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Si vous voulez sincèrement la paix, alors les préliminaires, qui seront susceptibles à cette époque de toutes les modifications que l'on voudra, nous produiront promptement une paix solide et telle, que, seule, elle peut nous procurer les limites du Rhin ou à peu près. Dans ce cas-là, peut-être serait-il bon de déclarer la guerre aux Vénitiens; par là l'Empereur serait à même d'entrer en possession de la terre ferme de Venise, et nous, de réunir à la République milanaise Bologne, Ferrare et la Romagne.

Si l'on veut continuer la guerre, je crois qu'il faut encore commencer dans cet entr'acte par déclarer la guerre à la République de Venise, remuer toute la terre ferme, et donner le pouvoir au parti contraire à celui de l'aristocratie.

Si vous vouliez la guerre, je crois qu'il serait nécessaire de faire passer ici 25,000 hommes d'infanterie et 5,000 hommes de cavalerie, afin que je puisse agir seul indépendamment du Rhin.

Je pense donc que, dans notre position actuelle, il faudrait faire trois choses :

1° Déclarer la guerre à Venise; je vous ai envoyé toutes les pièces qui peuvent vous faire voir combien cette déclaration est juste et combien ils l'ont méritée;

2o Envoyer des pouvoirs au général Clarke pour traiter de la paix * avec l'Empereur;

3o Faire passer en Italie 25,000 hommes d'infanterie et 5,000 hommes de cavalerie, afin d'appuyer les négociations de paix définitive qui vont s'ouvrir en Italie; et, dans le cas où cès négociations se rompraient, pouvoir en peu de marches transplanter la guerre dans le cœur de la Hongrie et sur le Danube.

Moyennant ces trois précautions, je pense que nous obtiendrons : 1o Les limites du Rhin, ou à peu près;

2o La République lombarde accrue du Modénais, du Bolonais, du Ferrarais et de la Romagne.

Messieurs les Vénitiens resteront souverains de leur île et de l'archipel; et l'Empereur serait maître de tous les États de la République de Venise, conformément aux préliminaires.

Vous trouverez ci-joint une note que le roi de Prusse a communiquée à l'Empereur.

Archives des affaires étrangères.

BONAPARTE.

1749. - AUX GÉNÉRAUX BERNADOTTE, BRUNE, SERURIER

ET DUGUA.

Quartier général, Gratz, 5 floréal an V (24 avril 1797).

Le général en chef ordonne au général Bernadotte de partir de Gratz, avec toute sa division, demain 6, pour se rendre à Laybach. Il aura soin de faire rentrer tous les détachements, et ordonnera au corps qui est à Laybach d'envoyer des petits détachements de chasseurs à moitié chemin de Laybach à Cilli.

Le général Bernadotte établira le plus grand ordre dans sa marche, et il veillera particulièrement à ce que les personnes et les propriétés soient scrupuleusement respectées.

Il est ordonné au général Brune de partir de Bruck avec toute la division du général Masséna, demain 6, pour se rendre, dans le même jour, à Gratz, où il occupera la position de la division Bernadotte, qui en sera partie; il relèvera tous ses détachements, maintiendra le plus grand ordre parmi ses troupes, et veillera surtout au respect des personnes et des propriétés.

Il est ordonné au général de division Serurier de partir de Gratz avec toute sa division, après-demain 7, pour se rendre à Laybach. Il relèvera tous ses détachements; ceux de la ville de Gratz seront relevés par la division Masséna. Comme le général Bernadotte part demain, le général Serurier relèvera ce soir tous les postes que le général Bernadotte peut avoir dans la ville.

Il est ordonné au général Dugua de partir de Gratz avec la réserve de cavalerie, demain 6, pour se rendre à Goritz. Il aura soin de maintenir partout la plus sévère discipline.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

1750. - AUX GÉNÉRAUX JOUBERT, GUIEU, DELMAS

ET BARAGUEY-D'HILLIERS.

Quartier général, Gratz, 5 floréal an V (24 avril 1797).

Il est ordonné au général de division Joubert de partir de Villach avec toute sa division, après-demain 7, pour se rendre à Sacile, où il recevra de nouveaux ordres.

Il aura soin de faire rentrer tous les détachements.

Il est ordonné au général Guieu de partir de Leoben avec toute sa division, après-demain 7, pour se rendre à Klagenfurt, où il attendra de nouveaux ordres.

Il est ordonné au général Delmas de partir de Sachsenburg avec toute sa division, le 10 de ce mois, pour se rendre à Pordenone, ой il attendra de nouveaux ordres.

S'il a des nouvelles du général polonais Dombrowski avec son détachement, il lui donnera ordre de rejoindre sa division à Laybach par Klagenfurt et le Mont-Leobel.

Il est ordonné au général Baraguey-d'Hilliers de partir d'Osoppo avec toute sa division, le 8 du courant, pour se rendre à Trévise, où il attendra de nouveaux ordres.

Ces généraux établiront le plus grand ordre dans leur marche, et veilleront particulièrement à ce que les personnes et les propriétés soient scrupuleusement respectées.

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Quartier général, Palma, 5 floréal an V (24 avril 1797).

Hier 4, le général en chef a passé la revue de la division commandée par le général Serurier; il fait connaître à l'ordre de l'armée sa satisfaction sur l'attention et la précision des soldats à exécuter les manœuvres; mais il lui est pénible de ne pouvoir pas donner le même éloge à tous ceux qui les commandent. En général, l'officier n'a pas le ton ferme et assuré d'où dépendent la précision et l'ensemble des mouvements; une partie des officiers de la 6o demi-brigade de bataille méritent particulièrement ce reproche. Le général de brigade Charton a commandé sa brigade avec incertitude, il a montré peu d'instruction. En conséquence, le général en chef ordonne qu'il reste un mois à la suite de la division; il ne prendra le commandement de la brigade que dans le cas où il sera reconnu avoir acquis l'instruction nécessaire.

