Qu'aux accens d'un amour aussi pur que vos ondes. Feraient revivre encor cette tendresse extrême, Oubliés des humains, qu'ils oublîraient de même, Mais, hélas! il n'est plus de chaînes aussi belles; Les siècles ont fini leur cours, Et n'ont point ramené des cœurs aussi fidèles. Ces chiffres de ses feux respectables garans, Surtout que vos déserts, témoins de ses transports, Mme VERDIER. i AMYNTAS, IDYLLE IMITÉE DE GESSNER. La terre sort de son silence, Et sourit avec joie aux premiers feux du jour; Je vais sur ce bâton, l'appui de mes vieux ans Et parcourir des yeux les charmes renaissans Que la nature est belle! et que cet air est pur! Et l'eau bleuâtre des ruisseaux Qui semble au loin fumer dans l'aube faible encore. Qu'avec plaisir là-bas je porte mes regards! Leurs troupeaux, en bêlant, paissent l'herbe fleurie. Id. et Egl. 4 Qu'autour de mon foyer tout est grand, tout est beau! Quel éclat jette la rosée Qu'au front des arbrisseaux la nuit a déposée! Respire, avec ce frais, le souffle du bonheur ! Grâce te soit rendue, ô Dieu conservateur, Qui m'offre dans un point l'aurore de mes ans, D'un air contagieux mes troupeaux ni mes champs Si le malheur m'a visité, Si quelquefois mes yeux ont répandu des larmes, Ces orages légers prêtaient de nouveaux charmes. 1 Je les ai vus suivis de paisibles ténèbres; Un sommeil bienfaisant suspendait mes travaux, Mon cœur, dans ces lustres nombreux, Qu'avec plaisir je t'envisage! Lorsque sur mes genoux je portais mes enfans, Pour la première fois quand je connus la peine, Au gazon de ta tombe a mêlé ses couleurs, Toi qui me fis l'objet de tes bienfaits constans, LÉONARD. |