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tales orientur, res per se intricata abibit in nihilum, ac si vel maximè concilium celebretur, magno molimine nihil egerimus, redibitque res ad jurgia, neque ullo fructu ullâve spe per tot conciliorum veluti conculcata cadavera gradiemur ad iliud triste concilium parem profectò cum aliis sortem habiturum; neque ulla jam via constabiliendæ pacis, infractâ et collapsà per speciem concilii, conciliorum omnium ipsiusque adeo Ecclesiæ auctoritate ac majestate prostratâ. Stet ergo pacis ecclesiastica tractatio, habens fundamentum hoc: nihil esse ab Ecclesiâ catholicâ postulandum, quod concessum pacem ipsam conturbaret »..

Le tome XXVI est encore rempli par des pièces relatives à la même négociation. Il y a un assez grand nombre de lettres de Bossuet, de Leibnitz, de Pélisson, de Mme. de Brinon, qui étoient intervenus dans cette négociation. Les loures de Bossuet surtout méritent d'être lues avec attention; elles sont marquées au coin de cette raison supérieure que ce grand homme savoit mettre dans ses moindres productions.

11 y a même des choses qui sont applicables à d'autres temps, et que l'on pourroit adresser à ces hommes téméraires qui, de nos jours, remuent toutes les borpes, et remettent en probléme toutes les questions. Tel est cet extrait d'une lettre à Leibnitz, du 28 août 1692:

«Voilà, Monsieur, ce que j'ai pu faire pour entrer dans les desseins d'union : mais je ne puis vous dissimuler qu'un des plus grands obstacles que j'y vois, est dans l'idée qui paroit dans plusieurs protestans, sous le beau prétexte de la simplicité de la doctrine chrétienne, d'en vouloir retrancher tous les mystères, qu'ils nomment subtils, abstraits et métaphysiques, et réduire la religion à des vérités populaires. Vous voyez où nous mènont ces idées, et j'ai deux choses à y opposer du côté

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du fond: la première, que l'Evangile est visiblement rempli de ces hauteurs, et que la simplicité de la duetrine chrétienne ne consiste pas à les rejeter ou à les affoiblir; mais seulement à se renfermer précisément dans ce qui en est révélé, sans vouloir aller plus avant, et aussi sans demeurer en arrière : la seconde, que la véritable simplicité de la doctrine chrétienne consiste principalement et essentiellement à toujours se déterminer, en ce qui regarde la foi, par ce fait certain: Hier on croyoit ainsi; donc encore aujourd'hui il faut croire de même.

» Si l'on parcourt toutes les questions qui se sont élevées dans l'Eglise, on verra qu'on les y a toujours décidées par cet endroit-là; non qu'on ne soit quelquefois entré dans la discussión, pour une plus pleine déclaration de la vérité, et uue plus entière conviction de l'erreur mais enfin on trouvera toujours que la raison essentielle de la décision a été : On croyoit ainsi quand vous êtes venus; donc à présent vous croirez de même, ou vous demeurerez séparés de la tige de la société chrétienne. C'est ce qui réduit les décisions à la chose du monde lá plus simple, c'est-à-dire, au fait constant et notoire de l'innovation, par rapport à l'état où l'on avoit trouvé les choses en innovant».

Le tome XXVII commence la suite des écrits sur Je quiétisme. A la tête se trouve l'ordonnance sur les états d'oraison, et l'instruction où Bossuet expose les erreurs des faux mystiques sur cette matière. Elle est divisée en cinq traités, dont le premier seulement paroît ici. Quoique cet ouvrage soit dirigé contre les erreurs de ce temps-là, cependant il y a beaucoup de choses qui seroient encore utiles aux personnes qui veulent marcher dans les voies de la piété; et l'auteur y fait connoître la tradition de l'Eglise et la véritable doctrine de saint François de Sales, et d'au

tres auteurs modernes sur les divers états d'oraison, Quelques personnes trouvent que cette édition s'é tend beaucoup, et que les volumes se multiplient au delà de ce qu'elles avoient compté. Mais voudroient elles qu'on ne leur donnât qu'une partie des OEuvres de Bossuet, et sauroient-elles gré à l'éditeur d'y faire des retranchemens et des suppressions qu'elles regret teroient ensuite elles-mêmes?

crédit sont les éditions mun soit dans quel dis

C'est Bossiret tout

entier que l'on désiroit, et le mérite de cette collection consiste à reproduire tout ce qui est sorti de la plume de ce grand homme. Ce n'est qu'ainsi que cette entreprise sera digne de lui, honorable pour l'Eglise gallicane, et avouée de tous les amis de la benne littérature.

Nouvelles ecclÉSIASTIQUES.

ROME. S. S. ne se ressent plus de la chute qu'elle avoit faite dans son appartement, et qu'on attribue à une foiblesse. Elle est sortie, le 25 juin, pour la première fois, et s'est promenée dans les environs de Castel-Gandolpho.

