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s'est suspendu. Comme il étoit plus haut que le barreau, il a opéré sa strangulation en se laissant glisser de tout le poids de son corps sur la ficelle et en s'agitant sans bruit.

-Le nommé Fabre, dit Laville, chef, depuis plus de dixhuit ans, d'un atelier de fausse monnoie, qui infestoit le département du Tarn et les départemens voisins, et qui avoit su se soustraire si long-temps aux poursuites les plus actives, a été condamné, le 23 mai, par la cour prevôtale d'Alby, à la peine de mort, qu'il a subie le 24. Il a fait, avant de mourir, des aveux importans, et a manifesté, en allant au sup→ plice, les plus grands témoignages de repentir.

S. A. R. le margrave Frédéric de Bade, l'un des fils de l'électeur Charles-Frédéric, et oncle du grand-duc actuel, est mort, le 28 mai, d'une attaque d'apoplexie.

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La Gazette de Madrid rapporte que, le 17 mai, le roi s'est rendu incognito, vers les neuf heures du matin, à la maison des Enfans-Trouvés de cette capitale, où on étoit loin de s'attendre à cette visite. Ni les enfans, ni les maîtres, ne connoissoient d'abord l'auguste personne qui se présentoit à eux; mais S. M. s'étant assise dans le fauteuil du recteur, et celui-ci ayant prononcé le nom du roi, le respect et l'admiration se sont emparés de tous les esprits. S. M. a daigné adresser la parole à plusieurs de ces jeunes élèves de la charité publique, les a interrogés sur différens points de la doctrine chrétienne. Après s'être fait rendre compte de toutes les méthodes d'instruction, réciter la leçon du jour, et avoir observé les progrès de l'école de dessin, et toutes les classes d'études, S. M. a voulu reconnoître la qualité des alimens et la manière dont ils étoient préparés, l'état de l'infirmerie, etc.; elle a ensuite donné des éloges au recteur et à tous les employés. Le juge protecteur de l'établissement et la junte, qui est chargée de le diriger, ont cru devoir célébrer cette heureuse journée, et il a été chanté un Te Deum et le Salve.

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Les journaux anglois annoncent une révolte qui auroit éclaté dans le Brésil. On y dit que le 7 mars la mière explosion a eu lieu dans la province de Fernambouc, et que depuis elle s'est étendue aux six provinces adjacentes. Le projet paroît, dit-on, avoir été médité avec beaucoup d'adresse; car les faiseurs de révolution sont aujourd'hui trèshabiles et très-expérimentés. Ceux du Brésil ont déjà convoqué un congrès; et ils sont si expéditifs, que la constitu tion projetée est déjà promulguée. En attendant, ils ont éta

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bli un gouvernement provisoire. Un des prétextes de la révo lution est le peu de liberté laissée au commerce; mais la cause véritable est la contagion des maximes de liberté et d'indépendance. Les détails reçus depuis sont plus rassurans. Des lettres, venues de Londres et de Lisbonne, disent que bellion ne s'est manifestée que dans la seule ville de Fernambouc; et ce qui est encore plus satisfaisant, elle ne paroît pas tenir à un plan général, à une grande combinaison révolutionnaire. Née du désespoir de quelques individus, favorisée par l'indiscipline d'une foible garnison et par l'enthousiasme de quelques petits démagogues, cette émeute sera probablement étouffée par le plus petit corps d'armée dont la cour de Rio-Janeiro pourra disposer; peut-être même le gouverneur de la province la plus voisine aura-t-il assez de forces pour punir une poignée d'insurgés, désapprouvés par la masse du peuple.

Ainsi, plus d'espérance de rallumer dans le Brésil le grand incendie révolutionnaire, qui, déjà éteint dans la plus belle partie de l'Amérique espagnole, ue continue plus qu'aux extrémités les moins peuplées et les plus dépourvues de troupes.

STRASBOURG. La cour prevotale de cette ville, présidée par M. de Kentzinger, a jugé, le 29 mai, et condamné à la peine de mort le fameux Nicolas Seckler, ce chef de bandes qui fut si long-temps redoutable à la tranquillité du département du Bas-Rhin. Cet homme a été convaincu de plusieurs vols à main armée sur les grandes routes, plusieurs assassinals et brigandages. Il a dû être exécuté le lendemain sur la place d'armes.

Le nominé Vogt, né à Breitenbach, dans la vallée de Willers, a été condamné, par la mên cour, aux galères à perpétuité et à la marque, comme convaincu d'avoir commis différens vols sur les grands chenins.

Louis Hoh et sa femme, de Triembach, accusés d'avoir donné asile à Vogt et à Seckler, ont été acquittés.

BRUXELLES. L'empereur d'Autriche et le roi des Pays-Bas viennent de rendre une déclaration pour le libre retour des ilitaires des Pays-Bas, natifs de l'empire d'Autriche, et réciproquement des militaires autrichiens natifs du royaunte des Pays-Bas.

On croit que le nombre de nos compatriotes qui sont encore au service d'Autriche, comme sous-officiers ou soldats, s'élève au-delà de 3000.

Mercredi 11 juin 1817.)

(N°. 296.)

Vie de M. Alain de Solminihac, évêque de Cahors et abbé régulier de Chancelade; par le P. Chastenet (1).

