Images de page
PDF
ePub

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Un arrêté de M. le préfet de police, en date du g juin, fixe ainsi qu'il suit, pour Paris, le prix du pain:

Pain de 12 livres, 3 fr.; de huit livres, 2 fr.; de 6 livres 1 fr. 50 c, de 4 livres, 1 fr.; de 2 livres, 50 c.; de 1 livre 25 c.; de demi-livre, 15 c.

Tout le pain sera de la même farine; les boulangers ne pourront refuser de le peser.

La France connoît toutes les difficultés du temps et les embarras que l'Europe éprouve pour les subsistances; mais elle ne sait pas assez jusqu'où s'étend la sollicitude de son Ro qui, à la fois monarque et père, sait allier la force à la bonté, et faire respecter les lois, dans l'intérêt de ceux qui, en les méconnoissant, en seroient les premières victimes. Tandis que la liste civile est devenue le trésor du pauvre, une sévérité nécessaire entretient à l'intérieur la libre circulation des grains, qui seule pent faciliter les approvisionnemens dans les lieux exposés à la disette.

La sage prévoyance du Roi, en ordonnant des achats à Pétranger, qui ont adouci les maux des contrées les plus malheureuses, a donné aussi à l'administration de Paris les movens de pourvoir aux besoins de ses habitans, et désormais les boulangers recevront des magasins de la réserve tout ce qui doit servir à la consommation de la capitale..s

Par ce moyen, les départemens voisins seront moins épuisés, puisque la concurrence d'un aussi grand consommateur sera écartée, les grains pourront refluer vers des lieux moins pourvus, et il est probable qu'une baisse progressive précé dera celle que doivent amener prochainement les belles moissons qui couvrent la France.

C'est ainsi qu'on sentira le bienfait des grandes mesures prescrites par S. M. Déjà le terme des souffrances s'approche. Les campagnes présentent, dans tous les départemens, l'aspect le plus favorable, et les François s'applaudissent d'avoir, par leur courage, leurs sacrifices et leur résignation, dignement répondu aux vœux, à l'appel et à l'exemple de leur Rot.

- Un traité a été conclu, sous l'approbation du Roi, entre le trésor et la Banque de France. Au moyen de délégation, faite par le trésor, de certaines portions des revenus de l'Etat, la Banque se charge, à partir de la jouissance du 22 mars prochain, au plus tard, du service des rentes dans toute l'étendue du royaume. Les rentiers de l'Etat verront dans cette mesure une nouvelle preuve de la sollicitude du gouvernement et de sa volonté invariable de servir avec la plus grande régularité ces paiemens, qui sont la première charge et la plus sacrée du trésor.

M. Pajot de Loysne, membre de la chambre des députés pour le département de la Marne, est nommé préfet de la Mayenne, en remplacement de M. André d'Arbelles.

La ville de Limoges vient de voter une imposition extraordinaire de 30,000 fr. pour venir au secours des pauvres, et procurer du travail aux ouvriers qui n'en ont pas.

TOULOUSE. Le 19 mai, la grêle a ravagé plusieurs communes de ce département. M. le préfet s'est empressé de rendre compte de ce malheureux événement aux ministres du Roi, et les a suppliés de mettre sous les yeux de S. M. le tableau de ce désastre, et d'invoquer, en faveur des communes qui en ont été les victimes, son inépuisable bienfaisance. Le Ro a sur-le-champ accordé une somme de 25,000 fr. que MM. les receveurs et le payeur-général du département ont ordre de tenir à la disposition du préfet

S. A. R. MADAME, duchesse d'Angoulême, sur l'exposé que lui à fait M. Noury, adjoint à la mairie d'Orléans, du besoin des pauvres de cette ville, a eu la bonté de lui faire passer une somme d'argent pour être employée aux travaux de charité.

[ocr errors]

- On mande de Nanci que les Dames de la Charité de cette ville viennent de recevoir 1000 fr. que S. A. R. MONSIEUR leur envoie pour secourir les pauvres.

La ville de Tours vient de voter extraordinairement une somme de 58,500 fr. pour travaux de charité, et pour venir au secours des indigens, et leur distribuer des soupes économiques.

On mande de la même ville, le 9 juin : « Le prix du pain a dimi

qué, samedi dernier, de 40 centimes par douze livres, et tout fait es pérer qu'il continuera de diminuer jusqu'à l'heureuse et prochaine époque de l'abondante récolte qui se prépare.

AMIENS. La bienfaisance royale et la charité des particuliers atténuent, d'une manière sensible, dans le département de la Somme, les tristes effets de la cherté et de la rareté des subsistances.

Le Roi a accordé au département,

1o. 130,000 fr. en trois reprises, pour subvenir aux ateliers de charité, à des réductions de charges publiques et à des secours en nature; 2o. Deux mille quintaux métriques de bled pour l'approvisionnement du département;

30. 3000 fr. pour la fondation, à Amiens, d'une école d'enseignement mutuel, destinée principalement à donner l'instruction élémentaires aux pauvres qui en sont privés.

S. A. R. MONSIEUR, a fait remettre à notre digne préfet, sur le produit de ses bois, une somme de 10,000 fr. pour donner du travail ou des secours aux pauvres.

S. A. R. MADAME, duchesse d'Angoulême, informée que quelques incendiés de la commune d'Oisemont étoient dans le besoin, vient de leur faire passer une somme d'argent.

Des ateliers de charité sont ouverts dans presque toutes les communes, pour l'entretien des routes, rues et chemins, et assurent du travail aux indigens valides.

