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attachement à la religion de leurs ancêtres; et que, par Vos soins et cenx de vos collègues, les évêques du royaume, que, nous félicitons dans le Seigneur, à cause de leur application à conserver la foi, dont ils sont les dépositaires, vous répondrez tous à l'opinion avantageuse que nous avons conçue de

vous.

Il est nécessaire que vous nous transmettiez, le plutôt possible, la Bible que Jacob Waich a publiée, en polonois, avec un commentaire, ainsi qu'une copie d'une édition qui vient de paroître, sans ces remarques tirées des saints Peres de l'Eglise, ou autres catholiques, et votre opinion là-dessus, afin qu'après les avoir comparées ensemble l'une et l'autre, nous puissions nous assurer, après un mûr examen, où se trouve le mensonge et l'erreur, et que nous puissions prononcer un jugement sur cette affaire pour le bien de la foi.

Poursuivez, vénérable frère, la carrière dans laquelle vous êtes entré, c'est-à-dire, combattez pour le Seigneur, pour la défense de la saine doctrine; avertissez le peuple, confié à vos soins, de ne pas tomber dans les piéges qu'on lui a dressés pour sa ruine éternelle. Voilà ce que l'Eglise demande de vous et des autres évêques que ce rescrit concerne pareillement et nous attendons avec anxiété que vous nous soulagerez enfin du chagrin que nous ressentons de voir l'ennemi semer l'ivraie dans le champ du père de famille. Nous ne cessons d'invoquer les grâces du ciel sur vous-même et sur les autres évêques vos collegues, pour le bien du troupeau du Seigneur, et nous vous donnons aux uns et aux autres notre bénédiction apostolique.

Donné à Rome, à Sainte-Marie-Majeure, le 29 juin de l'an 1816, de notre pontificat le 17.,

PIUS PP. VII.

Cette réclamation a dû d'autant moins surprendre, que le souverain Pontife n'est pas le seul à s'élever contre les sociétés bibliques. En Angleterre même, où elles ont pris naissance, et où elles sont le plus répandues, des prélats et des théologiens anglicans les ont signalées comme dangereuses dans des mandemens, des sermons et des traités publiés à différentes époques. Parmi ces écrits, nous ne citerons que celui qui a pour titre:

Vues sur la tendance des sociétés bibliques relativement à l'Eglise établie, et au christianisme en général, par M. O'Callaghan. Cet auteur pense, avec raison, que les trois quarts des hommes ont besoin qu'on leur explique la Bible; qu'une simple lecture du texte, sans instruc tions, ne fera pas d'effet sur eux, et que leurs yeux resteront fermés à la lumière si on ne les met pas sur la voie. La Bible, dit-il, est peut-être de tous les livres le plus difficile à entendre. Son ancienneté, sa concision, ses figures, la différence des temps et des mœurs, peuvent la rendre obscure pour le commun du peuple. Croit-on que des paysans, des ouvriers comprennent aisément des images, des métaphores, des ellipses qui tiennent au génie du langage oriental? La composition des sociétés bibliques paroît encore à M. O'Callaghan un motif d'en craindre les résultats. On y voit un mélange, de gens totalement différens d'intérêt, de croyance et de mœurs, des sociniens avec des évêques, des déistes avec des ecclésiastiques, des protestans et des Grecs, des enthousiastes et des indifférens. Que peut-il résulter d'une telle association, et est-ce bien l'avantage de la religion que se propose une société formée d'un tel alLage? M. O'Callaghan développe ces raisons, et son écrit, que nous avons sous les yeux, nous paroît renfermer des objections très-plausibles contre les sociétés bibliques.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Un accident arrivé au saint Père, dans ses appartemens, avoit fait craindre pour les suites; mais les nouvelles que l'on reçoit tous les jours de Castel-Gandolfo ont dissipé les inquiétudes, et S. S. paroît dans l'état de santé le plus rassurant.

Des lettres de Pologne annoncent que le P. Brzozowski, général des Jésuites, a eu une seconde attaque d'apoplexie. Le P. Castagniza, de la même compagnie,

est mort, à Mexico, le 24 novembre 1816. Il y étoit né en 1744, et avoit résidé à Bologne pendant trente ans,

-Les dons continuent, à Rome, en faveur des pauvres, et les personnes aisées envoient des sommes considérables à la caisse des secours publics."

