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L'AM ANT.

A cette voix, bergère, il est temps de te rendre :
Tes besoins sont remplis si ton cœur veut m'entendre ;
Dis un mot, à tes jours j'assocîrai les miens :

Le bien seul qui te manque est le plus grand des biens;
Et mon âme, éprouvant tout ce qu'amour inspire,
N'envîra plus le sort de l'oiseau qui soupire...
Tu crains de t'expliquer; parle, timide enfant;
Ouvre-moi les replis de ton cœur innocent;
Souffre qu'à tes secrets je fasse violence.
Je la pressais en vain, et son jaloux silence
Retardait un bonheur où j'étais destiné ;
Mais du haut d'un feuillage, en cintre couronné,
La colombe éleva sa voix plaintive et tendre.
La bergère en rougit, et son cœur fut troublé :

« Hélas! je n'ai plus rien, me dit-elle, à t'apprendre; >> Je n'avais qu'un secret; l'oiseau l'a révélé. »

CHABANON.

IRIS

PIQUÉE PAR DEUX ABEILLES.

DEUX abeilles vigilantes

Se promenaient un matin,
Pour piller les fleurs naissantes,
Et se charger de butin.

Les friponnes rencontrèrent
Iris, et tout doucement
L'une et l'autre se glissèrent
Dans le sein le plus charmant.

La belle en sentit l'atteinte,
Et crut qu'elle allait mourir ;
L'Amour, au bruit de sa plainte,
Vola pour la secourir.

Deux abeilles m'ont blessée,
Dit-elle en fondant en pleurs ;

Voyez ma gorge offensée :
Amour, vengez mes malheurs!

L'AMANT.

A cette voix, bergère, il est temps de te rendre :
Tes besoins sont remplis si ton cœur veut m'entendre;
Dis un mot, à tes jours j'assocîrai les miens :

Le bien seul qui te manque est le plus grand des biens;
Et mon âme, éprouvant tout ce qu'amour inspire,
N'envira plus le sort de l'oiseau qui soupire...
Tu crains de t'expliquer; parle, timide enfant;
Ouvre-moi les replis de ton cœur innocent;
Souffre qu'à tes secrets je fasse violence.
Je la pressais en vain, et son jaloux silence
Retardait un bonheur où j'étais destiné ;
Mais du haut d'un feuillage, en cintre couronné,
La colombe éleva sa voix plaintive et tendre.
La bergère en rougit, et son cœur fut troublé :
« Hélas! je n'ai plus rien, me dit-elle, à t'apprendre;
» Je n'avais qu'un secret; l'oiseau l'a révélé. »

CHABANON.

IRIS

PIQUÉE PAR DEUX ABEILLES.

DEUX abeilles vigilantes

Se promenaient un matin,
Pour piller les fleurs naissantes,
Et se charger de butin.

Les friponnes rencontrèrent
Iris, et tout doucement
L'une et l'autre se glissèrent
Dans le sein le plus charmant.

La belle en sentit l'atteinte,
Et crut qu'elle allait mourir ;
L'Amour, au bruit de sa plainte,
Vola pour la secourir.

Deux abeilles m'ont blessée,
Dit-elle en fondant en pleurs;

Voyez ma gorge offensée :
Amour, vengez mes malheurs!

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Frappé de cette aventure,
L'Amour ôta son bandeau,

Et vit ce que la nature

Fit au monde de plus beau.

Il touche, il baise, il s'enflamme,
Il pousse un tendre soupir,

Et sur Iris il se pâme
De douleur et de plaisir.

Ensuite essuyant ses larmes
Avec son bandeau léger :
Cesse, dit-il, tes alarmes,
Je vais bientôt te venger.

Ouvrant ses ailes brillantes,
Le dieu la laisse un moment,
Pour attraper les méchantes,
Qu'il ramène promptement.
Nymphe aimable, dirent-elles,
Disposez de notre sort:

Nos erreurs vous sont cruelles,
Et nous méritons la mort.

Sachez-en l'unique cause:
J'ai cru, lui dit l'une, Iris,,
Sucer un bouton de rose;

Moi, reprit l'autre, des lis.

M.LLE MALCRAIS DE LA VIGNE.

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