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fices se célèbrent comme dans les grandes paroisses de France, un petit séminaire où l'on élève quelques jeunes. Indiens, et trois maisons de religieuses malabares. Dans l'une, environ soixante filles cloîtrées font des voeux pour un an, et suivent une règle qui est à peu près celle de sainte Thérèse. Dans les deux autres, qui sont moins nombreuses, les religieuses ne sont point cloîtrées et ne font point de voeux. Pour apprécier l'utilité de ces communautés, il suffit de savoir que, suivant l'usage! du pays, les veuves ne peuvent se remarier. Eufin, il y, a dans les environs de la ville trois succursales, où ой l'on va dire la messe les dimanches et fêtes. Il est bon. de remarquer que les missionnaires françois ne sout chargés, à Pondichery, que du soin des naturels du pays, et non des colons françois; ceux-ci étoient confiés autrefois à des Capucins françois, et le sont aujour d'hui à des Capucins italiens.

Vers 1794, M. Champenois, évêque de Dolèche, alors supérieur de la mission de Pondichery, avoit établi dans cette ville, sur les instances des colons françois, un collége pour l'éducation des enfans d'origine européenne. Ce collége, régi par un des missionnaires, fut une de leurs res-sources dans un temps où ils avoient perdu leurs biens, Mais depuis plusieurs années leur petit nombre les a forcés d'abandonner cet établissement. Maintenant que la colonie est rendue à la France, les nouveaux administra- teurs que le Roi y a envoyés ont ordre de rétablir le collége, et ils désirent le confier aux missionnaires. Mais ceux-ci pourront-ils accepter cette charge, si Dieu ne leur envoie des coopérateurs?

Karikal, aussi à la côte, et à trente lienes environ de Pondichery, est le second district de la mission. Il y avoit autrefois deux prêtres en cet endroit; il n'y en a plus qu'un, qui est chargé, et des colons françois, et des naturels du pays. sont dans s huit autres, als l'intérieur des terres. Chaque district est administré par un missionnaire qui en visite successivement les diffé

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rentes parties, et qui peut à peine faire cette visite une fois par an, à raison de la grande étendue du pays de ressort. If seroit donc à désirer que l'on multipliât. les districts; mais il faudroit pour cela plus de missionnaires, puisque ceux qui restent ne suffisent plus pour les bespins les plus urgens. M. Hebert, évêque d'Halycarnasse, et supérieur actuel de la mission de Pondichery, annonce, dans une lettre du 12 septembre 1816, qu'il est obligé de commencer à abandonner quelques

missions.

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Que vont devenir les chrétiens ainsi abandonnés ? Eviteront-ils de retomber dans l'idolatrie, ou ne seront-ils pas séduits par les protestans qui rôdent autour d'eux? Dieu daigne venir à leur secours! Cette mission. n'est pas, comme celles de la Chine et du Tonquin où la religion est souvent persécutée, et où les missionnaires.. sont obligés de se cacher, et de n'exercer leur ministère qu'avec de grandes précautions. Dans l'Inde, au contraire, ils sout tolérés, et même honorés et favorisés, jusque dans les pays soumis aux Anglois, qui ont beau coup d'égards pour eux. Leur vie ne laisse pas d'être dare et pénible, à cause de l'excessive chaleur,, de la fatigue des voyages, et de la qualité de la nourriture, qui, dans les terres, ne consiste souvent qu'en riz et en légumes. Mais le pays, quoique chaud, est sain. Beaucoup d'Européens y vivent long-temps, et plusieurs Jésuites n'y sont morts qu'à plus de quatre-vingt ans. Il y en a encore deux qui passent cet âge, Les missionnaires ne sont point obligés de faire leurs voyages à pied, ni même de faire de longues journées à cheval. On leur recommande un soin raisonnables de leur santé. La lan- ! gue malabare est moins difficile que la plupart de celles de l'Orient, et un prêtre, agé même de quarante-cinq ans, peut encore facilement l'apprendre et la parler assez bien pour se rendre utile.

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Quoique dans l'Inde, et surtout dans les districts voir sins de la côte, on voie moins qu'en Chiue des infidèles

embrasser le christianisme, cependant le ministère n'y est pas sans consolation. Un zélé missionnaire, qui travaille dans ce pays depuis vingt-six ans, écrit à ce sujet: «Nous avons nos peines. Eh! qui n'a pas les siennes? Mais nous avons aussi nos consolations. N'en est-ce pas.. une de voir le paganisme décrédité, réduit au silence dans la dispute, et forcé de rendre hommage à la religion? D'ailleurs le nombre de nos chrétiens augmente toujours un peu. Nous en avons maintenant plus de 40,000. Nous entretenons dans la religion bien des fidèles qui, sans ce secours, seroient totalement abandonnés. Les Indiens sont, quoi qu'on dise, tout aussi propres à la piété que les autres hommes. Ils vont droit à Dieu. Beaucoup de douceur, de patience, de charité, une aimable simplicité : voilà ce qu'on trouve souvent chez ces bons chrétiens. Un grand nombre d'eux se maintiennent dans l'attachement à la religion, malgré l'éloignement où ils sont des églises et des missionnaires, et malgré leur mélange avec les païens. La corruption des mœurs est grande en ces contrées, et cependant nous voyons nos chrétiens se distinguer par la régularité de lear conduite».

