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Charles une preuve non équivoque des motifs qui l'ont déterminé à demander l'évacuation du Tyrol, déclare qu'à l'exception des forts de Kufstein, Scharnitz, Funstermuntz, il se bornera à avoir dans le Tyrol les sauvegardes ou gardes de police déterminées dans l'article V, pour assurer les communications. Il donnera en même temps, aux habitans dú Tyrol, toutes les facilités qui seront en son pouvoir, pour leurs subsistances, et l'armée française ne s'immiscera en rien dans le gouvernement de ce pays.

Art. XIV. La portion du territoire de l'empire et des états de sa majesté impériale dans le Tyrol est mise sous la sauvegarde de l'armée française, pour le maintien du respect des propriétés et des formes actuelles du gouvernement des peuples. Les habitans de ce pays ne seront point inquiétés pour raison de services rendus à l'armée impériale, ni pour opinions politiques, ni pour avoir pris une part active à la guerre.

Art. XV. Au moyen des dispositions ci-dessus, il y aura entre l'armée gallo-batave, en Allemagne, celle du Rhin et l'armée de sa majesté impériale et de ses alliés sans l'empire germanique, un armistice et suspension d'armes qui ne pourra être moindre de trente jours. A l'expiration de ce délai, les hostilités ne pourront recommencer qu'après quinze jours d'avertissement, comptés de l'heure où la signification

de rupture sera parvenue, et l'armistice sera prolongé indéfiniment jusqu'à cet avis de rupture.

Art. XVI. Aucun corps ni détachement, tant de l'armée du Rhin que de celle de sa majesté impériale en Allemagne, ne pourront être envoyés aux armées respectives en Italie, tant qu'il n'y aura pas d'armistice entre les armées française et impériale dans ce pays. L'inexécution de cet article sera regardée comme une rupture immédiate de l'armistice.

Art. XVII. Le général en chef de l'armée du Rhin fera parvenir le plus promptement possible la présente convention aux généraux en chef de l'armée gallo-batave, des Grisons et de l'armée d'Italie, avec la plus pressante invitation, particulièrement au général en chef de l'armée d'Italie, de conclure de son côté une suspension d'armes.

Il sera donné en même temps toutes facilités pour le passage des officiers et courriers que son altesse royale l'archiduc Charles croira devoir envoyer, soit dans les places à évacuer, ou dans le Tyrol, et en général dans le pays compris dans la ligne de démar cation durant l'armistice.

A Steyer, le 4 nivose an Ix (25 dénbre 1800).

Signé, V. F. LAHORIE.

Le Comte DE GRÜNE.

WAIROTHER DE VETAL.

Convention d'armistice de Trévise, entre le général Brune et le général Bellegarde.

LES généraux en chef des armées française et impériale et royale, en Italie, voulant arrêter l'effusion du sang, au moment où les deux gouvernemens s'occupent de conclure la paix, ont nommé et muni de leurs pleins pouvoirs les citoyens Marmont, général de division et conseiller d'état, et Sébastiani, chef de brigade de dragons; et M. le comte de Hohenzollern, lieutenant-général, et le baron de Zach, général – major, pour traiter d'un armistice qui a été arrêté aux conditions suivantes :

Art. Ier. Il y aura armistice entre les armées de la République française et celles de sa majesté l'empereur et roi, en Italie, jusqu'au 4 pluviose ( 24 janvier), époque de l'expiration de celui des armées d'Allemagne.

Les hostilités ne pourront cependant recommencer que quinze jours après l'avertissement des généraux en chef respectifs en Italie.

Art. II. Dans cet armistice, seront compris tous les corps faisant partie des armées françaises d'Italie et des Grisons, et ceux des armées impériales et du Tyrol.

Art. III. Les armées françaises se mettront en route après demain 28 nivose (18 janvier) pour

occuper leur nouvelle ligne; cette ligne suivra la rive gauche de la Livenza, depuis la mer jusqu'à sa source, près de Solunigo; de là, elle montera sur la haute crète des montagnes qui séparent la Piave de la Zelina, passe les monts Maür, Crompitz, Randthal, Spitz, descend de là dans la vallée de Luckang, près Aigge, remonte la montagne pour redescendre dans Drauthal, à Mitterland sur la Drave, jusqu'à Lintz, où elle rencontre la ligne de démarcation fixée par la convention d'Allemagne.

Art. IV. L'armée impériale et royale prendra pour ligne de démarcation la rive droite du Tagliamento, depuis la mer jusqu'à sa source, près du mont Maür; cette ligne montera sur ce point, et suivra de là celle désignée dans l'article précédent, qui se trouvera commune aux deux armées.

Art. V. Le pays compris entre les deux lignes de démarcation est déclaré neutre ; on ne pourra pas y mettre de troupes en cantonnement; il n'y sera placé que des postes où piquets, pour garder les avenues;

les

postes ne pourront pas être éloignés des rivières de plus d'un mille.

Art. VI. On tirera une ligne qui divisera le pays neutre en deux parties, pour y prendre des vivres ; cette ligne sera marquée par le ruisseau Zelina jusqu'à Barca, passera par Villalta, Porto-Gruaro, et suivra la Limone jusqu'à la mer.

Art. VII. On remettra à l'armée française les places de Peschiera et Sermione, les châteaux de Vérone et Legnago, la ville et la citadelle de Ferrare, la ville et le fort d'Ancóne, aux conditions suivantes :

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1o. Les garnisons sortiront librement avec les honneurs de la guerre ; elles emporteront leurs armes équipages et propriétés, pour rejoindre l'armée impériale.

2o. Toutes les pièces d'artillerie de fonte impériale, avec leurs munitions, comme toutes autres propriétés impériales qui ne seront pas désignées ci-après, sortiront librement; et on donnera, pour exécuter cette évacuation, six semaines à l'armée autrichienne.

3o. Toutes les pièces d'artillerie d'une fonte autre que celle impériale, seront remises en propriété à l'armée française, avec leurs munitions.

Quant aux transports, l'armée française se charge de fournir les bateaux, pour évacuer les effets des forteresses et places de Vérone, Legnago et Ferrare, jusqu'à la mer ; ces bateaux seront rendus fidèlement.

L'armée française fournira les moyens nécessaires pour faire rentrer à Vérone les effets des forteresses et places de Sermione et Peschiera, qui seront embarqués sur l'Adige.

La partie de la flottille existant actuellement sur le lac de Garda, et qui a été prise aux Français lors de

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