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tion de son île, aussitôt que, délivré des embarras et des occupations intérieures

fier Porto-Ferrajo et Porto-Longone, pour les mettre à l'abri des attaques des corsaires Turcs. En 1534, puis en 1544, Barberousse ravagea l'île, et emmena une partie des habitans en esclavage; mais en 1551, il assiégea vainement Porto-Ferrajo, Côme Ier., duc de Florence, que Charles-Quint avait mis en possession de l'île, ayant envoyé des troupes qui forcèrent le corsaire à se retirer. En 1554, les Turcs, commandés par Tragut-Rais, saccagè rent l'île et emmenèrent neuf cents per onnes. Tout subit leur joug, excepté Porto-Ferrajo. En 1556, les Turcs firent de nouvelles tentatives sur l'île, mais inutilement.

Ce fut Philippe III, roi d'Espagne, qui commença à faire construire Porto-Longone, jaloux de voir Porto-Ferrajoqui était resté à Côme Ior., duc de Florence, devenir plus fort chaque jour, depuis cette époque jusqu'à nos jours. Malgré des concessions particulières, Piombino et l'île d'Elbe ont dépendu du roi de Naples. Enfin, par l'article 4 du traité de paix conclu à Florence le 7 germinal an 9 (28 mars 1801), le roi de Naples, qui possédait la souveraineté

qui nécessitaient encore sa présence, il se serait lui-même et par ses yeux ren

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de l'île d'Elbe, en a fait cession à la France. Le sol de l'île d'Elbe est sec et aride; l'agriculture y est très-bornée, mais les vignes y sont belles, et le raisin d'une excellente qualité. Ses rochers renferment toutes sortes de métaux; l'on y trouve même quelques mines d'or et d'argent qui sont abandonnées. Ces mines sont situées au levant, au couchant et au midi. Le territoire de Porto-Ferrajo contient du cuivre, et l'on rencontre du fer, de l'étain et du plomb en divers cantons...

La mine de fer la plus abondante est dans le territoire de Rio, près de la côte maritime vers le levant ; elle a des racines très-profondes, et s'étend l'espace d'un mille environ dans les flancs d'une montagne. On l'exploitait dans les temps les plus reculés, et elle était dès lors célèbre. Cette mine présente un résultat fort intéressant pour le commerce; c'est qu'elle donne de soixante-quinze à quatre-vingt-cinq pour cent d'excellent fer égal à celui de Suède et de Sibérie.

Outre les mines, il y a aussi dans l'île des carrières de marbre, entr'autres une espèce de C

du un compte plus exact des besoins et des ressources du pays, ainsi que des

marbre granit, d'une couleur grisâtre, tirant sur le vert, et semé de petites taches noires et blanches. Les colonnes du portique de la rotonde à Rome, remarquables par leur grandeur et leur beauté, ont été tirées de ces carrières. Les Romains y occupaient continuellement un grand nombre d'ouvriers; on y fait travailler aujourd'hui des malfaiteurs envoyés de la Toscane et de plusieurs contrées voisines.

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On y trouve aussi des pierres d'aimant, et une grande quantité de calamite tant blanche que noire. La montagne d'où on la tire, située vers le levant, à près de deux lieues du cap Livière, porte le nom de Calamita. La calamite blanche sert de médicament; la noire a la propriété d'attirer le fer. Les marins l'emploient dans les boussoles. On y trouve aussi, comme en Sardaigne et en Corse, l'asbeste ou pierre d'amianthe, dont les filamens soyeux et incombus tibles se filent et forment des nappes, des serviettes que l'on blanchit en les jetant au feu.

L'île d'Elbe produit aussi des plantes rares et des simples médicinales qui ne croissent point ailleurs. On y recueille du grain, du vin, du

moyens d'amélioration qui étaient en sa puissance.

sel, un peu d'huile, du lin et des fruits de toute espèce, qui, à la vérité, n'y sont pas en grande abondance, mais qui suffisent aux besoins des habitans, et ont meilleur goût que ceux de la terre ferme.

Les cantons de Campo et de Campo-Levieti recueillent assez de blé pour la subsistance de leurs habitans. Dans les autres cantons, cette récolte est tout à fait insuffisante. Si l'agriculture laisse beaucoup à désirer dans cette île, il n'en est pas de même des vins ; le rouge surtout y est exquis, et elle fournit deux espèces de vin de dessert très estimés, le Vermont et l'Asatico. Le Vermont est un composé de vin blanc et d'herbes odorantes. Il est fort recherché, aussi bien que le vinaigre qu'on fait dans le pays.

Le seul territoire de Rio manque de toute espèce de productions; les habitans s'appliquent presque exclusivement à l'exploitation du fer, et négligent l'agriculture; d'où il arrive que pour peu que la stagnation du commerce arrête leurs travaux, ce pauvre canton se trouve exposé aux horreurs de la famine. L'arbre forestier manque partout. On ne trouve guère que des

Ce fut pour accomplir ces desseins bienfaisans que, le 18 mái, quatorze jours

arbustes et des buissons de gruzzoli, de romarins, de buis. Des terrains de plus d'une lieue d'étendue sont quelquefois entièrement couverts des arbrisseaux appelés agnus-castus, de genévriers, etc. Le figuier d'Inde s'y élève de douze à vingt pieds dans les terrains les plus pauvres et au sein des rochers. Cet arbre est toujours vert et subsiste pendant des siècles. Ses feuilles plaisent aux précieux insectes qui donnent la cochenille. On pourrait en profiter pour ouvrir à ces hommes une nouvelle branche de commerce. L'île n'est arrosée par aucune rivière, et ne manque cependant pas de sources d'une eau très-bonne. Ces sources ne tarissent jamais, même pendant l'été, et donnent naissance à des ruisseaux assez considérables pour faire tourner des moulins. On y trouve aussi des eaux

minérales.

Les races d'animaux domestiques nés dans le pays ont pour la plupart la plupart un pelage rougeâtre ou noir; leur chair a un goût exquis, et une fort bonne odeur qu'elle doit aux herbes aromatiques qui abondent dans l'île. Parmi les espèces sauvages, on trouve des sangliers,

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