Images de page
PDF
ePub

nation sicilienne Rome, qui a été rebâtie, après vingt ans depuis l'époque de sa dévastation. Mr. Belli, archevêque de Nazianze, primicier de cette église, l'a bénie solennelleinent. Après avoir célébré la messe, le même prélat y a fait la bénédiction d'un cloche, et a adressé aux assistans un discours éloquent, analogue à la cérémonie.

1

Le 3 mai, dona Lavinie, de la famille des princes Gabrielli, est passée de cette vie à une meilleure. Née le 27 juillet 1779, elle reçut, en 1801, de S. S. Pie VII l'habit d'Oblate de Sainte-Françoise Romaine, dans la vénérable maison de la Tour des Miroirs. Ses rares vertus et ses manières douces l'avoient rendue respectable et chère à toutes les dames ses consœurs, à qui sa mémoire sera toujours précieuse.

PARIS. Le temps, qui avoit été orageux dans la soirée du samedi, pouvoit faire craindre que les processions de la FêteDieu n'eussent pas lieu le dimanche; mais le ciel s'est montré propice aux vœux des fidèles, et les processions ont paru dans tout leur éclat.

A neuf heures, LL. AA. RR. MADAME, duchesse d'Angoulême, MONSIEUR et Mr. le duc d'Angoulême, se sont rendus des Tuileries à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, leur paroisse. La Princesse étoit accompagnée et suivie de ses dames et de ses premiers officiers. Les Princes avoient à leur suite tous Jes officiers de leur maison. LL. AA. RR, ont entendu la messe dans les places qui leur étoient réservées au sanctuaire, et la procession est sortie de l'église à onze heures et demie. Un fort détachement de gardes nationaux, précédé de la musìque, ouvroit la marche. On voyoit ensuite un grand nombre de jeunes gens de l'un et de l'autre sexe, qui avoient pour bannière l'image de la sainte Vierge. Tandis qu'un cordon de la garde nationale et un cordon de la garde royale formoient la haie depuis l'église jusqu'au vestibule des Tuileries, une ligne de ces mêmes troupes marchoit avec le cortége. La grande livrée du Roi, celle de MONSIEUR et celle de Mr. le duc d'Angoulême, portoient des flambeaux ornés des écussons de France. Devant le dais, on remarquoit quarante cent-suisses armés de hallebardes et vêtus à la Henri IV. Leur costume produisoit un très-bel effet. Des gardes du corps Roi environnoient le dais. Ms, le duc d'Angoulême suivoit immédiatement le Saint-Sacrement. MONSIEUR étoit précédé

de M. l'évêque d'Amyclée, son premier aumônier. MADAME marchoit après les Princes. Les musiciens attachés aux differens corps, exécutoient des morceaux analogues à la cérémonie sacrée. Le chemin étoit jonché de fleurs et de verdure; de jeunes filles, vêtues de blanc, jetoient des feurs au SaintSacrement.

A midi un quart, lorsque la procession est arrivée aux Tuileries, le Roi étoit à la chapelle. Pendant la station, il a été chanté un motet et le Domine salvum fac Regem à grand chour. Après la station, le Roi a entendu la messe en musique; en revenant dans ses appartemens, S. M. s'est montrée au balcon de la galerie vitrée; elle y est restée dix minutes au moins, tant elle sembloit se complaire dans la satisfaction du peuple, qui faisoit éclater les plus vifs transports. s'est

LL. AA. RR. ont continué à suivre la procession, qui rendue, par le pavillon de Flore et le quai, au reposoir du Louvre, le plus magnifique de la capitale. Huit colonnes su perbes, d'ordre dorique, supportoient le fronton et le cintre du reposoir. Le fronton étoit orné du grand écusson de France. Deux colonnes latérales, d'ordre corinthien, supportoient le chiffre de S. M. Les ornemens de l'autel étoient aussi riches que bien disposés; on remarquoit une grande croix, huit grands candelabres en vermeil, d'un fini parfait. Tout corres pondoit à cette magnificence.

Après la station du Louvre, LL. AA. RR. sont rentrées à l'église, où elles ont reçu la bénédiction.

