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ehargé de différentes denrées du pays, ont été capturés, l'un, mercredi 5, et l'autre, jeudi 6 avril, par une goelette anglaise, entre Chassiron et la Baleine. L'équipage de ces deux embarcations a été renvoyé par les Anglais sur un chasse-marée plus petit que le leur, capturé quelques jours avant.

Pour extrait :

Le chef de la onzième division,
Signé le baron SALOMON.

N° III.

Paris, le 5 mai 1815.

Monsieur le Duc, le navire la Clémence, de Bayonne, en retour de la Martinique, avait été capturé le 9 du mois dernier, à l'entrée de la Gironde, par la frégate anglaise the Eridanus, qui le conduisit à Ply

mouth.

Ce navire est entré, le 25 du mois dernier à Bordeaux, et le capitaine a déclaré avoir obtenu des autorités de Plymouth sa iberté et la main-levée de son bâtiment. J'ai cru devoir communiquer cet avis à votre excellence.

Agréez, Monsieur le Due, etc.

Signé duc DECRÈS.

N' IV.

MINISTERE DE LA GUERRE.

Extrait du rapport journalier de la douzième division milituire, en

date du 15 avril.

Le navire français l'Amélie, de Nantes, venant de la Martinique, est entré le 13 avril eu rivière de Nantes; il a été visité à la mer par des vaisseaux et frégates anglaises qui lui ont appris les événemens survenus en France, et lui ont laissé continuer sa route.

Pour extrait :

Le chef de la onzième division
Le baron SALOMON.**

N° V.

Paris, le 5 mai 1815.

Monsieur le Duc, je viens d'être informé par le préfet maritime de Cherbourg qu'il a été débarqué en ce port onze marins français, mis à bord d'un bateau de pêche, en mer, par le cutter de S. M. B. the Surla. Il résulte de la déclaration de ces marins, qu'ils proviennent du corsaire américain the Guinn Ronnero, armé à Lorient; qu'ils en

avaient été détachés pour passer sur une prise anglaise, la lettre de marque la Diana, laquelle a été reprise par le brick anglais la Zénobie.

J'ai cru devoir, Monsieur le Duc, vous communiquer ces détails.
Agréez, etc.

Signé duc DECRÈS.

N° V I..

Extrait d'un rapport à M. le comte Lavalette, etc.
M. de Comte,

Parti de Paris par vos ordres, le 6 avril dernier, je suis arrivé le 8 à Douvres, lieu de ma destination. J'ai fait aussitôt savoir à l'office des postes britanniques que j'étais chargé, par mon administration, d'obtenir la continuation de l'échange réciproque des lettres et des feuilles publiques entre les deux offices généraux des postes britanniques et françaises. Courrier par courrier, il m'a été fait réponse de Londres qu'on ne pouvait en ce moment écouter ma proposition, et, le même jour, un agent du ministère de l'intérieur, chargé de la surveillance des étrangers, m'a fait connaître que ma mission n'ayant plus d'objet, je devais quitter Douvres.....

Paris, le 27 avril 1815.

Signé D***, inspecteur des postes.

N° VII.

(Deux annexes.)

Extrait des rapports parvenus au ministre de la murine.

Le 29 avril, la frégate de S. M. la Melpomène, se rendant à Naples, rencontra une frégate anglaise qui ne se dérangea point de sa route; mais le lendemain 30, comme la Melpomène se dirigeait entre les îles Ischias et Procida, elle apercnt, à cinq heures du matin, le vaisseau de ligne le Rivoly, capitaine Dexon, qui fit porter sur elle.

A cinq heures et demie, la Melpomène arbora le pavillon tricolore.

Ce ne fut qu'une demi-heure après que le Rivoly se trouvant à demiportée de la frégate, hissa pavillon anglais en tirant sur elle cinq coup de canon à boulet.

Six minutes après, les deux bâtimens étant à portée de mitraille, levaisseau envoya toute sa bordée, et la Melpomene y répondit par la

sienne.

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L'affaire se soutint, à portée de pistolet, environ trente-cinq minutes, après quoi, la Melpomène, ayant quatre pieds d'eau dans sa calle, inquante hommes tués ou blessés, fut obligée de se rendre. Elle a été conduite à Palerme.

L'officier qui a rapporté ces détails, dit que les Anglais se sont aussitôt

occupés de mettre cette frégate en état de reprendre la mer, et qu'ils s'abs tiennent d'y arborer aucun pavillon, jusqu'à ce qu'ils aient reçu sur cet événement les ordres du gouvernement britannique.

