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La seconde manière, c'est en étendant la main et en portant successivement les doigts étendus d'abord au front, ensuite sur la poitrine, de - là à l'épaule gauche, enfin à l'épaule droite, prononçant alors ces paroles : Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Les auteurs de l'Histoire de l'Église, et plusieurs saints Docteurs rapportent que les premiers Chrétiens avoient coutume d'imprimer le signe de la Croix sur leur front à leur réveil, en se levant, en se mettant en prière, en sortant de leur maison et en y rentrant, en s'habillant et se déshabillant, en allumant du feu, en se couchant, et au commencement de toutes leurs actions.

Le front est le siége de la pudeur, il rougit lorsqu'on a de la confusion; on imprime le signe de la Croix sur le front, pour annoncer qu'on ne rougit point d'être Chrétien et d'en faire les œuvres. C'est la bouche qui parle on imprime le signe de la Croix sur la bouche, pour montrer qu'on est prêt à professer qu'on croit en Dieu et en Jésus-Christ. C'est le cœur qui veut et qui aime; on imprime le signe de la Croix sur son cœur, pour témoigner que l'on croit de cœur et fermement, sans hésiter, ce dont on fait profession de bouche.

En prononçant ces paroles: Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, on fait entendre qu'on croit et qu'on adore les trois personnes de la SainteTrinité; et la figure de la Croix que l'on forme sur soi en prononçant ces paroles, est une marque

que l'on croit que le Fils de Dieu s'est fait homme et est mort sur une Croix pour nous racheter; qu'on est un de ses Disciples, et qu'on renouvelle l'engagement qu'on a pris de le bien servir.

Lorsqu'on dit, en faisant le signe de la Croix, Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, c'est comme si l'on disoit : Au nom de Dieu, qui est unique, quoiqu'il y ait en lui trois personnes qui sont Dieu; au nom, à la gloire de Dieu le Père, qui m'a créé; au nom du Fils de Dieu, qui m'a racheté ; au nom du Saint-Esprit, qui m'a sanctifié.

Ces paroles signifient encore: Par l'ordre de la Sainte-Trinité, je veux lui obéir fidèlement et faire en tout sa volonté. Pour l'honneur de la SainteTrinité, je lui rends tous les hommages de la Religion. Avec le secours de la Sainte-Trinité, je reconnois que je ne puis rien pour mon Salut sans la Grâce du Saint-Esprit, que Jésus-Christ m'a méritée par ses Souffrances et sa Mort,

Toutes les fois que nous serons tentés d'offenser Dieu, ne manquons point, lorsque nous sommes seuls, de former sur nous le signe de la Croix comme on a coutume de le faire; et lorsque nous ne serons pas seuls, prenons la sainte habitude de le faire avec le pouce sur notre cœur.

TRAITS HISTORIQUES.

PALLADE, disciple de Saint-Dorothée, s'étant approché du puits pour y tirer de l'eau, fut fort effrayé d'y voir dedans un aspic. Il courut vers son maître et lui dit : « Ah! mon père,

nous sommes perdus, j'ai vu un aspic au fond du puits. » Le saint homme lui dit en souriant : « Si le Démon jetoit des » aspics dans tous les puits, et d'autres animaux venimeux dans » toutes les fontaines, ne boiriez-vous donc jamais? » Il sortit de sa cellule, alla au puits et tira lui-même de l'eau. Il en but ensuite après s'être muni du signe de la Croix, et avoir dit : Toute la malice du Démon demeure sans force en présence de la Croix de mon Sauveur.

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Saint-Antoine instruisant ses Disciples sur les armes dont il faut se servir pour surmonter les tentations du Démon, leur disoit : « Satan redoute les prières, les jeunes, la pauvreté » volontaire, la miséricorde et l'humilité, mais sur-tout l'amour » ardent pour Jésus-Christ; il ne faut que le seul signe de la Croix le désarmer et le mettre en fuite. pour Saint-Martin voulut couper un grand pin qui étoit proche des ruines d'un fameux temple d'Idoles, que le Saint venoit de renverser. Les païens n'y consentirent qu'à condition qu'il se tiendroit du côté que l'arbre pencheroit lorsqu'ils le couperoient; il y consentit et fut lié de ce côté-là. Lorsque l'arbre à demi coupé commençoit à tomber sur lui, Saint-Martin fit le signe de la Croix; et, par ce seul signe cet arbre fut repoussé par un coup de vent, et tomba de l'autre côté. Ceux qui s'y croyoient en sûreté, furent sur le point de périr. Beaucoup d'idolâtres frappés du miracle, embrassèrent la foi de Jésus-Christ.