PARIS. La translation des restes de Louis VII, dit le Jeune, mort en 1180, qui avoit été enterré dans l'abbaye de Barbeaux, a eu lieu le 1er juillet, Ce prince avoit fondé cette abbaye, et son tombeau y resta jusqu'à la révolution. Alors, on démolit les lieux réguliers, et on profana l'église. Un ancien religieux de cette abbaye, D. le Jeune, entreprit de sauver les restes du bisaïeul de saint Louis. Il pénétra dans l'église, trouva le tombeau ouvert, et en tira une partie d'ossemens, qu'il présuma être ceux du Roi, et qui étoient encore enveloppés d'un linceul de soie. Il les renferma dans une boîte, et les déposa dans l'église de Chartrettes, d'où il les transféra chez lui pendant le feu de la persécution. Lorsque la maison de Barbeaux devint un des établissemens destinés à l'éducation des orphelines de la Légion d'honneur, M. le Jeune proposa d'y replacer avec honneur les restes de Louis VII, et cette translation eut en effet lien le 26 octobre 1813. Mais cette maison étant de nouveau abandonnée et sur le point d'être vendue, S. M. a décidé que les ossemens du Prince seroient réunis à ceux des autres Rois, à Saint-Denis. En conséquence, le 30 juin dernier, M. l'abbé Desparbès de Lussan, aumônier du Roi, et M. de Saint-Félix, premier aide des cérémonies, se sont rendus à l'abbaye de Barbeaux où se trouvoient le préfet et le général, commandant le département, avec des détachemens de trou pes. Après avoir reconnu ce qui reste des dépouilles de Louis VII, on les a déposées dans un cercueil de plomb, et portées avec pompe à l'église de Fontaine-le-Port, qui est la paroisse du lieu. Le clergé et les fidèles des environs s'y étoient rendus, et on y avoit érigé un caLafalque sur lequel le cercneil fut placé. La niesse so

lennelle fut célébrée par M. le Jeune, à qui on doit la conservation des restes du Prince. Le même, après l'absoute, qui fut faite par M. l'abbé d'Esparbès, prononça un petit discours, dans lequel il se félicita d'avoir sauvé de la profanation les cendres du fondateur de son abbaye, et d'avoir conservé chez lui ce dépôt honorable et précieux, qu'il avoit regardé en quelque sorte comme une sauve-garde dans les temps les plus orageux de la révolution. M. l'abbé d'Esparbès annonça qu'il étoit chargé de remettre 500 fr. pour les pauvres de la de la paroisse. Le cercueil resta déposé dans l'église jusqu'au lendemain. Un prêtre veilla toute la nuit, et une garde fut placée en dehors et en dedans de l'église. Le 1er juillet, à trois heures et demie du matin, le cortége se mit en route pour Saint-Denis, escorté par un détachement de hussards. On y arriva vers neuf heures. Les gardes du corps transportèrent le cercueil dans l'église, qui étoit tendue de noir. M. l'abbé Desparbès fit la remise du corps à M. l'abbé de Grandchamp, doyen du chapitre de Saint-Denis, qui célébra la messe. Le cercueil fut ensuite descendu dans les caveaux. M. le curé de Chartrettes a assisté à toute la cérémonie.

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La Gazette de France, en répétant notre article sur la conclusion des affaires ecclésiastiques, a cru y trouver quelque inexactitude. Nous avions dit qu'il avoit élé écrit à tous les évêques et aux chapitres des siéges vacans, pour leur demander leur acquiescement aux nouveaux arrangemens. Les lettres n'ont pas précisément cet objet, assure la Gazette, mais seulement de demander l'adhésion des évêques à une nouvelle circonscription de métropoles et de diocèses. N'y auroit-il pas quelque petite chicane dans une observation si minutieuse, et n'étoit-il pas assez clair que les arrangemens dont nous voulions parler étoient les nouvelles circonscriptions mêmes des diocèses? Nous croyons que personne ne s'y sera mépris. Au surplus, un autre journal annonce que la convention nouvelle a été signée par

le Pape, le 11 juin, et ratifiée, le 28, par S. M. On s'attend à une augmentation de diocèses, telle à peu près que nous l'avons indiquée dans nos articles antérieurs à ce sujet.

VERSAILLES. Cette ville vient d'être favorisée de la visite d'un missionnaire qui y a produit une grande sensation. M. Lenfantin y arriva, les premiers jours de juin, pour y prêcher, pendant l'octave du Saint-Sacrement, dans l'église de Saint-Symphorien de Montreuil. A peine la nouvelle en fut-elle répandue, qu'on accourut de tous les quartiers de la ville pour l'entendre. M. l'évêque, une partie de son chapitre, les premiers magistrats, des gardes du corps et des grenadiers royaux s'empressoient à ses sermons, et au bout de l'octave, l'église pouvoit à peine contenir un auditoire, qui s'augmentoit chaque jour. M. l'évêque témoigna au missionnaire le désir de l'entendre dans la cathédrale, et M. Lenfantin y fit en. effet une seconde huitaine. Ses auditeurs y furent encore plus nombreux. Habitans et militaires, tous étoient également avides de ses instructions, Aussi ce fut pour ces derniers qu'il parla principalement. It suivoit une tout autre méthode que la plupart des prédicateurs du dernier siècle. Eux n'osoient presque parler du dogme, el se bornoient à la morale. M. Lenfantin s'attachoit, au contraire, à faire revivre la foi dans les cœurs; c'est le moyen, disoit-il, de ressusciter les bonnes mœurs. Jamais on n'a moins vu de morale que depuis que l'on veut tout réduire à la morale. C'est l'esprit de religion qui est le fondement, le garant et l'appui de la morale. M. Lenfantin combattoit donc l'incrédulité, tantôt par des raisonnemens, tantôt par des faits, et il réfutoit les philosophes avec autant de solidité que de clarté. Enfin, il a donné une troisième retraite, dans l'église NotreDame, pour satisfaire l'empressement des habitans de fous les quartiers. Il y a encore été suivi par la foule, et a confirmé les uns dans la foi, et ébranlé les autres dans leur apathie. Il passoit de la chaire au confession

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