Le préfet maritime de Toulon, qui transmet ces détails, ajonte que le lendemain de l'engagement, le Rivoly rencontra le vaisseau le Tremendous, capitaine Campbell; que le capitaine du Rivoly se rendit à son bord, accompagné du capitaine Collet, et qu'une discussion très-vive s'engagea entre les deux capitaines anglais, le capitaine Campbell paraissant blâmer la conduite du capitaine du Rivoly.

Il annonce que le capitaine Collet et ses officiers habitent Palerme, sur eur parole de ne pas s'éloigner des limites qui leur sont fixées.

Le capitaine Collet a reçu à Palerme des témoignages de haute considé ration; l'équipage est caserné et consigné, mais bien traité.

(Jointe au N° VII.)

Copie d'une lettre du consul de France à Palerme, du 16 mai 1815.

Monseigneur,

C'est avec bien du chagrin que j'ai vu entrer ici la frégate francaise la Melpomene, maltraitée et conduite en ce port par les Auglais; ils feignent qu'il y a eu du mal entendu ; mais certainement ils ne la rendront pas même à la paix.

Ce fut le 30 avril, vers les sept heures du matin, qu'à la hanteur d'Ischia, entre la terre et cette île, la frégate fut poursuivie par le vaisseau le Rivoly, qui portait dessus à pleine voile; le capitaine Collet, qui commandait la Melpomene, m'a dit (et c'est ce que m'ont confiné les gens de l'équipage), qu'il avait pu éviter le vaisseau, mais que comptant sur la paix existante, il avait laissé arriver. Le vaisseau ayant tiré le canon de senonce, la fregate arbora le pavillon tricolore qu'elle assura: sur cela. le Rivoly tira de suite et successivement cinq coups à boulets, puis uue bordée. La frégate alors riposta par sa bordée, tirant à démåter, et c'était le seul expedient; mais après un combat de quatorze minutes, la frégate amena ; elle avait reçu plusieurs boulets sous l'eau, elle a eu sept hommes tués et vingt-huit blessés : le Rivoly a eu un homme tué et deux blessés; les Anglais soutiennent qu'aucun des leurs n'a été atteint. J'ai dit au capitaine Collet que, dans les circonstances politiques où se trouve la France, et même pour sa mission, il aurait, dû éviter cette rencontre, comme il le pouvait très-facilement; au reste, il s'est conduit bravement.

Arrivés à Palerme, le capitaine et les officiers ont d'abord été mis dans un bâtiment de transport, no. 594; l'équipage, au nombre de deux cent trente, a été mis à terre dans un ancien couvent de Jésuites, nommé le Noviciat, sous ane garde sicilienne, les blessés à l'hôpital de la marine, hors de la porte neuve.

J'ai été voir tous ces Français; chacun est très-bien au Noviciat. J'ai trouvé plusieurs nobles siciliens et des damcs siciliennes d'un rang

distingue, qui ont fait avec moi le tour des salles, témoignant beaucoup d'intérêt pour les Français. J'ai demandé à ceux-ci s'ils étaient bien nourris, s'ils avaient tout le nécessaire : ils m'ont répondu qu'à cet égard ils n'avaient pas à se plaindre. Quand à ceux de l'hôpital, ils ont presque tous plusieurs blessures, parce qu'ils ont essuyé la mitraille de rès-près, et deux ou trois sont en danger de mort.

Une Française, nommée madame de Joigny, et mademoiselle sa fille ont fait une quête pour les blessés, et elles ont porté plusieurs fois à l'hôpital de petites sommes pour leur soulagement.

Il se trouvait ici un petit navire, nommé le Neptune, de 80 tonneaux, capitaine Henry, rentré pour cause d'avaries j'ai pensé que c'était peut-être le seul moyen de communiquer, dans la circonstance, pour faire connaître à mon gouvernement cette première hostilité des Anglais. En conéquence, j'ai demandé verbalement à M. Acourt, ministre d'Angleterre, un sauf-conduit pour ce petit navire allant sur son lest, et n'ayant à bord qu'une passagère française. M. Acourt m'a dit qu'il en parlerait à l'amiral, et le lendemain S. E. m'a envoyé la réponse de cet officier supérieur, qui déclare qu'il ne souffrira pas que le pavillon blanc entre dans un port où flotte le pavillon tricolore; qu'il en serait de même pour la frégate ayaut pavillon tricolore. Peut-être qu'il ne se a pas indifférent à V. E. de voir ces deux billets. Je les joins ici.

