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M. Redon, maître des requêtes, est nommé intendant de la marine à Toulon.

La cour prevôtale de Paris a condamné à la déportation le nommé Halbin, âgé de vingt-un ans, marin, sellier, puis déserteur de la légion de la Seine, pour cris séditieux et menaces d'attentat sur la personne du Roi.

Me, Regnault de Saint-Jean d'Angely est sortie de la maison de santé Puzin, à Chaillot, et a obtenu des passe-ports pour Aix-la-Chapelle."

-La cour de cassation a rejeté le pourvoi d'André, de Lyon, ancien fusilier dans le 83., qui a été condamné à cinq ans d'emprisonnement, 50 fr. d'amende, et à la privation de sa solde de retraite pendant cinq ans, pour avoir tra versé, à cheval, le faubourg de la Guillotière en proférant des cris séditieux.

Mme. de Staël, fille de M. Necker, veuve de l'ancien ambassadeur de Suède en France, célèbre par le nombre et le genre de ses écrits, vient de mourir à l'âge d'environ cinquante-trois ans.

Par arrêt de la cour prevôtale de Dijon, Pierre Chalvin, atteint et convaincu d'avoir distribué, à Montbard, au mois de février dernier, un écrit contenant des outrages contre la personne du Roi et des Princes, et en outre des provocations directes à la révolte et au renversement de l'ordre, a été condamné, le 5 juillet, à la déportation.

La frégate françoise l'Eléphant, commandée par M. Achille de Cheffontaines, et qui porte à l'île Bourbon le nouveau commandant de l'île, M. de Lafitte de Courteil, et l'ordonnateur de la marine, M. Desbassyns, est arrivée, le 24 mai, à Rio-Janeiro. Tous ces MM. ont été présentés au roi de Portugal, qui les a accueillis avec bienveillance.

M. Ponsonby, membre du parlement d'Angleterre, et un des plus célébres partisans de l'opposition, vient de mourir à Londres.

Jamais la librairie ne fut plus occupée, jamais on ne vit plus de souscriptions proposées au public. En voici une nouvelle; c'est l'Histoire du cardinal de Bérulle. Le sujet ne pouvoit être plus intéressant. Le cardinal de Bérulle fut un des

hommes les plus distingués du 17. siècle par ses vertus, ses lumières, son zèle et sa charité. La part qu'il prit à toutes les affaires ecclésiastiques de ce temps-là, la confiance dont l'honorèrent des souverains, ses négociations, la fondation de l'Oratoire, l'établissement des Carmélites en France, la direction des consciences, une vie employée aux bonnes œuvres, tout cela doit former une histoire pleine de faits curieux. Nous ne pourrions donc que voir avec plaisir la pu blication d'un tel ouvrage, qui nous offrira le spectacle d'un siècle fécond en grands exemples et en institutions utiles, et qui nous montrera tout ce que peut inspirer l'esprit de religion, et tout ce dont est capable un homme mû par la charité. Si l'auteur fait bien sentir les heureux effets de cette impulsion que l'on remarque dans le 17. siècle pour les entreprises honorables à la religion et utiles à l'humanité, il aura rendu service à l'Eglise, et nous applaudirons à son travail. Mais s'il déposoit dans son ouvrage les traces de l'esprit de parti, si, à l'occasion des démêlés du cardinal de Bérulle avec les Jésuites, il alloit immoler ceux-ci à des préjugés haineux; si, à propos de l'Oratoire, il entreprenoit de justifier la part que prit une grande portion de ce corps dans de fàcheuses contestations, alors au lieu d'un ouvrage intéressant, il ne nous donneroit plus que des jugemens de sectes ou de coteries. L'auteur de l'Histoire du cardinal de Bérulle ne s'est pas nommé; on répand que c'est le même à qui nous devons les Lettres à M. l'ancien évéque d'Alais sur son Histoire de Bossuet, l'Essai sur l'institution des évéques, la brochure intitulée Du Pape et des Jésuites, et les Principes sur la distinction du contrat et du sacrement de mariage. Si cela est, il est prudent d'attendre, pour le louer, que nous avons vu son travail. M. T. a donné des ouvrages utiles. Sa brochure De l'importance d'une religion dans l'Etat, son Histoire du philosophisme anglois, son livre De la réunion des communions chrétiennes, pourroient prévenir en sa faveur; mais d'autres écrits inspirent malheureusement une juste défiance. C'ést, qu'il nous pardonne une comparaison trop forte sans doute, un homme dont la tête est saine d'ailleurs, mais devant lequel il ne faut pas toucher une certaine corde: Si M. T. veut s'abstenir de toucher la corde fatale, nous serons des premiers à recommander le livre qu'il annonce, et qu'il est certainement en état de bien faire.

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Grammaire simplifiée, ou Abrégé analytique des Principes généraux et particuliers de la langue françoise; par M. Cotlind'Ambly (1).

Nouvelle méthode latine, avec des principes détaillés pour l'explication du latín; par M. l'abbé Sébillotte (2).