Les généraux de division feront souvent commander les officiers à leurs ordres; généraux, officiers supérieurs et des compagnies, et sous-officiers.

L'armée est prévenue que le général en chef passera de fréquentes revues, et qu'il fera indistinctement commander les demi-brigades, bataillons ou compagnies, en désignant nominativement tel ou tel officier.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

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ENTRE LE GÉNÉRAL EN CHEF DE L'ARMÉE FRANÇAISE D'ITALIE, BONAPARTE, ET MM. LE MARQUIS LOUIS COLLI ET LE CHEVALIER SILVESTRE Borgese, COMMISSAIRES CHARGÉS DES POUVOIRS DE SA MAJESTÉ LE ROI DE SARDAIGNE, POUR RÉGLEr le mode de service du contINGENT DE TROUPES QUE SA MAJESTÉ LE ROI DE SARDAIGNE FOURNIT CONFORMÉMENT AU TRAITÉ D'ALLIANCE ENTRE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ET SA SUSDITE MAJESTÉ. Gratz, 7 floréal an V (26 avril 1797).

1o Le corps de troupes piémontaises est composé de 8,000 hommes d'infanterie, 1,000 de cavalerie, 200 artilleurs et 12 pièces de canon ou obusiers.

Cette troupe aura un général commandant d'infanterie et un brigadier de cavalerie.

La cavalerie composera deux régiments, l'un de cavalerie, l'autre de dragons, composés de quatre escadrons chacun. Chaque régiment aura un lieutenant-colonel et un major pour le commander.

L'infanterie est composée de cinq régiments, y compris les pionniers et les troupes légères. Les régiments seront de trois bataillons chacun. Un colonel commandera deux régiments formant six bataillons; un lieutenant-colonel commandera un régiment de trois bataillons; chaque bataillon sera commandé par un major. L'artillerie sera commandée par un lieutenant-colonel.

Les grades en dessous sont les mêmes dans l'armée française que dans la sarde capitaines, lieutenants et sous-lieutenants dans l'infanterie, et capitaines, lieutenants et cornettes dans la cavalerie; de façon qu'au cas où l'on fasse service ensemble, cela ne saurait faire aucune difficulté. Les majors correspondront aux chefs de bataillon; les lieutenants-colonels qui commandent trois bataillons correspondront aux chefs de demi-brigade, qui en commandent aussi trois, etc. etc.

2o On se rendra réciproquement les déserteurs qui pourraient passer d'un corps de l'armée à l'autre, et on tâchera même d'empêcher réciproquement toute désertion.

3o Les prisonniers de guerre seront en commun. Ceux que les troupes sardes pourraient faire seront remis aux Français, et le même cartel servira pour les deux corps.

L'on remboursera les Français sur le compte qu'ils donneront des frais des Piémontais qui pourraient être prisonniers de guerre. Les échanges se feront en commun.

4° Lorsque les troupes piémontaises auront passé le Tessin, elles

recevront leurs subsistances en vivres et fourrages des magasins de la République, et les compensations se feront conformément à l'article 10 du traité d'alliance signé à Turin, le 5 avril 1797.

Le traitement à l'égard de la portion des vivres pour chaque individu sera réglé sur le même pied établi pour les troupes de la République.

5o Les portions de fourrage pour les chevaux de la cavalerie, des dragons, de l'artillerie et des transports, seront fournies des magasins de la République, sur l'état qui sera dressé par le commissaire attaché au service du corps de l'armée piémontaise.

6o Il sera destiné à la suite de ce contingent un nombre de caissons pour le transport des vivres et des équipages.

Dans le cas cependant que ces moyens soient insuffisants, on devra y suppléer par des réquisitions de chariots et de chevaux, ainsi qu'il est pratiqué pour le service de l'armée française.

7o Dans le cas que les troupes de Sa Majesté soient destinées par le général en chef à servir séparément de l'armée française, on établira des magasins de vivres à la portée de leurs positions.

8° Les individus malades seront reçus et traités dans les hôpitaux militaires de même que les soldats français; et toutes les fois que les troupes du Roi devront agir séparément de celles de la République et que l'on ne pourra profiter, à cause de l'éloignement, des hôpitaux établis pour le service de l'armée française, on fixera des emplacements à la portée de l'armée pour y établir les ambulances, et l'on fournira, des magasins de la République, les vivres, meubles de caserne, de cuisine et tout ce qui est nécessaire pour l'entretien des hôpitaux, et l'administration piémontaise nommera les employés pour l'entretien, la police et le traitement des malades. Quant au transport des malades, l'administration française en prêtera les moyens.

les

9o Dans le cas de besoin urgent, les magasins de la République fourniront aux troupes piémontaises des chemises et des souliers, sur la demande qui en sera faite par le commissaire piémontais attaché au contingent des troupes de Sa Majesté.

10° Pour assurer la célérité et le bon ordre dans le service, et pour les dispositions de détail qu'il faudra donner à la suite de cette convention, il sera nommé par le commissaire ordonnateur en chef de l'armée de la République un commissaire des guerres qui sera attaché aux troupes piémontaises, et ce sera à lui que le commissaire piémontais adressera les demandes sur les différents objets de service; et, dans le cas que des ordres supérieurs du général en

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