J'ai demandé ensuite que l'on fit passer en France les blesses; c'était le désir du capitaine Collet; mais cela n'a pu se faire. M. Acourt m'ayant dit que cela devait regarder l'amiral supérieur qui est devant Gènes, réponse absolument négative.

Ce qu'il y a de remarquable ici, quant à la frégate la Melpomene, c'est qu'elle est dans cette rade sans pavillon anglais ni français, par conséquent dans un état de doute suivant les usages de la guerre. Les Anglais ont cherché ici à ménager l'opinion, et ne se prononcent point à cet égard.

Il est à remarquer que l'amiral Penrose a donné la chasse dernièrement à une frégate française sous pavillon tricolore, qui s'est réfugiée en Sardaigne. On croit que c'est la Néréide : l'amiral anglais a dissimulé cette affaire ici. Il est surprenant que des officiers agissent contre les ordres de leur cour; et s'ils s'y conforment, pourquoi ces ménagemens? Telles sont les réflexions que l'on fait ici sur la place.

J'ai l'honneur d'être avec respect,

Monseigneur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

Signé MARSSON.

(Jointe au No VII. )

La frégate de S. M. la Melpomene, commandée par M. Collet, capitaine de vaisseau, officier de la légion d'honneur, prise le 36 avril

1815, par le vaisseau anglais le Rivoly, commandé par le capitaine de vaisseau Dickson.

Procès-verbal.

Cejourd'hui trente avril mil huit cent quinze, nous trouvant, à quatre heures et demie du matin, entre l'île d'Ischia et les bouches du Procita, le vent N. O. joli frais, courant vent arrière sous toutes voiles, avons aperçu un navire sous le vent à nous, à environ une lieue, que nous avons reconnu quelque tems après pour être vaisseau de guerre. A cinq heures et demie, ce bâtiment vira de bord vent devant, et gouverna en dépendant sur nous. D'après sa manœuvre, nous avons cru convenable d'arborer nos couleurs nationales, auxquelles il ne répondit pas. A six heures, ce vaisseau se trouvant à demi-portée de canon par notre travers à stribord, hissa pavillon anglais en l'assurant de cinq coups de canon à boulet qu'il dirigeau sur nous. Le commandant ne pouvant plus révoquer en doute une déclaration de guerre, fit mettre chacun à son poste pour le combat, ce qui fut exécuté de suite. A six heures cinq minutes, le vaisseau s'étant approché à portée de mitraille, nous envoya sa volée; alors le commandant ordonna le feu. Les cris de vive l'Empereur! firent oublier la disproportion des forces, l'engagement fut très-vif; notre position était telle que nous ne pouvions venir sur babord sans être combattu par l'arrière et sur tribord sans nous rapprocher de l'ennemi. Il fallut donc recevoir son feu à portée de pistolet. En moins d'une demi-heure, la frégate fut mise hors de combat : une si grande différence dans les forces, des avaries majeures dans la mâture et le gréement, les basses vergues coupées, la mâture chancelante, plusieurs boulets à la flottaison occasionnant des voies d'eau considérables, et quatre pieds d'eau dans la cale, décidèrent le commandant à ne pas lutter davantage; les officiers furent consultés, et le pavillon fut amené après avoir été défendu honorablement.

La frégate la Melpomene, après trente-cinq minutes de combat, a eu cinquante hommes hors de combat, tant tués que blessés, le gréement du grand mât et celui du mât d'artimon entièrement coupés, les bas mâts percés de plusieurs boulets et chancelans, le corps de la frégate criblé de boulets, dont un du calibre de soixante-huit livres, qui a traversé la fonte à poudre d'arrière, en dessous de la flottaison, ce qui a occasionné la perte totale des poudres.

En foi de quoi, nous avons signé le présent procès-verbal pour servir ce que de raison sera.

Suivent les signatures.

Bord, le 30 avril 1815.

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Signé DURBEC, lieutenant de vaisseau
officier de manoeuvre; MARTIN GEOF-
FROY, agent comptable; FUGARON en-
seigne de vaisseau; BOURGOIN, idem ;
LECOMTE, lieutenant; FRÈRE, idem;
ROBICHON, Commandant la garnison;
le captaine de vaisseau, COLLET.

Pour copie.
Signé DECRES.

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