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teuse, réservée à M. l'abbé Carron, atteste quels souvenirs il a laissés en Angleterre.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. est allée, le 15, faire une visite à Mme; la duchesse de Berry, et lui porter des consolations. MONSIEUR, MADAME, M. le duc d'Angoulême vont fréquemment à l'Elysée.

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Le bulletin de Mme, la duchesse de Berry porte qu'elle a été bien la journée du 15; dans la nuit, S. A. R. a eu un peu de fièvre, qui étoit passée le lendemain matin. Depuis, elle est dans l'état le plus satisfaisant.

M. le duc de Berry a envoyé 2000 fr. au préfet de Saône-et-Loire, pour le soulagement des cantons ravagés dernièrement par la grêle. C'est ainsi que S. A. R. trouve, dans le plaisir de faire du bien, un adoucissement à sa douleur: Une ordonnance royale, du 2 juillet, règle le mode d'après lequel les capitaines de cavalerie devront être placés selon leur grade. D'après cette ordonnance, tous les capitaines commandans d'escadron, actuellement pourvus de cet emploi, en recevront le brevet. Tous les capitaines en second, en activité, et dont la nomivation est antérieure au 30 août 1815, recevront également le brevet de capitaine comman dant. Les capitaines en non activité, et dont la nomination est aussi antérieure à l'ordonnance du 30 août, recevront pa reillement le brevet de comniandant, et seront remplacés concurremment avec les capitaines en second. Les lieutenans de cavalerie continueront d'être désignés par les dénomina➡ tions de lieutenant en premier et lieutenant en second, mais sans foriner deux grades différens.

Le tableau de la population de Paris, sans y comprendre la garnison, offre, pour le 1. arrondissement, 49,712 per sonnes; pour le 2., 65,299; pour le 3., 60,069; pour le 4.; 46,604; pour le 5., 56.773; pour le 6., 71,942; pour le 7.; 56,088; pour le 8., 62,805; pour le 9., 42,042; pour le 10., 75,632; pour le 11., 50,011; et pour le 12o., 78,618. En tout, 715,595 individus. Les maisons sont au nombre de 27,371, et les ménages de 227,252.

-Le sieur Loret, convaincu d'avoir prêté sur nantissement et à usure, a été condamné, par le tribunal de police correctionnelle de Paris, à deux mois de prison et 1000 fr d'amende:

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Oudin, chef de la bande des insurgés de Saint-GenisLaval, est arrivé à Lyon, le 9 juillet, et a subi plusieurs interrogatoires devant la cour prevôtale, qui a commencé l'instruction de son procès.

-La ville de Perpignan a failli être ensevelie sous ses ruines, le 4 juillet. La foudre tomba sur la citadelle, à quinze pas d'un magasin à poudre, au lieu où se fabrique l'artifice. Le feu communiqua à plusieurs pièces d'artifice, et se seroit étendu plus loin sans l'activité et la présence des officiers et soldats, qui coupèrent, par une rigole, la communication avec le magasin à poudre. L'incendie a été éteint, et les habitans, qui s'étoient tous enfui dans la campagne, se sont rassurés, et sont rentrés dans la ville, remerciant le ciel d'avoir été préservé d'un si grand danger..

-M. Bigot de Morogues a présenté au conseil d'arrondis sement d'Orléans un Memoire sur quelques impôts arbitrairement répartis. Ce Mémoire, qui est imprimé, offre sur ces malières des observations qui ont été soumises à l'autorité supérieure, et qui provoqueront des améliorations dans cette partie. L'auteur plaide pour les intérêts des propriétaires, sans blesser ceux du trésor.

-Le 12, le prince régent d'Angleterre s'est transporté au parlement, et a fait la clôture de la session par un discours sur l'état du royaume,

Me de Krudener a eu ordre de quitter le canton de Lucerne. Elle est allée à Zurich, et a reçu défense de s'y arrêter. Le canton de Zug a fait publier qu'il ne seroit pas per mis à cette dame de résider sur son territoire. Ce qui lui altire ces désagrémens, c'est le grand nombre de mendians qu'elle traîne à sa suite.