Peut-on lire ces détails sans s'écrier avec le Fils de Dieu lui-même : Rogate Dominum messis ut mittat ope rarios in messem suam?

NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.

PARIS. Au moment où nous livrions à l'impression l'article sur la mission de Nevers, nous reçûmes sur ce sujet deux nouvelles lettres que nous regretfons de n'avoir pas eues plutôt. Ces trois relations fondues ensemble eussent offert une idée plus complète encore des. heureux résultats de cette mission. Il est remarquable que les trois lettres insistent également sur l'esprit de

sagesse et de modération qui a dirigé la conduite des missionnaires, et sur le bonheur qu'ils ont eu de con-, tribuer à entretenir le calme, à Nevers, à une époque où la cherté des grains donnoit lieu ailleurs à des mouvemens fâcheux. Telle est la puissance de la religion dans les coeurs bien disposés. Nous avons reçu également sur la mission deux pièces de vers. L'une, plus longue, paroît être de M. le Gorgen, vaguemestre des cuirassiers du Dauphin; du moins son nom se trouve au bas de la dédicace. L'auteur versifie avec une grande facilité; ses vers et ses notes annoncent un chrétien qui connoît et qui aime sa religion, et il nous permettra de le féliciter encore plus de cette disposition que de ses talens. L'autre pièce de vers est en forme de cantate ou d'ode, et contient huit strophes, dont chacune est imitée d'un passage des Psaumes ou des Prophètes. L'auteur paroît avoir du feu. Son objet est de célébrer la conversion de l'impie sur la terre des sépulcrés. Nous croyons que cette pièce n'est pas imprimée.

Nous nous inscrivîmes en faux dans notre no. 302, contre un article date de Rome, et inséré dans un journal, où l'on prétendoit citer des passages d'une lettre du: Pape à M. de Beaumont, ancien évêque de Plaisance. Nous assurâmes que ces passages étoient de la façon du journaliste, et nous avions raison. Mais nous aurions dû nous borner là, et ne pas avancer que le Pape n'avoit point écrit à M. de Beaumont. On nous a communiqué la lettre que le saint Père lui a adressée. Elle est courte, et ne renferme rien de ce que le journaliste avoit voulu y voir... Le souverain Pontife marque seulement à M. de Beaumont, qu'il a reçu, et qu'il accepte la démission que celui-ci a donnée de lui-mêine.

TOULOUSE. MM. les membres du chapitre métropolitain de Toulouse ont reçu, le 29 juin dernier, par estafette, un paquet contenant un rescrit de sa Sainteté,

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accompagné de la lettre suivante de S. Exc. Ms. le duc de Richelieu

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Lettre de S. Exc. Mr. le duc de Richelieu, à MM. les membres du chapitre métropolitain de Toulouse.

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« Messieurs, je vous adresse la lettre que sa Sainteté m'a fait parvenir pour vous être remise. Cette lettre vous invite à donner votre assentiment à la nouvelle cir conscription qui sera faite du diocèse et de la métropole de Toulouse. Afin de pourvoir aux besoins des fidèles,, et de rendre à l'église de France une partie de son ancienne splendeur, il étoit indispensable d'augmenter le nombre des siéges épiscopaux, et d'en rétablir plusieurs

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tiengine remonte au berceau de la religion chré-,

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en ce royaume. Le Roi, secondant les yeux de ses sujets et des évêques, a proposé l'ancienne circons cription des métropoles, et le rétablissement d'un certain nombre d'anciens siéges. Ce rétablissement nécessite un changement dans la circonscription de plusieurs diocèses et de quelques métropoles: et pour que les formes canoniques soient observées, le Pape vous demande votre adhésion en ce qui touche le siége de Toulouse. Les sentimens que vous avez manifestés pour le bien de la religion et de l'église gallicane, he' permettent pas de douter que vous ferez une réponse conforme au vou de sa Sainteté et de sa Majesté très-chrétienne. Comme le terme de la négociation des affaires ecclésiastiques tient à l'assentiment qui vous est demandé, le Ror attend de vous la plus prompte réponse. Je vous prie de me l'adresser par estafette. Le gouvernement en paiera les frais. Agréez, Messieurs, l'assurance de ma considération très-distinguée »."

Paris, le 26 juin 1817.

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44.4.1

Signé, RICHELIEU.

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