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LE RACCOMMODEMENT.

QUA

TIRCIS.

UAND tes beaux yeux me trouvèrent aimable, Quand tes faveurs étaient toutes pour moi, A mon bonheur rien n'était comparable; J'étais, Iris, plus heureux que le roi.

IRIS.

Léger Tircis, que ta plainte est cruelle!
Ne me dis point que j'ai manqué de foi.
Quand je croyais ta passion fidèle,
J'étais encor plus heureuse que toi.

TIRCIS.

Le luth, la voix, la beauté de Silvie
Font aujourd'hui ma joie et mes amours;
Et je voudrais, pour alonger sa vie,
Finir la mienne au plus beau de mes jours.

IRIS.

Le beau Daphnis m'aime avecque tendresse Et, pour Daphnis mon cœur n'est pas cruel; Mon cher amant sait bien que sa maîtresse Mourrait cent fois pour le rendre immortel.

TIRCIS.

Trève d'aigreur : moi-même je me blâme

De perdre un temps propre à faire la paix.
Si je pouvais régner seul en ton âme,

Tu me serais plus chère que jamais!

IRIS.

Bien que tu sois inconstant et colère,
Et que Daphnis ait de quoi me charmer,
Ingrat amant, prends le soin de me plaire,
Je suis encor toute prête à t'aimer.

CHARLEVAL.

AU PRINTEMPS.

REVENEZ, charmante verdure,

Faites régner l'ombrage et l'amour dans nos bois ! A quoi s'amuse la nature ?

Tout est encor glacé dans le plus beau des mois. Si je viens vous presser de couvrir ce bocage, Ce n'est que pour cacher aux regards des jaloux Les pleurs que je répands pour un berger volage. Ah! je n'aurai jamais d'autre besoin de vous ! M.me DESHOULIÈRES.

Id. et Egl.

21

CLYMÈNE ET ANNETTE.

E

CLYMÈNE.

Je ne veux plus aimer, j'en ai fait un serment.
Lisis vient de louer en ma présence Aminte :
J'ai vu triompher mon amant

Du dépit dont j'étais atteinte.

Je ne veux plus aimer, j'en ai fait un serment.
Tu ris....

ANNETTE.

Qui ne rirait de ce sujet de plainte?
Mais que dis-tu d'Atis, qui, seul et sans témoins,
Rêve toujours sous quelque ombrage?

Son troupeau ne fait plus le sujet de ses soins ;
Les loups ont l'humeur moins sauvage.
Dieux! que son chant me plaît !

CLYMÈNE.

Il en entretient nuit et jour

Les échos de notre bocage.

ANNETTE.

Dis plutôt son amour.

Oserais-je l'aimer? serait-ce pas un mal?

Hélas! j'entends dire à nos mères
Qu'aucun poison n'est plus fatal.

CLYMÈNE.

Elles n'ont pas été toujours aussi sévères.

Rends-leur ces agrémens qu'ont les jeunes bergères,
Tu leur entendras dire aussi souvent qu'à moi :
Le doux poison qu'amour! Amour, il n'est que toi
De plaisir sensible en la vie :
On ne blâme que par envie

Les cœurs qui vivent sous ta loi !

ANNETTE.

Mais, Clymène, que veux-tu dire? Toi-même tu voulais tout-à-l'heure bannir Les doux transports de ce martyre.

CLYMÈNE.

Ah! je n'y pensais plus; tu m'en fais souvenir.
J'entends le son d'une musette!

Atis et Lisis paraissent.

LISIS, à Clymène.

Je confesse mon crime, et viens, plein de regret....

CLYMÈNE.

Je vous veux apprendre un secret.

Ne vantez que l'objet qui fait votre tendresse ;
Forcez vos amours d'avouer

Qu'un amant n'a des yeux que pour voir sa maîtresse,
De l'esprit que pour la louer.

CLYMÈNE ET ANNETTE.

JE

CLYMÈNE.

E ne veux plus aimer, j'en ai fait un serment. Lisis vient de louer en ma présence Aminte : J'ai vu triompher mon amant

Du dépit dont j'étais atteinte.

Je ne veux plus aimer, j'en ai fait un serment.
Tu ris....

ANNETTE.

Qui ne rirait de ce sujet de plainte?
Mais que dis-tu d'Atis, qui, seul et sans témoins,
Rêve toujours sous quelque ombrage?

Son troupeau ne fait plus le sujet de ses soins ;
Les loups ont l'humeur moins sauvage.
Dieux! que son chant me plaît!

CLYMÈNE.

Il en entretient nuit et jour

Les échos de notre bocage.

ANNETTE.

Dis plutôt son amour.

Oserais-je l'aimer? serait-ce pas un mal?

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