Le 21 juin, le cardinal Morozzó a baptisé, dans l'église des XII Apôtres, un rabin, sa femme et leurs deux enfans. Le rabin se nommoit Jacob Barocas, deLivourne,

Le prince Louis de Kaunitz de Rittberg, chambellan et conseiller intime de l'empereur d'Autriche, est arrivé en cette ville, où il doit résider, comme ambas. sadeur, près le saint Siége.

M. Scribani, prévôt de la cathédrale de Plaisance, et nommé au siége épiscopal de la même ville, vient d'arriver à Rome.

L'église de Notre-Dame, dite de la Santé, et de

Saint-Antoine de Padoue, qui, pendant les derniers troubles de Rome, avoit été convertie en des usages profanes, a été récemment rendue à l'exercice du culte divin, après avoir été réparée par les soins des missionnaires apostoliques de l'ordre des Mineurs conventuels, auxquels elle appartenoit. Plusieurs cardinaux et prélats ont assisté à la cérémonie.

- Le P. Malfatti, de la compagnie de Jésus, est rentré dans le collége de sa société, à Ferrare.

Les Jésuites ont été rétablis à Séville, et ont ouvert leur noviciat, où il y a déjà vingt-cinq sujets. Ils ont déjà deux maisons à Madrid, le collége où il y a neuf cents écoliers, et le noviciat où il y a soixante novices; deux maisons à Valence, le collège et une maison où les pères se livrent aux fonctions du ministère; à Maurèze, un collège et une maison; à Palma, deux colléges; à Tortose, à Graux, à Ognate, à Murcie, à Badajox, à Trigueros, des colléges; à Villacazia, un noviciat qui s'ouvre, ainsi que le magnifique collége de Loyola, fondé par l'impératrice Marie d'Autriche.

PARIS. M. le comte de Choiseul-Gouffier, mort der nièrement aux eaux d'Aix-la-Chapelle, a montré les 62 sentimens les plus chrétiens. Quand il se sentit frappé, il demanda un prêtre, et se confessa par écrit, la paralysie lui interdisant l'usage de la parole. Il vouloit que cet ecclésiastique vînt le voir fréquemment, et l'entretînt des choses de Dieu, et il souffroit avec peine d'être privé de cette consolation quand des affaires empêchoient le confesseur de se rendre à ses désirs. Peu avant de mourir, il pria Mme. de Choiseul de réciter, à genoux, pour lui, les sept Psaumes de la pénitence, et il s'unissoit à ces prières autant que le permettoit son état. Ainsi ce seigneur, illustre par son nom et ses titres, et qui a paru avec tant d'éclat dans la triple carrière de la politique, de la littérature et des arts, a vouln 'mourir dans les bras de cette religion qui fortifie et

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qui console. L'insensé seul la brave alors; le sage véritable embrasse avec joie une foi qui seule peut lui donner des espérances de bonheur et d'immortalité.

Quelques personnes avoient paru croire que le nom d'Empaytaz, ce Génevois qui a écrit en faveur de la divinité de J. C., étoit un nom en l'air, et que ce jeune ministre n'existoit pas : nous pouvons les détromper. M. Empaytaz a fait son cours de théologie à Genève. Il touchoit, il y a trois ou quatre ans, au moment d'être reçu ministre. Les opinions qu'il avoit manifestées, et qui ne se trouvèrent point conformes à celles de la vénérable compagnie, déplurent: on lui chercha querelle dans son examen on le somma de renoncer à des assemblées particulières, où il réunissoit un certain nombre de croyans. Sur son refus, la compagnie prit un arrêté qui déclaroit inhabile au ministère tout proposant qui fréquenteroit des assemblées religieuses non approuvées par elle. Alors, M. Empaytaz s'attacha à Me. Krudner, et passa en Suisse avec cette dame. ́ll a été reçu ministre à Francfort. C'est un jeune homme d'environ vingt-quatre ans, de bonnes moeurs et d'un caractère doux. On dit qu'il porte habituellement une croix sur la poitrine et d'une manière ostensible.

-André Soutous, protestant, né à Saint-Hippolyte (Gard), et âgé de 32 ans, a, le 1er. juin, dimanche de la Sainte-Trinité, abjuré les erreurs de sa communion dans l'église paroissiale de Condrieu, en présence d'un grand nombre de spectateurs. Il avoit été instruit par M. Crepet, curé de la paroisse, qui lui a suppléé les cérémonies du baptême, et lui a donné la communion. L'extérieur recueilli du néophyte donnoit une idée favorable de la ferveur de ses dispositions.

CHOLET. Avant la révolution, il n'y avoit, en France, qu'une seule abbaye de Trapistes. Aujourd'hui, l'édification des hantes vertus que pratiquent ces saints religieux ne se borne pas à une seule contrée. Nous possé

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