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L'ennemi, dit-on, pouvait, par le Tyrol, attaquer l'Italie; comme si on pouvait attaquer Peschiera, Mantoue et l'Italie, où il y avait des forces assez considérables, par des détachements!

L'ennemi pouvait prendre Trieste; cela nécessitait encore de nouveaux détachements, et Trieste offrait si peu d'intérêt à garder, que le général n'y a jamais tenu que cent hommes de cavalerie, et avait donné ordre au général Friant, auquel il avait laissé un régiment de hussards et 1,200 hommes d'infanterie, de se retirer, en cas d'attaque, sur Goritz et Palmanova, dont il devait renforcer la garnison, et de venir le rejoindre, de sa personne, à Klagenfurt.

On peut dire que le prince Charles a constamment donné dans tous

les piéges qui lui ont été constamment tendus par le général Bonaparte; et, depuis la bataille du Tagliamento jusqu'à la conduite du général Laudon, en Tyrol, et du général Quosdanowich, en Carniole, ce n'a été de sa part qu'une série de fautes et de mouvements mal combinés, ou conformes aux piéges que lui tendait son ennemi. L'art de la guerre consiste, avec une armée inférieure, à avoir toujours plus de forces que son ennemi sur le point que l'on attaque, ou sur le point qui est attaqué; mais cet art ne s'apprend ni dans les livres, ni par l'habitude; c'est un tact de conduite, qui proprement constitue le génie de la guerre.

Mémoires de Bourrienne.

1977. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

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Mombello, 14 messidor an V (2 juillet 1797).

Vous trouverez ci-joint la proclamation relative à l'indépendance de la Lombardie et à l'installation du pouvoir exécutif'. J'ai laissé une place vacante pour la pouvoir donner à un Bolonais ou à un Ferrarais, lorsque ces pays seront réunis à la République cisalpine. Toutes les nouvelles que je reçois de Gênes sont bonnes.

Il paraît que le Pape traîne en langueur.

Il serait utile que l'Espagne reconnût la République cisalpine.
BONAPARTE.

Collection Napoléon.

1978. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Mombello, 14 messidor an V (2 juillet 1797).

Vous trouverez ci-joint différentes notes qui nous ont été remises par MM. les plénipotentiaires de l'Empereur; ils sont partis pour

1 Pièces ncs 1966 et 1967.

Udine, où le général Clarke va se rendre; je m'y rendrai dès l'instant que les susdits plénipotentiaires auront reçu les pouvoirs et les instructions pour la paix définitive.

Je ne sais à quoi attribuer, si ce n'est à la situation intérieure de la France, les longueurs que l'Empereur porte dans la négociation. J'ignore quand ces messieurs se décideront; mais il me semble que l'on cherche à allonger. L'Empereur se comporte comme s'il ne voulait plus la paix; son état militaire augmente, et il fait faire des têtes de pont sur toutes les rivières, telles que la Save et la Drave. Vous trouverez ci-joint la lettre que m'écrit la République des Grisons et copie de ma réponse.

La Valteline est en pleine insurrection; elle veut s'incorporer avec le Milanais; mais il me semble qu'il serait plus avantageux et plus juste qu'elle restàt avec les Grisons, en formant une quatrième ligue; cependant on aura de la peine à faire comprendre cela aux Valtelins. BONAPARTE.

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Mombello, 14 messidor an V (2 juillet 1797). J'ai appris avec peine, Magnifiques Seigneurs, que la République des Grisons avait des inquiétudes sur sa tranquillité intérieure. Les peuples de la Valteline se sont insurgés et soustraits à votre domination, et par là la paix, qui régnait depuis tant d'années dans vos montagnes, se trouve troublée.

Le député que vous m'avez envoyé, en me remettant votre lettre du 22 juin et ses pleins pouvoirs, m'a fait connaître le désir ardent que j'intervinsse comme médiateur entre vous et les peuples de la Valteline : les marques de confiance que vous me donnez dans votre lettre sont dues au vif intérêt que je prends à la prospérité de votre peuple et au bonheur de votre brave nation.

Les peuples de la Valteline m'ayant également demandé la médiation entre eux et vous, j'accepte au nom de la République française, non sans quelque répugnance, un office qui m'impose des devoirs difficiles, mais qui me fait espérer pouvoir contribuer à la tranquillité et à la paix des peuples grison et valtelin.

Je vous prie de croire, etc.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

1980. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Mombello, 14 messidor an (2 juillet 1797).

Citoyens Directeurs, M. de Gallo m'a montré des pleins pouvoirs de Naples, et m'a offert l'ile d'Elbe et la principauté de Piombino pour les îles du Levant ci-devant vénitiennes. Sa cour désire également une portion de l'État du Pape, à sa mort. Veuillez donc me donner vos ordres pour ces objets, et me faire connaître vos in

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Vous voudrez bien donner l'ordre que toutes les places des départements du Golo et du Liamone qui sont en état de siége rentrent dans l'état constitutionnel, vu qu'il n'y a pas d'ennemis dans la Méditerranée.

