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4o Dans la quatrième catégorie figurait un seul individu, déclaré coupable d'avoir pris part à des réunions révolutionnaires, et, comme tel, condamné à 6 ans de détention et à 100 thalers d'amende.

5o La cinquième catégorie ne comptait non plus qu'un seul condamné, déclaré coupable de trahison au second degré, crime puni de 2 ans de détention.

6o 10 autres accusés furent condamnés à 1 an de détention, comme coupables d'avoir pris part à des tentatives qui n'avaient pas eu de commencement d'exécution.

Enfin, 15 accusés déclarés coupables d'une part plus ou moins directe à ces tentatives furent acquittés, eu égard à la détention préventive qu'ils avaient subie.

de

Placés sous l'empire d'une loi impitoyable, les juges avaient eu une tâche difficile à remplir. Il ne leur appartenait pas changer le texte de la loi. Toutefois on put trouver dans les résultats imprévus du verdict les traces de l'inexpérience de la cour. Cette immense procédure dépassait les forces d'un tribunal qui s'essayait, pour la première fois, à l'épreuve difficile de la publicité.

Un dernier devoir était imposé au roi de Prusse par ces arrêts sanglants. Il allait être appelé à décider si une cour de justice pouvait punir de la peine capitale des hommes que l'opinion publique en Europe regardait comme des victimes, injustement dépouillées, se soulevant contre leurs oppresseurs. Jusqu'à ce jour, la Prusse avait pu échapper en partie au reproche de complicité dans l'asservissement de la Pologne : la confirmation des arrêts rendus associerait la couronne de Frédéric-Guillaume IV aux attentats exercés depuis soixante et dix ans sur une nation malheureuse.

L'histoire des relations extérieures offre peu d'événements remarquables.

Un traité de commerce et de navigation conclu pour la durée de dix ans entre la Prusse, au nom des États du zollverein et le gouvernement napolitain, fut ratifié par les deux cours. Ce traité

était basé sur la réciprocité la plus complète; en voici les deux points fondamentaux: 1° tous les produits du sol et des manufactures importés de la Prusse et des États du zollverein dans le royaume des Deux-Siciles acquitteraient un droit de 10 p. 100 moindre que celui qu'étaient tenus de payer, d'après le tarif des douanes napolitaines, ces mêmes articles importés d'autres pays; 2o la Prusse s'engageait, au nom des autres États du zollverein, à obtenir pour les huiles importées en tonneaux du royaume des Deux-Siciles dans ces États, une réduction de 20 p. 100 sur les droits d'entrée tels qu'ils étaient actuellement fixés.

Un autre traité pour l'extradition réciproque des criminels fut conclu avec les États-Unis d'Amérique.

En face des grandes questions qui agitaient l'Europe, la Prusse fut deux fois mise en demeure de se prononcer. Son attitude fut digne et pacifique. Ainsi que les deux autres grandes puissances du Nord, elle s'abstint, malgré les provocations de lord Palmerston, d'intervenir dans la question des mariages espagnols. Elle couvrit aussi de sa protection le canton de Neufchâtel, pendant la guerre civile soulevée entre la diète et le sonderbund. Cet exercice d'un droit reconnu par les traités et réclamé par le canton de Neufchâtel lui-même n'eut aucun caractère d'intervention dans la lutte helvétique, et ne gêna en rien l'action de la diète fédérale contre les cantons séparatistes. (Voyez plus loin, Suisse.)

CHAPITRE IV.

CONFÉDÉRATION GERMANIQUE.

DEUXIÈME PARTIE.

AUTRICHE.Situation politique. - Germes de dissolution. — Réunion offcielle à l'empire du territoire de Cracovie. Attitude de la France et de l'Angleterre. Rapports avec l'Italie. - Question de Modène et de Ferrare. -Menaces d'intervention en Suisse. Situation intérieure.-Troubles en Styrie et en Carinthie.- États de Bohême. — Retrait du droit de vote des impôts. Proposition du prince Lamberg. - Blâme infligé par l'empereur. Résolution des états de Bohême. - Situation de la Gallicie. Mouvement libéral en Hongrie. - Parti progressiste. Son programme. Ouverture de la diète.-Loi sur la propriété littéraire.—Quarantaines. - Convention postale avec la Suisse.

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BAVIÈRE. - Situation intérieure.- Tendances antilibérales.- Adresse de la chambre des députés. — Vœux et réclamations. — Motion en faveur de la liberté de la presse. Passion du roi pour Lola-Montes. - Tendances nouvelles. Question de l'indigénat demandé pour la favorite.- Retraite de M. d'Abel et des autres ministres. Administration nouvelle. -Émeutes à Munich. Protestation des anciens ministres. — Nouvelle organisation judiciaire. Voeux des feinmes. - Clôture des chambres. Convocation extraordinaire. — Lois de chemins de fer. - Liberté de la presse. - Dernier incident de la session. Discours de clôture. Modifi cation dans les attributions ministérielles. - Conventions postales avec la France.