Le nom de saint Vincent de Paul rappelle l'idée de la vertu la plus pure et de la charité la plus héroïque. On est confondu de tout le bien que fit ce simple prêtre, né dans la pauveté. Des fondations d'hôpitaux, des missions, des conférences, des aumônes immenses, signalerent son zèle, et il ne fut pas moins le bienfaiteur de la posterite que de ses contemporains, par la nature des établissemens qu'il forma. Chéri des pauvres, révéré des grands, mis par l'Eglise au rang des saints, il a même conquis les suffrages des incrédules; et des philosophes de ce siècle dédaigneux et contempteur des saints, ont célébré la bienfai

sance et les vertus d'un fondateur de congrégations. Sa vie est en effet toute remplie de traits admirables. M. Collet, qai l'a écrite, y a recueilli des particularités attachantes; et si ses récits sont quelquefois un peu longs, on les lui pardonne en faveur de l'intérêt des détails. Son ouvrage, en 2 vol. in-4°., manque, depuis long-temps, dans le commerce; à son défaut, on a réimprimé plusieurs fois l'Abrégé qu'il en avoit fait lui-même, en 1 vol. in-12 (1). Mais ceux qui ont plus de loisir, ou qui prennent plus de plaisir à connoître toutes les actions des saints, regrettent la première Vie, qui convenoit parfaitement aux grandes bibliothèques, aux séminaires, aux coinmunautés, et entr'autres aux maisons des Sœurs de la Charité. On se propose donc, pour satisfaire ce vœu des ames pieuses, de réimprimer la Vie de saint Vincent de Paul, édition de Nancí, en 2 vol. in-4". L'édition sera en tout conforme à la premiere, et coûtera, pour les souscripteurs, 14 fr. les 2 vol. brochés, en caractere Saint-Augustin, et en bon papier, et 24 fr. sur papier satiné. Un beau portrait du saint ornera leer. volume. La souscription sera fermée le 30 septembre 1817, et le prix sera alors de 20 fr. au lieu de 14, et de 32 au lieu de 24. Pour jouir du bénéfice de cette souscription, il faut payer la moitié en se faisant inscrire, et le surplus à la livraison de l'ouvrage. On souscrit à Paris, chez M. Demonville, imprimeur-libraire, rue Christîne, no. 2, et au bureau du Journal. Les amis de la religion ne peuvent manquer de favoriser une entreprise honorable et utile. Ce n'est pas assez de louer M. Demonville de son projet; il est juste d'encourager les imprimeurs qui consacrent lours presses à de tels ouvrages.

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B...., 27 mai 1817. Monsieur, la pureté de vos principes m'est trop connue pour vous déguiser ce que je pense de l'approbation que vous avez paru donner à la lettre de M. de Sacy, publiée sous la date du 10 février. Je ne connois, que le nom de l'auteur; ainsi, dans le jugement que j'en porte, la prévention n'est entrée pour rien; mais ses idées m'ont paru susceptibles d'être contestées.

Je ne m'arrêterai qu'à une seule, celle-ci : « Tout chrétien, qui ne regarderoit pas le peuple juif comme conservé par la divine Providence, au milieu des nations pour être la semence précieuse d'une

(1) 1 vol. in-12, broché; prix, a fr. 50 cent. et 3 fr. 50 cent. frane de port. A Paris, au bureau du Journal.

régénération promise, auroit renoncé à la foi, et trahi le dépôt de la révélation ».

Que le peuple juif soit conservé par la divine Providence au milies des nations, nous le confessons avec M. de Sacy; mais qu'il y soit conservé pour être la semence d'une régénération promise, et que penser autrement ce soit renoncer à la foi et trahir le dépôt de la révélation, je ne sais dans quel concile, dans quel canon ou bulle dogmatique M. de Sacy a puisé cet article de croyance, qu'en docteur un peu tranchant il érige ici en dogme.

Si du moins il nous eût expliqué clairement ce qu'il entend par semence précieuse d'une régénération promise, car en matière de foi il ne faut point d'énigme, peut-être serions-nous tombés d'accord.

Sans doute il n'entend pas cette régénération dans le sens de son juif croyant, pour qui, selon M. de Sacy, c'est un dogme essentiel, nne propriété précieuse de croire que sa nation sera rétablie avec son autonomie, son existence politique, son culte, etc. Ce peut être là la doctrine de son croyant, mais non le dépôt de la révélation.

