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Mes amis, tel fut le destin

Du jour qui vient de disparaître ;
Sera-t-il aussi beau demain?

L'Espérance me dit : Peut-être.

Ainsi le Temps d'un vol léger
M'offre chaque jour ce que j'aime:
Mon plaisir est toujours le même;
Mais je n'en voudrais pas changer.

HOFFMAN.

L'ESPÉRANCE TROMPÉE.

MILON avait pris un moineau :

Il pose à terre le volage,

Lui fait un toit de son chapeau,

Et, tout ravi, s'en va jusqu'aux bords d'un ruisseau

Pour y préparer une cage.

Il disait en taillant l'osier:

Que ton sort est heureux, mon petit prisonnier! Je vais te porter à Climène.

Tu me vaudras bien un baiser:

Que j'en obtienne un seul, et j'en aurai sans peine Un second, puis un autre, et même une douzaine;

On ne saurait les refuser.

En achevant ces mots, Milon saute de joie,

Et revole à sa riche proie.

Mais sur un fol espoir c'était se reposer.

Un vent, qui passait dans la plaine,
Avait soulevé le chapeau;

Et tous les baisers de Climène
S'étaient enfuis avec l'oiseau.

LÉONARD.

ÉGLOGUES.

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Nous avons déjà dit que la poésie pastorale, et particulièrement l'églogue, n'avait pris son rang en France que depuis Racan.

Nous justifierons cette assertion en citant ci-après deux églogues de Ronsard (1), l'un des plus marquans en ce genre, et le plus grand poëte de son siècle.

Il est vrai que la langue serait restée dans une barbarie ridicule si son style avait servi de modèle à ceux qui l'ont suivi; mais on trouve dans ses ouvrages une verve qui étonne, et des traits d'esprit qui, revêtus d'expressions moins baroques, feraient honneur aux meilleurs poëtes de notre temps.

Marguerite, duchesse de Savoie, que ses

(1) Ronsard (Pierre) naquit au château de la Poissonnière, dans le Vendômois, en 1525, et mourut dans son prieuré de Saint-Côme-les-Tours, le 27 décembre 1585.

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