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HANOVRE.

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- Prorogation des chambres. Motion tendant à obtenir la publicité des séances. Refus du roi. - Convention de délimitation avec la Néerlande. Traité de commerce et de navigation avec les États-Unis. — Avenir maritime du pays.

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WORTEMBERG. - Diète extraordinaire.

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Emprunt applicable aux chemins Disette. Motion concernant la presse. - Réponse royale.

- Gardes de sûreté.

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corégent.

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Refus de serment fait par lui à la constitution. Emigration. Ordonnance contre les associations communistes. DUCHÉ DE NASSAU. Motion relative à la liberté de la presse.

Duche de Hesse-Darmstadt.

Abolition de la patente des juifs.

Misère.

GRAND-DUCHÉ DE MECKLEMBOURG-SchweriN. -Traité de commerce et de navigation avec la Suède.

DUCHÉ DE SAxe-Cobourg-GOTHA.

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Exemption d'une partie de l'impôt.

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Convention d'extradition avec la Belgique.

SAXE-MEININGEN. - Dissolution de la diète.

ANHALT-DESSAU. - Convention d'extradition avec la Belgique.

Brunswick-LuneboURG. — Convention d'extradition avec la Belgique.

VILLES HANSÉATIQUES. Brême et le zollverein.

de navigation avec la Grèce.

AUTRICHE.

Traité de commerce et

La politique autrichienne se résume de plus en plus dans la résistance systématique aux efforts incessants des idées nouvelles. Cette immobilité armée tend à devenir le seul principe vital de l'empire, et déjà il peut être permis de pressentir le jour où cette puissance, qui a personnifié en elle la haine du progrès, s'écroulera devant les principes vainqueurs qu'elle n'a pas su admettre dans son sein pour le féconder et le rajeunir. Tandis que la Prusse, intelligente des besoins nouveaux, se place hardiment à la tête des passions allemandes et cherche à satisfaire cette soif légitime de bonheur matériel et de liberté politique qui consume les peuples, tandis que le plus petit État de la confédération germanique agite et remet à l'étude la question des droits et des devoirs, l'Autriche, le front tourné vers le passé, menace aveuglément l'avenir qu'elle ne peut ou ne veut pas comprendre. Et cependant bien des germes destructeurs fermentent dans son vaste corps tout prêt à se dissoudre. Tous les éléments hétérogènes réunis autour du grand-duché qui leur servit autrefois de centre font effort aujourd'hui contre cette main de fer qui les retient encore, mais qui n'a jamais su les unir. La Styrie, la Croatie, la Bohême, la Hongrie, la Tran

sylvanie, la Gallicie avec les derniers débris de la Pologne, la Lombardie frémissante aux bruits de liberté qu'apporte le vent de l'Italie régénérée, toutes ces parties incohérentes d'un empire sans unité semblent n'attendre que le premier choc pour se séparer et se réunir à leurs centres naturels. La puissance autrichienne inquiète et menaçante conserve encore, au milieu de l'Europe, son attitude redoutable : mais déjà se font voir les signes précurseurs d'une dissolution. Des finances épuisées, des dépenses incessamment accrues, des éventualités menaçantes au dedans comme au dehors, tel est le résumé de la situation de l'Autriche.

Le premier acte politique de l'année fut la consommation de l'attentat suprême exécuté contre l'indépendance de la Pologne.

Le 29 janvier, le territoire de Cracovie fut officiellement enclavé dans la ligne des douanes autrichiennes. La Gallicie fut divisée en deux gouvernements séparés, ayant pour chefs-lieux Lemberg et Cracovie.

Que l'Autriche ne tint aucun compte des protestations de la France et de l'Angleterre, en face des nécessités de paix européenne, en présence surtout de l'isolement dans lequel des querelles particulières avaient jeté les deux grands pays constitutionnels, cela se pouvait facilement comprendre; mais, au moins, est-il nécessaire de montrer quelle fut la pensée apparente de l'empire en effaçant les derniers vestiges de la nationalité polonaise.

Le véritable sens de la politique autrichienne à l'égard de Cracovie se manifesta dans une dépêche du prince de Metternich, communiquée le 12 janvier à M. le ministre des affaires étrangères de France. La première partie de ce document était une fin de non-recevoir opposée par les cabinets du Nord, à la prétention de la France et de l'Angleterre d'être considérées comme parties directement contractantes aux stipulations relatives à Cracovie, insérées dans l'acte final du congrès de Vienne. La dépêche adressée le 4 janvier à M. le comte d'Appony établissait que les trois cours partageaient non-seulement la soli

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