillé nos bagages. A Castelnovo, pays vénitien, on a assassiné un volontaire; j'ai fait brûler la maison, et sur ses débris j'ai fait inscrire Ici a été assassiné un Français.

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Le général de brigade Victor, à la tête de la 18° demi-brigade, a montré la plus grande bravoure au combat de Peschiera.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

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Quartier général, Peschiera, 21 thermidor an IV (8 août 1796).

Le général Augereau occupera, avec les troupes de sa division et la partie de la cavalerie aux ordres du général Beaumont, la position précédemment occupée par les troupes du général Rampon. Le général Beaumont, qui connaît parfaitement la position, lui donnera tous les renseignements nécessaires. La citadelle sera occupée par cent hommes au moins, ainsi que toutes les portes de la ville; mais ses principales forces seront placées à celles de Saint-Georges et de Vescovo. Il baraquera ses troupes où il jugera le plus convenable. Il laissera un corps en dehors de la ville, sur la route de Mantoue. Il établira dans la ville tel ordre qu'il jugera convenable. Il placera sa cavalerie suivant la position de son infanterie. Il ordonnera au général Beaumont de pousser des partis de cavalerie sur Vicence et PortoLegnago, et sur toute autre position qui pourrait lui donner connaissance de l'ennemi, et de harceler sa retraite. Il ordonnera à la cavalerie d'être audacieuse, sans être imprudente, mais de bien balayer l'ennemi, tant à la rive droite qu'à la gauche de l'Adige.

Le général Augereau est prévenu que le général Rampon part ce soir avec ses troupes pour Villafranca; il lui donnera cinquante hommes à cheval. Le général Augereau nommera un commandant de place à Vérone, et il désignera un quartier-maître pour remplir provisoirement les fonctions de commissaire des guerres, jusqu'à ce qu'il en soit arrivé un du quartier général. Il se concertera avec le Provéditeur, pour pourvoir à la subsistance de ses troupes, tant à pied qu'à cheval; enfin, il aura soin de faire fouiller et ramasser dans la ville tout ce qui aurait pu rester des Autrichiens.

Il donnera également tous les ordres nécessaires pour le placement de son artillerie.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

854. AU GÉNÉRAL FIORELLA.

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Quartier général, Peschiera, 21 thermidor an IV (8 août 1796).

Il est ordonné au général Fiorella de partir, avec toutes les troupes à ses ordres et son artillerie, aujourd'hui, à quatre heures après midi, pour se rendre à Villafranca, où il rejoindra les troupes de sa division commandées par le général Lasalcette. Il aura trente chevaux avec lui, que lui donnera le général Beaumont.

Il prendra position sur la route de Porto-Legnago à Mantoue, et

poussera de fortes reconnaissances sur ces deux points, lesquelles détacheront de fréquentes patrouilles pour battre le pays et ramasser les traîneurs autrichiens égarés.

Dépôt de la guerre.

855.

Par ordre du général en chef.

AU GÉNÉRAL DALLEMAGNE.

Quartier général, Vérone, 21 thermidor an IV (8 août 1796).

Le général Dallemagne est prévenu que le général en chef sera rendu demain matin à Brescia, et que son intention est de faire un mouvement avec toute sa division pour attaquer les ennemis à Roccad'Anfo; qu'en conséquence il disposera toutes ses troupes pour être en état de marcher au premier ordre qu'il pourrait recevoir du général en chef. Il est autorisé à arrêter à Brescia toutes les troupes qui pourraient arriver de Milan. Enfin il fera toutes les dispositions nécessaires pour que ces troupes soient prêtes à marcher tant à Salo qu'à Brescia et autres. Il préviendra le général Guieu, qui est à ses ordres.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

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Quartier général, Vérone, 21 thermidor an IV (8 août 1796).

Le général en chef me charge de vous prévenir qu'hier, à huit heures du soir, la colonne du général Fiorella est arrivée sur Vérone, après avoir culbuté tous les petits postes que l'ennemi tenait depuis Castelnovo; que les ennemis qui étaient encore dans cette ville en avaient levé le pont-levis et empêchaient les Vénitiens de nous ouvrir; aussitôt quatre pièces d'artillerie légère nous servirent de passe-partout, et notre colonne s'empara des ponts et fit prisonnier tout ce qui restait dans la ville.

Le général en chef a reçu votre lettre de ce matin, et aussitôt il a fait partir un détachement d'infanterie et de cavalerie pour couper le convoi que vous avez empêché de passer à la Chiusa et qui a dû rétrograder. L'intention du général en chef est que vous harceliez l'ennemi dans sa retraite, que vous l'empêchiez de s'établir à la Corona et que vous le fassiez suivre dans tout son mouvement. Son intention est que vous fassiez reconnaître sur-le-champ une position entre Castiglione et Peschiera. Au surplus, vous recevrez des ordres ultérieurs.

Je vous préviens que le général Augereau a repris la position de

Rampon, à Vérone; que Fiorella, avec sa division, occupe Villafranca; que tout est en activité pour approvisionner Peschiera pour 1,000 hommes pendant un mois.

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Quartier général, Vérone, 21 thermidor an IV (8 août 1796)

Le général en chef de l'armée d'Italie vous demande, Monsieur le Gouverneur, d'avoir à faire proclamer dans la ville de Vérone, que tous ceux qui auraient connaissance de soldats ou officiers autrichiens dans cette ville aient à les déclarer dans la journée; il en sera de même pour tous ceux qui pourraient avoir des effets appartenant à l'armée ennemie. Ils devront faire leur déclaration à l'état-major général, chez le général en chef. Ceux qui seraient convaincus de contrevenir aux présentes dispositions seront traités conformément aux règlements militaires.

Le général en chef vous prie, Monsieur le Gouverneur, de vouloir bien lui faire part des mesures que vous aurez prises sur la demande qui vous est faite de sa part.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

858.

AU CITOYEN CARNOT.

Quartier général, Vérone, 22 thermidor an IV (9 août 1796). Un de mes frères, commissaire des guerres à Marseille, s'est rendu à Paris sans permission. Ce jeune homme joint à quelque esprit une très-mauvaise tète; il a eu toute sa vie la fureur de se mêler de politique. Dans un moment où il me paraît qu'un grand nombre de personnes désirent me faire du tort, et que l'on emploie toute l'intrigue pour accréditer des bruits aussi bètes que profondément méchants, je vous prie de vouloir bien me rendre le service essentiel de lui faire ordonner de se rendre sous vingt-quatre heures à une armée. Je désirerais que ce fût l'armée du Nord.

Je vous recommande celui qui est mon aide de camp, que je vous ai expédié la veille de la bataille de Lonato. Ce brave jeune homme méritera les égards que vous voudrez bien avoir pour lui.

La chaleur est ici excessive, ma santé un peu affaiblie. S'il est en France un seul homme pur et de bonne foi qui puisse suspecter mes intentions politiques et mettre du doute sur ma marche, je renonce à cet instant même au bonheur de servir ma patrie. Trois ou quatre

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