L'art religieux du XIIe siècle en France: étude sur les origines de l'iconographie du moyen âge, Volume 1

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A. Colin, 1922 - 459 pages

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Page 421 - Qu'avons-nous appris et qu'apprenons-nous chaque jour? Quels maux a faits et fait encore à l'Église de Dieu l'hérétique Henri! Les basiliques sont sans fidèles, les fidèles sans prêtres, les prêtres sans honneur et, pour tout dire en un mot, il n'ya plus que des chrétiens sans Christ. On regarde les églises comme des synagogues, les sacrements sont vilipendés, les fêtes ne sont plus célébrées. Les hommes meurent dans leur péché; les âmes paraissent devant le juge terrible sans...
Page iii - Bernard, il fallait une merveilleuse richesse intérieure; l'humble fidèle avait besoin que l'on vint à son secours. Qui pourrait dire combien d'âmes ont été émues, soutenues, consolées, au cours des siècles, par ces bas-reliefs, ces chapiteaux, où il ya tant de foi et tant d'espérance? Je l'ai senti vivement moi-même en déchiffrant ces vieux récits sur la pierre, dans la lumière des cloîtres ou dans le demi-jour des églises romanes. L'art du xn...
Page i - L'historien de l'art qui s'enfermerait dans la France du xn° siècle se condamnerait à ne rien comprendre aux œuvres qu'il voudrait expliquer. Il doit sans cesse remonter aux origines, chercher en Egypte, en Syrie, en Cappadoce, les modèles dont il n'a souvent dans nos églises que la copie.
Page 43 - Plusieurs singularités de notre sculpture primitive : les étoffes collées au corps, les plis concentriques dessinés sur la poitrine et autour des genoux, les draperies soulevées par le vent ne peuvent s'expliquer que par l'imitation de la miniature.
Page 362 - Pour l'historien de l'art, ce qui marque la fin du monde antique, c'est le triomphe de l'Orient. On vit ressusciter l'art décoratif de la Chaldée, de l'Assyrie, de la Phénicie, de la Perse. Le monde n'a jamais été sans guide, même dans les siècles les plus barbares.
Page 185 - Cet homme nous condamne tous, il bâtit, non comme nous, pour lui-même, mais uniquement pour Dieu. « Tout le temps, en effet, que dura son administration, il ne fit pour son propre usage que cette humble cellule, d'à peine dix pieds en largeur et quinze en longueur, et la fit dix...
Page 268 - On les voit chevaucher autour de l'archivolte, et il ya là, désignés par leurs noms, Artus de Bretagne, Idier, Gauvain, Keu, le fameux sénéchal, d'autres encore. Pour que les artistes aient osé sculpter ces héros profanes à la porte de l'église, il a fallu que les chansons des jongleurs fussent entrées bien avant dans la mémoire des Italiens, et que leur charme eût été bien puissant. Les clercs eux-mêmes ne surent pas y résister. Nous le comprenons sans peine encore aujourd'hui. Tout...
Page 335 - Physiologus grec réunit dans le même chapitre le centaure et la sirène ; le miniaturiste qui illustrait son texte les a, lui aussi, représentés sur la même page. A l'exemple du Physiologus grec, le Bestiaire latin et le Bestiaire français ne les séparent pas. Quand donc on rencontre, au xne siècle, un centaure à côté d'une sirène, on peut croire que l'artiste a eu un Bestiaire illustré sous les yeux (2).
Page 391 - Ces statues passent pour autant d énigmes, et elles ont découragé les archéologues modernes, qui semblent avoir renoncé à en chercher le sens. Elles ne sont assurément pas faciles à expliquer, mais peutêtre en at-on exagéré le mystère. Elles ne livrent pas tout leur secret, mais on peut l'entrevoir. L'idée magnifique d'attacher une statue à chacune des colonnes d'un portail est née à Saint-Denis, vers i i35.
Page 152 - XII* siècle, a bien mis en relief la phrase- de Suger de Saint-Denis (dans le traité sur la construction de cette église) : Mens hebes ad verum per materialia surgit, qu'il traduit: 'Notre pauvre esprit est si faible que ce n'est qu'à travers les réalités sensibles qu'il s'élève jusqu'au vrai'.

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