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" vais faire alliance avec vous et avec tous » les animaux, Dieu faire alliance avec des » bêtes! Quelle alliance...... Il mit, devant » le jardin de volupté, un Chérubin avec » un glaive. Cherub signifie un bœuf. Un " bœuf armé d'un sabre fait une étrange » figure à une porte ». Je ne vais pas plus avant. Ce ne sont-là que de plattes bouffonneries, et qu'on pardonneroit à peine aux charlatans des carrefours. L'homme instruit sait que le mot Cherbubim, signifie force, puissance, et ce qui est propre à inspirer le respect ou la terreur.

Il sait que le mot d'Alliance, dans le cas dont il s'agit, ne signifie que la promesse que faisoit le Seigneur de ne plus bouleverser la terre par un nouveau déluge; et c'est ce que le texte annonce expressément.

Il méprise souverainement le pasquin également indécent et impie, qui, à l'occasion des habits que Dieu donna à nos premiers parents, ou leur inspira de se donner, dit

le Créateur du ciel et de la terre exerça que le métier de tailleur.

Il reconnoît enfin que l'Ecriture entre les mains des impies, est, comme le disoit Jésus-Christ, Margarita antè porcos.

CULTE

DE RELIGION.

PAR le mot de Culte, on entend les rites,

cérémonies et observances qui ont été légitimement établies pour rendre les hommages, et remplir les devoirs auxquels les hommes sont tenus envers la Divinité.

Ces rites, cérémonies et observances doivent d'abord avoir été établies par une autorité légitime; sans cela elles ne pourroient pas imposer une obligation véritable. Elles doivent être propres à honorer l'Être suprême; sans cela elles ne seraient des suque perstitions vaines, ou même des abominations et des crimes, telles qu'il s'en rencontrait dans la plupart des fêtes payennes. Elles doivent conduire l'homme à la vertu, et le rendre agréable aux yeux de Dieu; sans quoi elles manqueroient une des principales fins pour lesquelles le culte est établi. Voilà l'idée qu'on doit se faire du Culte.

On distingue deux sortes de cultes; le culte

extérieur, et le culte intérieur. Le culte extérieur consiste dans ces rites, cérémonies et observances dont nous venons de parler; et il est comme le corps de la Religion. Le culte intérieur consiste dans les sentiments de respect, d'anéantissement, d'adoration et d'amour, dont on doit être pénétré en pratiquant ces rites et ces cérémonies; et c'est ce qui fait l'esprit et l'ame de la Religion. Le culte extérieur est d'obligation, mais il ne devient digne de Dieu, et n'est propre à sanctifier l'homme, que quand il est uni au culte intérieur.

Pour porter la lumière dans l'ame des lecteurs, et leur donner des idées justes sur tout ce qui a rapport à cette matière, nous établirons d'abord la nécessité du culte de Religion; ensuite nous en démontrerons la sainteté ; nous ferons voir après, les avantages qui en résultent; enfin nous répondrons à tout ce les ennemis du culte osent nous que opposer.

ARTICLE PREMIER.

Nécessité du Culte de Religion.

Dès qu'on admet un Être suprême, un Dieu Créateur, et qu'on a une connoissance suffisante de la nature de l'homme, on ne

peut pas s'empêcher de regarder la nécessité du culte, comme un dogme incontestable. Les droits de l'Etre suprême, et les devoirs de la créature, sont deux principes qui pré sentent cette vérité dans la plus grande évidence.

Nécessité du Culte, déduite de l'idée que nous avons de Dieu.

1o. Dieu est l'Etre par lui-même, l'Étre infiniment parfait, infiniment grand; comme Créateur, il est le principe de tout ce qu'il y a de bien et de perfection dans les créatures. C'est donc pour ces créatures un devoir naturel et indispensable de reconnoître, par leurs hommages, qu'elles tiennent tout de Dieu; et c'est, dans un Dieu, un droit essentiel et inaliénable, d'exiger ces hommages.

2.o Il est l'auteur, le distributeur, le con servateur de tous les biens; soit dans l'ordre naturel, soit dans l'ordre surnaturel, soit pour la vie présente, soit pour l'état à venir. Il est donc juste qu'il y ait, de la part des créatures, des actions de graces et des témoignages de reconnoissance pour les biens reçus, et des prières et demandes pour ceux qu'on attend.

3o. Il est le Dieu des créatures sensibles,

comme il l'est des créatures purement intelligentes. Ses droits sont les mêmes sur les unes et sur les autres. Il ne peut y avoir qu'un culte purement intellectuel et spirituel, de la part des pures intelligences. Cela est évident et incontestable. Mais, par les mêmes principes, il est également évident et incontestable, que des créatures, qui réunissent l'intelligence et les sens, sont tenues envers lui à un culte, partie spirituel, et partie sensible, parce qu'il faut que tout, dans la créature, rende hommage à Dieu.

Voilà des idées très-simples et très-claires. C'est la plus pure raison qui nous les présente elle-même. C'est Dieu qui les a gravées lui-même dans le cœur de l'homme, en le créant. On sait très-bien que le libertinage et les passions peuvent les affoiblir et les obs curcir; mais elles ne peuvent jamais les entièrement effacer. Or, c'est sur ces idées et sur ces vérités qu'est fondé le culte de Religion.

Ce seroit en vain que les libertins, philo sophes et autres ennemis du culte, nous opposeroient cette parole du Fils de Dieu, qu'il faut adorer en esprit et en vérité1. Car, premièrement, il ne convient guère à ces Messieurs de citer l'Evangile; ce Livre n'est pas de leur compétence. Ensuite il est très

* Joan. 4,

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