Il étoit deux heures lorsque la cérémonie a été terminée, et que LL. AA. RR. ont été de retour aux Tuileries.

LL. AA. RR. Ms. et Mme, la duchesse de Berry, accompagnées de toute leur maison, se sont rendues à neuf heures à l'église de l'Assomption. LL. AA. RR. ont entendu la messe et ont suivi la procession. Le cortège étoit composé de troupes de ligne et de gardes nationaux.

Le clergé de la Métropole est plus nombreux que dans les autres églises, et c'est un grand avantage pour les cérémonies religieuses; elles ont plus de dignité et prennent un caractère plus imposant aux yeux du peuple. La procession de NotreDame avoit attiré un grand concours de fidèles, et la vaste basilique pouvoit à peine les contenir.

La procession de Saint-Sulpice, si célèbre autrefois, peut encore aujourd'hui être placée au premier rang pour l'ordre et

la piété qui y règnent. Elle doit cet avantage au séminaire, dont les élèves exécutent les cérémonies avec beaucoup d'ensemble, en même temps que leur recueillement montre qu'ils ne cherchent point à s'attirer les regards, ni les louanges des hommes, mais à procurer la gloire de Dieu. M. de Bernis, ancien archevêque d'Albi, et M. de Clermont-Tonnerre, ancien évêque de Châlons-sur-Marne et pair de France, précédoient le dais; après, marchoient immédiatement plusieurs pairs de France et premiers magistrats marguilliers de la paroisse, suivis d'une foule de pieux fidèles.

S. A. S. Mine, le duchesse douairière d'Orléans a été à la procession de Saint-Thomas-d'Aquin. Cette Princesse avoit fait construire un reposoir dans la cour.

Douze personnes de la maison de S. A. S. Mr. le duc d'Orléans ont assisté à celle de Saint-Roch.

Un très-beau reposoir s'élevoit au milieu du marché SaintHonoré; il offroit l'aspect d'un jardin, grâce aux arbustes dont la piété l'avoit orné dès le matin. Les rues Saint-Honoré et adjacentes étoient tapissées, et comme rien ne s'allie mieux aux sentimens de la religion que l'amour pour les Bourbons, quelques emblêmes et inscriptions disoient: Vive le Roi à jamais!

Le faubourg du Temple qui, chaque dimanche, semble être le rendez-vous des jeux bruyans, paroissoit aujourd'hui consacré à la prière et au recueillement. La procession de Saint-Laurent a été une des plus brillantes; plus de six cents jeunes vierges vêtues de blanc, la tête couverte d'un voile, précédoient le clergé et le dais, porté par les personnages les plus marquans de la paroisse, laissant voir, au milieu d'une double haie de gardes nationaux, le Saint-Sacrement.

La procession de Sainte-Elisabeth n'offroit pas un spectacle moins imposant. Cette église, située presque en face de la prison du Roi-Martyr, sembloit se recommander plus particulièrement à la ferveur des fideles. Le Temple consacré aujourd'hui à la prière, après l'avoir été si long-temps aux larmes et à la douleur, étoit décoré de riches tapisseries des Gobelins, placées sur les colonnes de la façade, par les soins de la pieuse Princesse dont ce palais est devenu la modeste

retraite.

A Ruel, près Paris, la procession étoit précédée et suivie de la garde nationale et d'un régiment de gardes-suisses. Si

l'on admiroit la belle tenue de la première, on étoit affecté d'un sentiment non moins vif en voyant le profond recueillement des Suisses, même de ceux qui ne sont pas catholiques, mais qui, dans cette circonstance, donnoient au Ro une preuve bien certaine de leur dévouement inviolable à sa personne et à son auguste famille, par leur respect pour leur culte.