Le 17. siècle, une des époques les plus glorieuses pour le clergé de France, vit cette église illustrée par un grand nombre de prélats et de prêtres animés de l'esprit de Dieu, et appliqués aux fonctions les plus ́pénibles de leur ministère. C'est alors que brillerent par leur piété, leur zèle et leur service, le cardinal de la Rochefoucauld, réformateur de la congrégation des chanoines réguliers de Sainte-Geneviève; le car dinal de Bérulle, fondateur de l'Oratoire; le cardinal Ic Camus, évêque de Grenoble; MM. Gault, évêque de Marseille; de Solmmihac, évêque de Cahors; de Barillon, évêque de Luçon; d'Authier de Sisgan, évêque de Bethleem; sans compter d'autres prélats plus célèbres encore qui fleurirent particulièrement la fin du meine siècle. Dans le second ordre connoît les vertus et les oeuvres de saint Vincent de Paul, de M. Olier, de M. Bourdoise, de César de Bus, de Claude Bernard, du P. Eudes, du P. Fourier, de MM. de Renti, Vachet, Joly, etc. et autres fondateurs de congrégations pieuses et d'établissemens de charité. La vie de presque tous a été publiée séparé ment, et offre une lecture aussi utile que consolante..

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(1) Gros vol. in-12; prix, 3 fr. 25 c.vet 4 fr. 75 c. franc de port. A Saint-Brieuc, chez Prud'homme; à Paris, chez Blaise; et au bureau du Journal.

Tome XII. L'Ami de la Religion et du Rot. I

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Parmi ces hommes, qui ont travaillé avec plus d'éclat et de succès, dans le 17°. siècle, à la sanctification des autres en même temps qu'à la leur, il faut compter Alain de Solminihac, évêque de Cahors. Il naquit le 25 novembre 1593, d'une ancienne famille du Périgord, et parut d'abord destiné an monde. Mais un oncle, qui étoit abbé de Chancelade, s'étant démis de ce bénéfice en sa faveur, Alain, qui n'avoit pas montré jusqu'ici cette vocation, se proposa néanmoins sur-le-champ de la suivre avec fidélité. Il prit l'habit de chanoine régulier, fit exactement son noviciat, et partagea son temps entre l'étude et la prière. Lorsqu'il eut prononcé ses vœux, il se sentit tont changé, et forma le projet, non pas seulement de travailler avec ardeur à son salut, mais encore de réformer son abbaye, qui étoit tombée dans un état déplorable pour le spirituel et le temporel. I crut qu'il y parviendroit plus sûrement s'il se rendoit plus habile dans les connoissances de son état. Il vint donc à Paris, quoique déjà âgé de 25 ans, et y suivit des cours de philosophie et de théologie. Il étudia cette dernière science sous Gamaches et Duval, les plus. célèbres docteurs de leur temps, et se mit, porir lė spirituel, sous la direction d'un pieux Jésuite. Ayant reçu la bénédiction abbatiale, le 6 janvier 1623, il s'occupa sérieusement de la réforme de son abbaye, et assisté d'un seul de ses religieux, les autres s'étant retirés, il reçut quelques novices, et introduisit dans la maison, la régularité, l'assistance aux offices, et toutes les pratiques de l'état religieux. Il fit pour luimême le vœu de rechercher la plus grande gloire de Dieu en toutes choses, et s'en acquitta constamment. Son abbaye, auparavant déserte, se trouva peuplée

de chanoines réguliers, qu'il dirigeoit avec autant d'habileté que de douceur, les formant à la piété, leur enseignant la théologie, et les touchant à la fois par ses exemples et par ses discours.

La réputation de sa vertu s'étant étendue, il fut chargé de faire la visite des couvens des Filles du Calvaire, puis celle de différens monastères de plusieurs ordres, et montra partout son zèle pour les observances religieuses. Il introduisit la réforme de Chancelade dans plusieurs maisons qui se donnèrent à lui. Le Roi, instruit de son mérite, le nomma en 1656, à l'évêché de Lavaur. Le père de Solminihac, effrayé d'un tel fardeau, refusa d'abord, et mit tout en usage pour éviter l'épiscopat. Mais ses sollicitations n'inspirèrent à Louis XIII que plus d'estime pour lui; et l'évêché de Cahors étant venu à vaquer, le Roi l'y nomma, au lieu de celui de Lavaur. Le père de Solminihac se disposa à son sacre par la prière, la retraite et l'étude des devoirs de son nouvel état. H fut sacré, à Paris, le 27 septembre 1637. Mais il fut convenu qu'il garderoit son abhaye, afin d'y maintenir par son autorité le bien qu'il avoit commencé. Il prit saint Charles-Borromée pour modèle. Assidu à la prière, austère dans ses mœurs, livré aux pratiques de la pénitence, jeûnant tous les jours, il donnoit l'exemple des vertus d'un évêque. Sa maison étoit réglée avec soin. Il tenoit des synodes. Il établit un séminaire, et le confia aux prêtres de la mission, appelés Lazaristes. Il visitoit assiduement son diocèse, et y donna ou fit donner de fréquentes missions par ses chanoines réguliers. Il tenoit et faisoit tenir des conférences entre les curés sur des matières de leur état, et mettoit la plus grande attention dans le choix

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