Je présume plutôt que, par cette régénération promise, M. de Sacy entend que le peuple juif, devenant un jour chrétien et catholique, en embrassant la foi que l'Eglise catholique a enseignée, enseigne et enseignera toujours, cessera alors d'être juif pour ne faire plus qu'un même peuple avec nous. Nous espérons cette conversion des Juifs, nous l'espérons même, fondés en quelque sorte sur des passages des saintes Ecritures, et sur une conversion telle qu'elle s'est opérée dans le temps et par le ministère des apôtres, lorsqu'à leur prédication un grand nombre de Juifs embrassèrent la foi de l'Evangile, reçurent le' baptême, et devinrent, avec les Gentils, membres de l'Eglise naissante et impérissable de Jésus-Christ. C'est une espérance, ce n'est pas un dogme.

Si l'abbé de Saint-Cyran nous eût tenu le langage de M. de Sacy, nous eussions pu craindre qu'il n'entendit par ces mots, précieuse semence d'une régénération promise, celle aussi de l'Eglise romaine, que ce pieux abbé voyoit déjà toute corrompue, et dans le besoin d'être régénérée, soit dans les mœurs, soit dans la foi; la vraie foi n'étant plus que dans un petit nombre de fidèles, formant une petite église, principe de la régénération future. J'ai trop bonne opinion de M. de Sacy pour lui prêter de pareilles intentions; ce n'est sûrement pas là le dogme qu'il veut établir; du moins ce ne seroit pas là la foi, ni le dépôt de la révélation.

Vous voyez, Monsieur, que je suis loin d'approuver les idées de l'auteur de la lettre placée dans le n°. 288, tom. XII de votre inté ressant journal. Les courtes réflexions, que je vous soumets m'ont paru nécessaires pour rectifier une assertion qui avoit au moins besoin de quelques explications. Je pense que vous approuverez ma démarche, et je souhaite que vous accueilliez des observations que je vous livre avec le seul désir d'être utile, Dans la milice de Jésus-Christ, tous homme est né soldat.

J'ai l'honneur d'être avec respect, Monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

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{Mercredi 23 juillet 1817.)

(N“. 3o8.)

Notice sur le cardinal Maury.

Jean-Sifrein Maury naquit, le 26 juin 1746, à Vauréas, dans le comtat Vénaissin, d'une famille pauvre et obscure. Il fit ses premières études dans son pays, et son cours de théologie, d'abord ́ au séminaire de Saint-Charles d'Avignon, puis au séminaire de SaintGarde de la même ville. De l'ardeur pour le travail, une mémoire heureuse, un esprit vif, beaucoup d'assurance et de désir de se faire connoître, le distinguoient dejä dans ce premier âge. Il professoit une extrême admiration pour Bossuet, et n'en parloit qu'avec une chaleur qui prenoit même quelquefois les couleurs de l'exagération. C'étoit néanmoins un assez bon calcul dans un jeune homme que de s'attacher au chiar d'un tel maître, et il étoit naturel de se prévenir favorablement pour celui qui paroissoit sentir si bien le mérite et les. beautés du plus éloquent de nos orateurs. L'abbé Maury vint à Paris dès qu'il eut fini ses études théologiques. N'ayant point -de fortune, et ne connoissant presque personne dans la capitale, il se trouva dans une position difficile. Mais il avoit une volonté forte de parvenir. Son activité, son travail, et d'heureuses circonstances, triomphèrent des obstacles, Il se livra fort jeune à la chaire, à laquelle sembloient le rendre propre une imagination vive, une com→ position facile, un organe sonore et une forte poitrine.

L'Académie françoise avoit proposé pour sujet du prix d'éloquence, en 1771, l'éloge de Fénélon. L'abbé Maury se mit sur les rangs, el envoya un discours avec cette épigraphe: Antiquá homo virtute ac fide. I obtint l'accessit, et La Harpe le prix. On n'eut point à reprendre dans le Discours de l'abbé Maury les défauts que l'on censura justement dans les compositions de ses concurrens, Toutefois son style et le fond de ses pensées se Tome XII. L'Ami de la Religion et du Ror.

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