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La mère de Théodoret avoit mal à un œil. Elle alla trouver Saint-Pierre l'Anachorète, qui demeuroit dans un sépulcre à Antioche s'étant jetée à ses pieds, elle le supplia de vouloir bien guérir son œil. Le Saint Anachorète s'en défendit d'abord par humilité; mais enfin il mit sa main sur son œil malade, et elle s'en retourna entièrement guérie.

Une personne avoit rougi de faire le signe de la Croix en présence d'un étranger, avant une action où il est d'usage de le faire. Quelqu'un qui étoit plein de zèle s'en apperçut : il la fit rougir de șa lâcheté et de son peu d'amour pour Jésus-Christ. Quoi! lui dit-il, Jésus-Christ n'a pas rougi de mourir sur la Croix pour vous racheter, et vous rougissez de former sur vous, l'auguste signe de votre Redemption! Il ajouta: J'espère qu'à

l'avenir vous vous ferez une gloire d'appartenir à votre adorable Maître. Que le Père, le Fils et le Saint-Esprit vous bénissent par la passion et la mort de Notre Seigneur JésusChrist.

LEÇON XIX,

De l'Écriture et de la Tradition.

(CATÉCHISME. )

Les Mystères que Dieu nous a révélés, et toute la doctrine chrétienne, sont compris dans les Écritures de l'Ancien et du

Nouveau Testament.

par

On entend les Écritures de l'Ancien Testament, celles quj ont été données à l'ancien peuple Juif.

Les Écritures sont premièrement les ouvrages de Moïse, divisés en cinq livres, la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deuteronome.

Les livres de Moïse contiennent la loi de Dieu, et l'histoire de son peuple depuis la Création du Monde jusqu'à l'entrée du peuple dans la Terre-Sainte.

Les autres livres de l'Ancien Testament sont les livres historiques qui contiennent l'histoire, soit du peuple de Dieu en général, soit de quelques Saints ou autres personnages en particulier.

Les livres qui contiennent l'histoire du peuple de Dieu, sont le livre de Josué, celui des Juges, les deux livres appelés Paralipomènes, le livre d'Esdras, celui de Néhémias, et à la fin de l'Ancien Testament, les deux livres des Machabées.

Nous avons dans l'Ecriture Sainte les histoires particulières de Ruth, de Tobie, de Judith, d'Esther et de Job, dans les livres qui portent leur nom.

Nous avons encore dans l'Ancien Testament les livres d'instructions et de louanges, comme les Pseaumes de David, les

Proverbes, l'Ecclésiaste et le Cantique des Cantiques de Salomon, le livre de la Sagesse, et l'Ecclésiastique.

Il y a encore dans l'Ancien Testament les livres des prophètes Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, et de douze autres qu'on appelle les Petits Prophètes, parce qu'ils ont moins écrit que les quatre premiers.

Les Écritures du Nouveau Testament sont celles qui ont été données au nouveau peuple, c'est-à-dire aux Chrétiens.

Il y a dans le Nouveau Testament les livres d'histoires, où sont rapportées les actions de Notre Seigneur Jésus-Christ et des Apôtres.

Ces livres sont les quatre Évangiles de Saint-Matthieu, de Saint-Marc, de Saint-Luc et de Saint-Jean, et les Actes des Apôtres écrits par Saint-Luc.

Les autres livres du Nouveau Testament sont: les Epîtres'ou Lettres que les Apôtres ont écrites aux Fidèles, comme sont quatorze Epîtres de Saint-Paul, une de Saint-Jacques, deux de Saint-Pierre, une de Saint-Jude, et à la fin l'Apocalypse ou Révélation de Saint-Jean.

La différence qu'il y a entre les livres divins et les écrits des Saints Pères, c'est que dans les livres divins tout est inspiré de Dieu, jusqu'au moindre mot, tandis qu'il n'en est pas ainsi des écrits des Saints Pères.

On reçoit les écrits des Saints Pères et des autres Docteurs, parce que leur commun consentement nous fait voir la foi de l'Église.

Leur autorité est de grand poids, mais elle n'est pas entièrement décisive comme celle des Prophètes et des Apôtres.

Il faut croire non seulement ce qui est écrit, mais encore ce que les Apôtres ont enseigné de vive voix, et qui a toujours été cru dans l'Église catholique.

On appelle cette doctrine la Parole de Dieu non écrite, ou Tradition.

Ce mot Tradition signifie Doctrine transmise de main en main, et toujours reçue dans l'Église.

Nous avons reçu les Saintes Écritures par le ministère de l'Église catholique.

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