- M. Collin-d'Ambly publia, en 1807, une Grammaire françoise analytique et littéraire, en un volume in-8°., dans laquelle il se proposoit de donner la raison des règles et des usages de notre langue. l pensoit qu'il étoit possible de faire sentir aux enfans le fondement et la liaison de ces règles, et qu'il y avoit une métaphysique qu'on pouvoit mettre à leur portée. C'est sur ce fondement, dit-il, qu'il donna sa Grammaire analytique, où cependant il nous parut qu'il posoit plus d'exemples que de préceptes. Cet ouvrage étoit de plus un peu long, et convenoit le moins par-là même à la jeunesse. C'est donc pour elle que M. Collin-d'Ambly a publié, depuis, sa Grammaire simplifiée. Il a retranché les détails moins nécessaires, et réduit les règles à ce qui est essentiel. Il se flatte d'avoir rendu la Grammaire moins seche et plus méthodique. Cependant il faut avouer qu'il est difficile de rendre un pareil ouvrage intéressant pour les enfans. Les explications d'un maitre habile peuvent seules y donner quelque attrait. M. Collin-d'Ambly aura toujours le mérite d'avoir mis sur la voie, ceux qui cherchent à s'instruire eux-mêmes, ou à instruire les autres. La Nouvelle methode latine de M. l'abbé Sébillotte, est divisée en quatre parties, les déclinaisons et conjugaisons, la syntaxe, un sup plément aux règles générales qu'elle renferme, et des principes détaillés pour l'explication du látin. L'anteur regarde cette dernière par tie comme la plus importante, et a taché d'y applanir trois difficultés qui se rencontrent dans le latin, savoir: la construction de la phrase, le talent de rendre chaque mot latin par le mot françois qui lai convient, et les ellipses. Il a remarqué qu'avec le secours de ces principes un enfant peut apprendre le latin en moins de temps que par la méthode ordinaire. M. Fabbé Sébillotte paroît avoir à la fois, et le désir d'être utile et de l'expérience dans l'éducation, et nous souhai tons que sa méthode produise dans ceux qui s'en serviront les mêmes bons effets qu'il se félicite d'avoir obtenus.

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(1) Un vol. in-12; prix, 1 fr. 50 cent. A Paris, chez Villet; et au bureau du Journal.

(2) Un vol. in-12; prix, t fr. 25 cent., et 1 fr. 50 cent. franc de port. A Paris, chez Martin, libraire, rue Saint-André-des-Arts, no. 6o; et au bureau du Journal.

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(Samedi 19 juillet 1817.)

(No. 307.)

Miroir du Clergé, avec cette épigraphe tirée de saint
Bernard: Admovi speculum. Seconde édition.

Méthode pour la direction des ames dans le tribunal
de la pénitence, et pour le bon gouvernement des
paroisses. Nouvelle édition, revue et corrigée.

Traité des saints Ordres; par M. Olier.

Le ministère des prêtres est, sans contredit, ce qu'il y a de plus important dans l'économie de la religion. Leurs fonctions, leurs prérogatives, leurs devoirs, la fin pour laquelle ils travaillent, tout doit, d'une part, exciter leur zèle, et, de l'autre, inspirer pour eux l'estime et le respect. Que de bien ne fait pas un bon prêtre? Il répand autour de lui l'édification. Ses exemples, ses discours, sa manière de s'acquitter de ses fonctions, toute sa vie, ses conversations mêmes, forment une sorte de prédication d'autant plus efficace qu'elle est plus naturelle et plus constante. Voyez quelle influence eut sur son siècle un prêtre, né d'ailleurs dans une condition obscure, mais ennobli par la pratique des plus hautes vertus, saint Vincent de Paul. Que de prodiges dans sa vie, quoique si unie et si humble! Partout il répand une odeur de piété. A la cour, il fait admirer son désintéressement et sa sagesse; dans les campagnes, dans les missions, il se met à la portée des plus simples, et s'attache aux plus ignorans; dans les assemblées de charité, il émeut par les peintures les plus vives, Tome XII. L'Ami de la Religion et du Roi,

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les exhortations les plus touchantes; on ne peut par résister à ses tendres sollicitations quand il parle en faveur des pauvres; on est pénétré de la vivacité de sa foi et de sa ferveur à l'autel. Dans le monde et dans la retraite, dans l'église et dans les relations sociales, à table et au confessionnal, dans la conversation et en chaire, il est toujours occupé des intérêts de Dieu et des besoins du prochain. Toujours doux, humble, prudent, animé par les vues les plus pures, il dirige une foule de bonnes œuvres, il soulage tous les genres d'infirmités. Les pauvres, les malades, les vieillards, les enfans trouvés, les prisonniers, les filles abandonnées, les galériens même sont l'objet de sa charité active. Il envoie des millions à une province de solée par la guerre; il fait guerre; il fait passer des secours aux extrémités du monde. Il n'a rien, et il distribue des trésors. C'est à qui sera conduit dans les voies du salut par un homme si plein de l'esprit sacerdotal; c'est à qui confiera ses aumônes à celui qui sait en faire un si sage emploi, et dont la Providence semble bénir spécialement les distributions.

par

De tels hommes sont rares sans doute. Cependant ne trouveroit-on pas encore aisément de ces prêtres, les modèles de leur état, la gloire de la religion et les bienfaiteurs de l'humanité? N'avons-nous pas encore de ces ecclésiastiques qui commandent le respect leurs vertus, qui font éclore autour d'eux les bonnes œuvres, qui ne respirent que pour la gloire de Dieu et le salut du prochain? Qui n'a entendu parler de quelques-uns de ces hommes vénérables et précienx; et si nous nous abstenons d'en désigner plusieurs qui honorent le clergé de cette capitale, n'en est-il pas un que chacun peut-être a déjà

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