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LETTRES DE DEUX AMIS

SUR LE PÉCHÉ ET LE RÉDEMPTEUR,

PAR A. THOLUCK.
LUCK.

traduit de l'alLEMAND SUR LA CINQUIÈME ÉDITION,

PUBLIÉ PAR LA société pour LA TRADUCTION D'OUVRAGES CHRÉTIENS ALLEMANDS.

NEUCHATEL,

CHEZ JEAN-PIERRE MICHAUD, LIBRAIRE,

1840.

NEUCHATEL, IMPRIMERIE DE CH. ATTINGER.

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L'ouvrage de Tholuck dont nous publions la traduction, n'est point un traité complet du péché et de la rédemption. Il a été écrit d'inspiration en quelques semaines; ce sont de simples lettres que des jeunes gens échangent dans le moment décisif de leur vie, à l'époque de leur conversion; elle ont une longueur démesurée, sans être pour cela des dissertations, car elles n'épuisent point les sujets qu'elles traitent, et elles les exposent avec une chaleur de sentimens et un apparent désordre, qui ne se trouve que dans les épanchemens de l'amitié. Mais ces lettres écrites si rapidement, sont le résumé, plein de profondeur et de vie, des méditations et des expériences religieuses d'un homme supérieur, qui a consacré son existence entière au Sauveur, et qui parle de toutes les questions les plus relevées de la foi avec la facilité et le feu que donnent une con

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viction réelle et la connaissance appro

fondie d'un sujet.

Tholuck écrivit cet ouvrage en opposition au Théobald de de Wette. Le professeur de Wette, bien connu en Allemagne par sa traduction de la Bible et par ses travaux de critique sacrée, avait publié, en 1822, un roman religieux sous le titre de Theobald oder die Weihe des Zweiflers. Il y raconte la vie d'un jeune homme, que ses parens ont dès son enfance destiné au ministère évangélique, et qui est assailli de doutes sur la divinité du christianisme; il recherche la vérité auprès des diverses écoles philosophiques de l'Allemagne; il renonce à la carrière pastorale, dans laquelle il ne peut marcher sans hypocrisie, et accepte une place administrative; cependant il poursuit avec constance sa recherche de la vérité, il fait la connaissance d'un professeur qui lui présente le christianisme sous un jour tout nouveau, et qui le réconcilie avec cette religion, et après divers événemens trop longs à raconter, il s'établit comme pasteur dans une cure

de campagne avec son épouse, jeune fille catholique qu'il a gagnée à l'église réformée. La consécration (die Weihe) dont parle le titre, indique le retour de Théobald à la foi chrétienne (telle qu'il la conçoit), et remplace donc le terme biblique de conversion; comme celui de sceptique ou douteur (Zweifler) est mis à la place de pécheur. Considéré du point de vue littéraire et scientifique, cet ouvrage est peut-être l'un des plus remarquables de son époque. On le lit avec tout l'intérêt qu'excitent d'ordinaire les romans, et il traite d'une manière originale et ingénieuse les questions les plus importantes de la vie, et les sujets qui occupaient alors l'Allemagne : religion et philosophie, écoles de théologie, catholicisme et protestantisme, politique, beautés de la nature, beautés de l'art, poësie, théâtre, architecture.

L'auteur d'un tel livre est un écrivain habile, un homme de beaucoup de talens et de connaissances variées, un penseur indépendant; son âme est pleine de poësie et susceptible d'enthousiasme;

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