Vous trouverez ci-joint des plaintes contre le commandant d'Ajaccio; le citoyen Yan est prévenu d'avoir fait des réquisitions pour son usage. Vous ordonnerez en conséquence au général Vaubois de le faire arrêter et traduire devant un conseil militaire.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

1982.

AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Mombello, 15 messidor an V (3 juillet 1797), 1 heure du matin. Citoyens Directeurs, vous trouverez ci-joint des lettres interceptées sur un courrier qu'expédiait M. d'Antraigues. Celle sous le n° 1 avait pour adresse: A Monsieur Boissy-d'Anglas, membre du Conseil des Cinq-Cents.

Cet homme, loin d'ètre en prison, est dans une maison particulière, où il est très-bien traité. L'insolence de cet homme est inconcevable; il me menace presque de l'opinion en France, où il se croit déjà maître.

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La colonne mobile qui est à Pavie en partira le 18 de ce mois,

pour venir coucher à Milan.

Vous vous concerterez avec le général Lahoz pour que les trois bataillons en meilleur état de la légion lombarde se rendent, le 18 au soir, à Melegnano, ainsi que la cavalerie lombarde et une représentation de tous les autres bataillons.

Je désirerais que toute la colonne mobile pût être logée dans la citadelle.

Vous donnerez les ordres pour que la compagnie des guides et tout le quartier général soient en grande tenue pour assister à la fédération, et vous vous concerterez avec le commissaire chargé de ladite fête pour vous assurer par vous-même de la partie du cérémonial que nous devons tenir pendant la fête.

Vous donnerez l'ordre au bataillon polonais, qui doit être arrivé à Tortone, de continuer sa marche jusqu'à Coni. Vous donnerez ordre au général Casabianca de renvoyer tous les soldats de la 45° qui sont à Ceva, à Coni, à Tortone, les Polonais devant les remplacer.

Si le bataillon polonais est plus fort que 600 hommes, vous donnerez l'ordre pour qu'il laisse une compagnie dans la citadelle d'Alexandrie.

Vous vous ferez assurer que ce qui reste de galeux et de vénériens dans l'hôpital de Pavie est suffisant pour garder le château.

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Mombello, 15 messidor an V (3 juillet 1797).

J'ai reçu, Citoyens, votre lettre du 24 prairial. Votre ville, si intéressante par l'étendue de son commerce, a besoin de la tranquillité, de la confiance et d'un bon gouvernement. Je me flatte que bientôt elle reprendra le même lustre qu'elle avait dans le temps passé. L'armée d'Italie, qui a contribué en quelque chose à donner de la considération à la République française en Italie, se trouve par là même avoir rendu à la ville de Marseille un service tout particulier. J'ai lu avec intérêt et avec un sentiment de gratitude les choses flatteuses pour l'armée d'Italie contenues dans l'arrêté que vous m'avez envoyé. La vraie récompense des armées ne consistet-elle pas dans l'opinion de leurs concitoyens? Croyez, je vous prie, aux sentiments d'estime, etc.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

1985.

A M. BATTAGLIA.

Mombello, 15 messidor an V (3 juillet 1797).

J'ai reçu avec le plus grand plaisir, Monsieur, la dernière lettre que vous vous êtes donné la peine de m'écrire de Venise. Lorsque j'ai vu votre nom à une infàme proclamation qui a paru dans le temps, j'ai reconnu que ce ne pouvait être que l'œuvre de vos ennemis et des méchants. La loyauté de votre caractère, la pureté de vos intentions, la véritable philosophie que j'ai reconnue en vous pendant tout le temps que vous avez été chargé du pouvoir suprême sur une partie de vos compatriotes, vous ont captivé mon estime; si elle peut vous dédommager des maux de toute espèce que vous avez endurés pendant ce dernier temps, je me trouverai heureux.

Comptez, Monsieur, que, dans toutes les circonstances, je saisirai l'occasion de pouvoir faire quelque chose qui vous soit agréable. Pourquoi, au lieu de M. Pesaro, ne me fûtes-vous pas envoyé à Goritz? La force des raisons et des choses que vous auriez entendues vous eût mis à même de triompher dès lors de la ridicule oligarchie qui a voulu se naufrager jusqu'au port.

Oui, Monsieur, je me plais à le dire, quatre ou cinq cents Français, qui ont été assassinés à Vérone, vivraient encore, et l'oligarchie de Venise, désormais trop en dissonance avec les lumières et le nouveau système de toute l'Europe, aurait dù céder à un gouvernement plus sage; elle aurait au moins fini sans se rendre coupable d'un crime dont les historiens français ne pourront trouver le semblable sans être obligés de remonter à plusieurs siècles.

Je vous ai connu dans un temps où je prévoyais peu ce qui devait arriver, et je vous ai vu dès lors ennemi de la tyrannie et désirant la véritable liberté de votre patrie.

Je vous prie, Monsieur, de croire aux sentiments, etc.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

1986. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF

DE LA RÉPUBLIQUE Cisalpine.

Mombello, 15 messidor an V (3 juillet 1797).

La Constitution doit être signée par les membres qui composaient le Comité de constitution et par ceux qui composaient le Comité central, et je la signerai ensuite au nom de la République française. BONAPARTE.

Collection Napoléon.

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