DE M. ROUSSEAU, Sur Ver-Vert, la Chartreuse & autres Poëfies. A M. De Lafferé, Confeiller au Parlement. 'AI lû le Poëme que vous m'avez envoyé ; J'A je vous avouërai fans flaterie, Monfieur, que je n'ai jamais vû production qui m'ait autant furpris que celle-là. Sans fortir d'un ftile familier que l'Auteur a choifi, il y étale tout ce que la Poëlie a de plus éclatant, & tout ce qu'une connoiffance confommée du monde pourroit fournir à un homme qui y auroit paffé toute fa vie ; il n'étoit point fait pour le rôle qu'il a quitté, & je fuis ravi de voir fes talens affranchis de l'esclavage d'une profeffion qui lui convenoit auffi peu. Je ne fçaurois trop vous remercier, Monfieur, de la peine que vous avez pris de me copier vous-: même une Piéce fi excellente : quelque longue qu'elle foit, je l'ai trouvée trop courte, quoique je l'aye lûe deux fois; il me tarde déja de la pouvoir joindre à celle que vous me promettez de la même main. Je ne sçai fi tous mes Confreres modernes & moi, ne ferions pas mieux de renoncer au métier, que de le continuer, après l'aparition |