Les pauvres non valides reçoivent des secours en nature de la munificence communale, ou de la charité particulière. Ces secours, organisés d'une manière fixe, empêchent la circulation des mendians, et préviennent les désordres qui en şeroient la suite,

Les communes pauvres sont secourues au moyen d'arrangemens particuliers par celles qui sont plus aisées.

[ocr errors]

Une ordonnance royale, du 9 juin, dissout la garde natio nale de Sens, pour n'avoir pas secondé, comme elle le devoit, les efforts de l'autorité administrative et des commandans militaires, afin de réprimer les désordres publics qui ont agité cette ville dans la journée du 30 mai dernier. Une enquête aura lieu pour connoître ceux des gardes nationaux qui, ayant été requis, ont refusé le service; ils seront désarmés et exclus, ainsi que les habitans qui ont contribué aux troubles, du nouveau bataillon de la garde nationale qui va être réor

ganise. Le choix des officiers de ce bataillon sera soumis à l'approba

tion du Roi.

La cour prevôtale du départemen: de l'Yonne, dans sa séance du de ce mois, a jugé huit individus accusés d'être les fauteurs de la sédition de Sens.

9.

Quatre ont été acquittés,

Un a été condamné à dix ans de travaux forcés.

Trois ont été condamnés à la peine capitale. Leur exécution a en lieu le même jour, à midi, sur la place publique, au moment même de la tenue du marché.

Un neuvième prévenu, traduit devant la cour, a essayé de se suicider. Sa blessure est grave, mais nou pas mortelle. Son jugement a été renvoyé à une autre séance.

LONDRES. Les nouvelles du Brésil continuent à être défavorables aux insurgés. Quatre-vingts fugitifs sont arrivés de Fernam bouc à Maranhao, dans les premiers jours d'avril. Le bruit avoit couru qu'il y avoit eu une insurrection à Scara, mais on y ajoutoit peu de foi.

Des lettres de Fernambouc, datées du 29 mars, disent que Ja nouvelle constitution, annoncée par les rebelles, n'avoit pas encore paru, et qu'en attendant il régnoit une grande consternation parmi les habitans, et que leur mécontentement s'accroissoit chaque jour. Les rebelles enroloient autant de recrues qu'ils pouvoient en trouver; mais quoique la solde des troupes qui avoient pris part à l'insurrection, cut été triplée, elles désertoient en grand nombre. La province de Paraiba s'étoit, disoit-on, déclarée pour les insurgens, ainsi que celle de Rio-Grande; mais comme il n'en étoit arrivé aucune personne, on avoit ou d'en douter, La ville et le district d'Alagoas étoient restés fidéles ★ lear souverain, malgré les tentatives du moine-émissaire de Fernama bouc.

LISBONNE. On vient de découvrir une conspiration dans cette ville. On se connoît pas encore les véritables intentions des conspirateurs; mais il est certain que leur premier acte auroit été l'assassinat des membres de la régence actuelle. Ils avoient offert la couronne de Portugal au jeune duc de Cadaval, le plus proche parent du roi actuel, par sa mère: it refusé l'offre. On y devoit joindre le massacre de tous les Anglois. Le général Beresford a fait arrêter la plupart des chefs. On ne doute pas qu'il n'ait existé des relations entre ces traîtres et les insurgés de Fernam bouc.

STUTTGARD. Le roi de Wurtemberg ayant été informé officiellement, par une adresse de la diéte, que la majorité de cette assemblée avoit rejeté le projet de constitution de S. M. malgré les modifications qui y avoient été ajoutées, à adressé, le 6 juin, un rescrit très-remarquable à la diète, par lequel il fait connoître à cette assemblée qu'elle est dissoute; que par conséquent ses membres aient à se séparer sure-champ pour retourner dans leurs foyers.

[ocr errors]

(Mercredi 18 juin 1817.)

(No. 298.)

Jugemens divers sur les Mémoires pour servir à l'Histoire ecclésiastique pendant le 18. siècle (1).

[ocr errors]

Cet ouvrage, publié depuis plus d'un an, paroît avoir obtenu les suffrages de ceux auxquels il étoit particuculièrement destiné. Des ecclésiastiques instruits, et même des séculiers attachés à la religion, se sont montrés satisfaits des principes de l'auteur, et ont trouvé dans ses Mémoires de l'intérêt, de la variété, de la modération, et une juste appréciation des personnes et des choses. Ses recherches, sa manière de présenter les faits, le soin qu'il a de faire sortir de l'histoire les leçons qui la rendent utile; son application à scruter les causes des événemens, à en indiquer les rapports et les conséquences, à tout ramener à la religion, et à offrir sucressivement et ses traverses et ses consolations, et ses alarmes et ses espérances; tout cela sans doute a disposé favorablement les lecteurs sages et éclairés. Il n'y a point de livre parfait, et les Mémoires ne sauroient assurément prétendre à cet avantage. Mais l'esprit dans lequel ils sont rédigés, les intentions non équivoques de l'auteur, l'attachement qu'il témoigne pour la religion et l'Eglise, son désir d'être utile, ont apparemment désarmé la critique. Elle ne s'est point, que je sache, exercé sur l'ouvrage depuis la publication des deux derniers volumes, et l'ancien magistrat qui avoit donné une première lettre contre les Mémoires, et qui avoit annoncé d'autres attaques, que son ton et son zèle faisoient juger devoir être très-vives, M. S. dis-je, a

de

(1) 4 très-gros volumes in -8°. prix, brochés, 30 fr. et 39 fr. frano port. A Paris, au bureau du Journal.

Tome XII. L'Ami de la Religion et du Roi,

L

« PrécédentContinuer »