--

Il

y a cinquante ans, lors du débordement des mauvais livres qu'enfantoit, avec une déplorable fécondité, un parti acharné contre le christianisme, on les faisoit circuler en public et en secret, on les donnoit à bas prix, on les répandoit dans toutes les classes. Il y en avoit pour les salons et pour les cuisines, pour les antichambres et pour les chaumieres. On en jetoit dans les pensions et jusque dans les maisons religieuses, afin de corrompre l'innocence et de tenter même la piété, et nous avons oui dire à des supérieurs de communautés qu'on avoit mis en usage cet affreux moyen pour détourner de sa vocation une jeunesse élevée dans l'ignorance du mal, et pour dégoûter de leur état des religieux, des religieuses vouées à la prière et à la retraite. Le prosélytisme philosophique n'a rien perdu, à ce qu'il paroît, de sa vivacité; et l'on dit qu'il renouvelle aujourd'hui ses tentatives pour s'insinuer jusque dans les asiles de la piété. Nous apprenons qu'on a eu l'impudence d'adresser le Prospectus des nouvelles éditions de Voltaire à des vierges chrétiennes. On nous a cité entr'autres une maison de dames de la Visitation qui avoit reçu ce scandaleux envoi. Cette odieuse tentative n'a pas produit sur elles l'effet qu'on en attendoit. Elle a révolté ces saintes filles tout occupées de leur salut, et ne leur a donné que plus de mépris pour un monde dont elles ne demandent qu'à être oubliées. Ainsi, ce manége philosophique tournera à la honte de ses auteurs. N'est-ce pas en effet une lâcheté et une barbarie à la fois de vouloir ôter å de bonnes religieuses une foi qui les soutient et qui les console, et de chercher à troubler la paix de ces asiles pieux où l'on vit dans une heureuse ignorance des outrages d'une incrédulité audacieuse? Est-ce ainsi que l'on récompense ces saintes filles des prières qu'elles adressent au ciel pour nous. des exemples de vertu qu'elles donnent, des bonnes œuvres auxquelles elles se consacrent, et particulièrement de l'éḍucation chrétienne dent leur sont redevables des jeunes per

sonnes de toutes les classes? S'imagine-t-on qu'elles feroient plus de bien en secouant le joug de la religion? et croit-on par exemple que ce soit un bon moyen d'avoir des Sœurs de la Charité toutes dévouées au service des pauvres, que de leur faire sucer le venin de l'impiété, et de les nourrir de la lecture des livres philosophiques de Voltaire ou des romans de Jean-Jacques?

[ocr errors]

On a vu dans le n°. 295, à l'article d'Arau, une ordonnance du canton d'Argovie contre des assemblées hors des églises. Ces réunions, et les prédications qui y ont lieu, ne sont autres que celles de M. de Krudener, qui a été renvoyée déjà de plusieurs endroits d'Allemagne et de Suisse. Ainsi c'est à elle qu'il faut appliquer ce qui est dit dans cet article du fanatisme religieux que les journaux de la Suisse reprochent à cette dame. On sait qu'elle est protestante, et ce qu'on avoit dit de sa conversion est sans fondement. Ainsi la religion catholique est totalement étrangère à l'espèce de mysticité que Mme. de Krudener paroit vouloir introduire parmi ceux de sa communion.

ZURICH. Les gouvernemens des cantons de Berne et de Soleure s'étoient adressés, au commencement de l'hiver dernier, à S. S. pour l'engager à conserver l'évêché de Bâle. Le canton de Soleure a manifesté en même temps le désir que la ville de Soleure devînt chef-lieu de cet évêché; le canton de Berne a désiré, au contraire, que le siége restât fixé dans le canton de Berne, dont l'ancien territoire fait aujourd'hui partie. Le saint Père a répondu aux deux cantons, sous la date du 3 mai, en les renvoyant auprès du nonce apostolique accrédité en Suisse, auquel il avoit donné les pleins pouvoirs nécessaires pour la régularisation de cette affaire. Dans la réponse au gouvernement (protestant) de Berne, le Pape dit : « Qu'il éprouve du plaisir à faire quelque chose qui puisse être agréable à ce gouvernement, et de lui donner des preuves de sa bienveillance ». Dans la réponse au gouvernement (catholique) de Soleure, S. S. dit: « Nous vous exhortons à rester calmnes et posés, et à être assurés que toutes nos décisions ne sont calculées que sur l'amélioration du bien être de l'Eglise ».

On assure dans le public que $. S. s'est décidée à laisser le siége de l'évêché à Porentrui, comme autrefois.

« PrécédentContinuer »